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Le Journal d'Outremont vous encourage à nous communiquer vos lettres d'opinion. La rédaction se réserve le droit d'éditer les textes qui lui sont soumis pour en faciliter la lecture et la compréhension. Ne seront retenus que les textes sur des sujets pertinents, utilisant un langage non-discriminatoire, non-injurieux et écrit dans un français correct. Le Journal d'Outremont se dégage totalement des propos publiés et n'assume aucune responsabilité quant à leur contenu. Vous pouvez nous communiquer votre missive par courriel en y indiquant votre nom et votre adresse. Nous publierons le nom du signataire de la lettre mais non son adresse. Les lecteurs pourront réagir à un propos en cliquant sur Ajouter un commentaire.


Question mal posée?

Détails
Publication : 25 février 2021
Par M. Pierre Joncas

Comme mesure provisoire de santé publique pendant la pandémie de Covid-19, le gouvernement du Québec a décrété l’interdiction de rassemblements de plus de dix personnes dans les lieux de culte. Même si elle n’était pas défendable sur le plan scientifique, l’interdiction ne serait pas discriminatoire puisqu’elle vise également toutes les religions.

Le soir du vendredi 22 janvier, une centaine d’hommes et de garçons de la communauté hassidique skver, illégalement réunis à leur synagogue de l’avenue Durocher, ont forcé un cordon de police pour s’enfuir, certains lançant aux agents l’accusation « nazis ».

Le 29 janvier, la revue numérique The Conversation mettait en ligne « Hassidim et rassemblements illégaux : des pistes pour comprendre1 », signé Frédéric Dejean, professeur en sciences religieuses à l’UQÀM, et Valentina Gaddi, doctorante en sociologie à l’Université de Montréal. Onze mois auparavant, le 2 mars 2020, le maire Philipe Tomlinson avait annoncé leur embauche pour éclairer le Conseil d’Outremont sur la politique et les pratiques à adopter pour favoriser notre compréhension des Hassidim et améliorer nos relations intercommunautaires.

Ayant évoqué l’incident, Dejean et Gaddi mettent en garde leurs lecteurs contre la généralisation que tous les Hassidim ne respectent pas les consignes sanitaires et profèrent des insultes aux policiers. Certaines prières juives, expliquent-ils, sont collectives par nature : au moins une dizaine d’hommes doivent se rassembler pour les prononcer afin de les rendre agréables à Dieu. Ainsi, « renoncer […] à se retrouver pour la prière du Shabbat ne serait pas […] envisageable ». Tradition millénaire, la directive viendrait « directement de Dieu »; en conséquence, cette pratique « se poursuit […] même dans des situations extrêmes telles que l’Holocauste ». Dejean et Gaddi invoquent l’expertise de spécialistes du judaïsme orthodoxe cités par le Daily News (loin d’être le quotidien le plus fiable de New York) à l’effet que « le passage du présentiel au virtuel [met] à mal l’essence même de ce judaïsme ultra-orthodoxe ». Ils ajoutent : « Il y a là pour plusieurs observateurs de la vie publique une tension difficilement réconciliable entre le respect de la loi de Dieu et de la loi des hommes, la première l’emportant sur la seconde. » Tout en reconnaissant la difficulté pour une société laïque d’accepter la situation, ils laissent entendre que la question est mal posée et suggèrent un examen de la « supposée égalité » de tous devant les règlements pour limiter la pandémie.

Dans le but non pas d’engendrer « des aménagements spécifiques » mais de promouvoir une discussion féconde, Dejean et Gaddi notent l’opposition entre, d’une part, la responsabilité des autorités civiles d’adopter les mesures voulues pour contrer la propagation d’une pandémie et, d’autre part, la nécessité « de reconnaître la multiplicité des expériences personnelles et collectives qui ne sont pas toujours évidentes ». Voilà, résumé, l’article de Dejean et Gaddi. On trouvera en renvoi le lien vers leur texte pour permettre de juger si mon précis est fidèle. Cette question délicate de la plus haute importance justifie la précaution. À huit mois des élections, il importe de ne pas fausser le sens des propos d’auteurs dont les recommandations pourraient contribuer à fixer pour longtemps la nature de nos relations intercommunautaires. Le maire est fort de l’appui d’une majorité au Conseil, quoiqu’elle soit de plus en plus contestée. Les citoyens ont le droit d’être consultés et écoutés avant la prise de décisions difficilement révocables de nature à affecter en permanence la qualité de leur vie. En saine démocratie ce problème constituerait un enjeu électoral capital et sa solution exigerait un mandat clair.

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Mes pensées, maintenant.

Je conviens, sans la moindre réserve, avec Dejean et Gaddi du péril des généralisations. Leur illogisme vaut pour les hassidim, les autres juifs, les chrétiens, les musulmans, les agnostiques, les athées, etc. Il m’est impossible d’oublier la persécution de tous les juifs, ainsi que des gitans et des homosexuels, sous le régime nazi : la barbarie et les outrages de ce régime ne sont pas le propre du monde civilisé. Il était donc impératif pour celui-ci de tendre la main aux victimes de celui-là et de les accueillir afin de leur permettre de revivre dans la dignité.

Il est raisonnable de présumer de la sagesse des principes du monde civilisé, dont celui de la soumission aux exigences de la raison, et de la noblesse de ses valeurs, dont celle de traiter l’autre en égal à moins qu’une inconduite persistante de sa part ne l’en rende indigne mais, même dans cette circonstance, de ne jamais le persécuter. J’ose croire qu’à Outremont nous appartenons au monde civilisé.

Le deuxième commandement du décalogue proscrit le mensonge sous serment et le juron. Mais pour un juif comme pour un chrétien, le texte biblique (« Tu ne prononceras pas à tort le nom du Seigneur, ton Dieu, car le Seigneur n’acquitte pas celui qui prononce son nom à tort ») comporte une interdiction largement ignorée, mais bien plus grave : celle d’attribuer le sceau divin à des ordres purement humains. Si je l’ai bien compris, ce commandement interdirait l’usurpation du pouvoir de réglementation morale appartenant à l’Être Suprême par des autorités religieuses ou autres. N’exigerait-il donc pas aussi des détenteurs de l’autorité civile – chrétiens ou juifs – de refuser tout concours aux autorités religieuses, quelle qu’en soit la confession, qui pratiqueraient cette imposture?

Je ne sais pas si, à l’origine, l’exigence d’un minimum de dix hommes pour la prière du sabbat constituait une usurpation consciente de l’autorité divine : je préfère imaginer que son invocation aujourd’hui illustre l’acceptation naïve d’une tradition vénérée depuis la nuit des temps, jamais remise en question. L’Être humain est toutefois doué de raison; si c’est Dieu qui l’a créé, Il l’en a doté. Équipé de cette précieuse faculté, le sens de la responsabilité devrait l’inciter à y recourir, même quand cela réclame de l’effort, voire du courage.

Quand un virus transmissible d’une personne à l’autre propage une maladie mortifère, la raison, soumise aux exigences de l’évidence scientifique, accepte toutes les précautions nécessaires. Quel dieu sensé demanderait à ses fidèles de mettre en péril leur vie en se rassemblant pour le vénérer et risquer ainsi de compromettre une vénération qui lui est agréable? Quel dieu bienveillant envers ses fidèles exigerait d’eux qu’ils se rassemblent pour lui adresser une prière? Dejean et Gaddi, ai-je noté, laissent entendre qu’en soulevant des objections aux accommodements revendiqués par les hassidim au nom d’une « supposée égalité » de tous devant les règlements sanitaires, notre société pose mal la question. Ceci porte à craindre qu’à leur avis, le jour où la crise de la Covid-19 sera terminée, notre société posera la question de façon encore pire.

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L’Outremont où ma famille s’est installée en 1940 était aussi marqué par la diversité : anglophones et francophones en nombres grosso modo comparables, catholiques et protestants de même, et une population de confession juive non orthodoxe de taille moindre, mais suffisante pour justifier la synagogue Adath Israël, dont l’imposant édifice sert aujourd’hui à la communauté chrétienne maronite de Montréal sous le nom Saint-Antoine-le-Grand. À moins que ma mémoire ne me trompe, ces différentes communautés linguistiques et confessionnelles – enfant et adolescent, j’avais des copains dans chacune – se sont toujours voisinées dans la concorde et l’harmonie, chacune respectant les aspirations et les susceptibilités de celles l’ayant précédée sur ce territoire. Par contraste, si je m’en tiens aux propos souvent répétés par le maire Tomlinson et à ceux des universitaires Dejean et Gaddi dans leur article « Hassidim et rassemblements illégaux : des pistes pour comprendre », ce serait dorénavant à la société présente antérieurement à Outremont de se soumettre aux aspirations des communautés hassidiques nouvellement arrivées. Qui pose mal la question? Pierre Joncas

Auteur des Accommodements raisonnables entre Hérouxville et Outremont, Les PUL (Presses de l’Université Laval), Québec, 2009

1 https://theconversation.com/hassidim-et-rassemblements-illegaux-des-pistes-pour-comprendre-154018

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Avenue Marie-Stéphane : Dogmatisme et subordination

Détails
Publication : 25 février 2021
Par M. Marc Poulin

Une nouvelle avenue dans le campus MIL portera le nom d’avenue Marie-Stéphane en l’honneur de Sœur Marie-Stéphane, de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Joseph et de Marie, qui fonda l'École supérieure de musique d'Outremont qui deviendra l'École de musique Vincent-d'Indy.

Bien que la nomination soit bien à propos, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussées l’administration Projet Montréal à tronquer le mot Sœur dans le nom de la rue pour ne garder que le prénom. Je doute fort qu’en son temps personne n’eut oser appeler Sœur Marie-Stéphane par son simple prénom en public. Cet événement, bien anodin en apparence, témoigne cependant de problématiques bien plus profondes dans la gestion de notre arrondissement.

Dans un échange sur la page Facebook de notre Maire, j’ai tenté d’obtenir réponse à cette interrogation. En effet, je considère que tronquer le nom de la personne que l’on veut honorer est non seulement irrespectueux, mais que par le fait même on a manqué une occasion de souligner, indirectement, l’apport de la congrégation qui a tant fait pour Outremont. Certaines personnes ont volé à la rescousse du Maire en tentant d’arguer que les préfixes religieux ou autres ne font jamais partie de la toponymie. Pourtant cette règle est loin d’être absolue tel qu’en font fois les lieux suivants à Montréal : Place et la rue du Frère André, le Parc Sœur Madeleine Gagnon, le Parc Mahatma Gandhi, 2 parcs du Père Marquette, la rue du Père Marcoux, l'avenue du Père de Foucauld, Place Monseigneur Charbonneau, boulevard Curé Labelle, la rue du Président Kennedy, la rue du notaire Girard, la rue du docteur Penfield. Ce n’est pas une règle toponymique.

En fait, on a affaire à une décision consciente de Projet Montréal d’agir ainsi. D’ailleurs notre Maire a même affirmé dans nos échanges ‘’ Qu'elle ait été soeur ou non, nous sommes heureux d'avoir son nom sur une de nos avenues.’’ Comme si le fait d’avoir été sœur était une tare! Venant d’une administration pourtant si prompte à reconnaitre le fait religieux dans d’autres circonstances, cela est plutôt décevant. L’administration s’oppose à ce que le port des religieux soit réglementé, soit, mais n’est pas prête à tolérer le mot « sœur » sur un panneau de rue!

M. Tomlison, fidèle à ses habitudes, a tenté de faire porter le blâme sur d’autres, ici la Société d’Histoire d’Outremont. Mais il m’a été confirmé que cette dernière aurait souhaité que le nom « Sœur » soit retenu, mais la ville centre en a décidé autrement. Et là le bât blesse à nouveau. J’ai tenté d’obtenir de M. Tomlinson qu’il présente un amendement à la réunion du conseil de ville officialisant le nom afin que « Sœur » soit ajouté. J’ai seulement eu droit à un émoticône méprisant. En fait, ceci est un autre exemple de l’avilissement de notre Maire aux politiques de son parti à la ville centre. Plutôt que de prendre la cause juste et de la défendre au conseil de ville en notre nom, notre backbencher de Maire, plus loyal à son parti qu’à ses citoyens, préfère étouffer l’affaire.

Petite histoire mais qui témoigne, oh combien, de comment les choses sont menées à Outremont avec Projet Montréal : Dogmatisme et subordination à la ville centre.

Outremont mérite mieux!

Marc Poulin,
Av. de la Brunante, Outremont



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Céder un terrain à l’encontre des intérêts outremontais

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Publication : 22 février 2021
Par Mme Céline Forget

L’école Lajoie, constituée de deux bâtiments (un sur Lajoie et l’autre sur Outremont), reçoit de plus en plus d’élèves et souhaite agrandir sa cour. Le terrain de stationnement hors rue sur Champagneur, voisin de la cour d’école, suscite de l’intérêt.

L’arrondissement entend le céder à l’école qui en fera un mini parc avec divers jeux et promet d’en laisser l’accès aux Outremontais le soir et les fins de semaine.

Mais pourquoi se départir d'un terrain public et perdre cet avoir collectif alors que l’arrondissement pourrait très bien réaliser ce mini-parc et le rendre accessible aux élèves de Lajoie durant les jours de classes ?

La meilleure façon d’assurer l’avenir de cet espace est de le conserver. Dans ce secteur de triplex, proche de l’avenue Bernard, il a une grande importance pour Outremont. Qu’il devienne une aire de stationnement de voitures électriques, de vélos, un mini-parc, une coop, ou autre… qui peut prédire les besoins de l’arrondissement dans 25 ans ? Laissons la vocation de cette parcelle évoluer selon nos besoins à venir. Faisons-en un mini-parc maintenant si les citoyens et commerçants sont en accord, mais sans le céder.

Si l’école en devient propriétaire, elle pourrait éventuellement décider de vendre un des bâtiments ou les deux pour des raisons qui lui appartiennent et le terrain de jeux partirait avec la vente.

Céder un terrain public est une démarche sérieuse, irréversible.

De plus, l’accès aux jeux n’est pas toujours possible lorsque ceux-ci sont dans l’enceinte de l’école. Prenons celui de l’école Guy-Drummond, par exemple. La clôture de la cour d’école est souvent fermée les soirs et la fin de semaine. Les enfants n’ont pas accès aux jeux qui ont pourtant été payés par l’arrondissement.

Pourquoi nous faudrait-il devenir locataires d’un espace dont nous sommes propriétaires ? Sur Champagneur, l’arrondissement doit garder ce terrain, consulter les Outremontais sur son usage, le convertir en mini-parc public si tel est la volonté, créer une entente avec l’école et conserver le contrôle sur l’accès au parc. Tout le monde y trouverait son compte.

Céline Forget,
Outremont



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Ruelles vertes: la fuite en avant de Projet Montréal s’accélère

Détails
Publication : 18 février 2021
Par M. Simon Latraverse

Non, je ne suis pas obsédé par les ruelles vertes de Projet Montréal, et je suis bien d’accord avec l’idée du verdissement des ruelles, mais ce qui me dérange profondément, c’est l’approche prise par Projet Montréal.

Outremont avait depuis 2009 une politique des ruelles vertes. En avril 2019, l’administration Tomlinson, pour ne pas être en reste sur les autres arrondissements Projet-Montréal, a jeté cette politique aux rebuts pour adopter sa propre politique calquée sur celle du Plateau. En plus de donner plus de valeur aux voix de ceux qui proposent des aménagements (25% suffit) qu’à celles de ceux qui s’opposent (50%+1 est nécessaire), la nouvelle politique des ruelles vertes préconise et privilégie la déminéralisation des ruelles (extraction de l’asphalte) comme base du verdissement. La déminéralisation peut prendre deux formes, soit l’excavation de tranchées au milieu de la ruelle et l’installation de pavés alvéolés pour faciliter l’écoulement des eaux de pluie, soit l’excavation d’un tronçon de la ruelle sur toute sa largeur pour l’aménagement de zones champêtres. La politique de Projet Montréal à Outremont privilégie les aménagements champêtres à cause des bénéfices écologiques et sociaux mythiques immenses qu’elle leur prête.

Suite au dépôt de la politique, sept (7) projets de ruelle verte ont été élaborés à l’automne 2019 et au printemps 2020 par des comités verts avec une participation plus ou moins forte des riverains. En principe, selon le Guide des ruelles vertes d’Outremont, un comité vert doit être composé de 5 résidents et il doit y avoir 25% de lettres d’approbation signées par des riverains, mais il ne semble pas y avoir eu de décompte systématique des résidents, ni de contrôle rigoureux du 25%. Les projets soumis par les comités verts ont été approuvés par l’arrondissement après étude préliminaire et ils ont fait l’objet en juillet 2020 de présentations qui peuvent être visionnées sur le site des webdiffusions. Je me suis farci l’écoute de ces sept présentations, j’ai pris note des plans et j’ai établi à l’aide de Google Maps aussi précisément que possible les dimensions des aménagements proposés. Présentement, l’administration Projet-Montréal et le bureau des projets d’Outremont sont engagés dans une course contre la montre pour réaliser les 7 projets au printemps, faire des inaugurations pendant tout l’été et en tirer profit pour les élections à l’automne 2021.

La confection des plans a débuté à l’automne 2020 et on a vu dernièrement une équipe de forage venir prélever des carottes dans les ruelles pour faire l’analyse des sols. Cette analyse est cruciale pour déterminer la perméabilité des sols, la profondeur à excaver et le type de remblai à installer pour assurer l’écoulement des eaux, la stabilité des pavés alvéolés et le type et succès des plantations de végétaux. Elle permettra d’estimer les coûts d’excavation et de remblai, et le volume de sols contaminés à extraire dont il faudra disposer éventuellement séparément.

A Outremont, contrairement aux autres arrondissements, les ruelles doivent être déneigées pour permettre le stationnement et l’enlèvement des ordures. Environ 75% de la longueur nord-sud des ruelles que l’on veut déminéraliser donne sur des espaces de stationnement. Pour permettre le passage des engins lourds, on laissera des roulières asphaltées sur les côtés et l’on excavera au milieu des ruelles des tranchées d’un mètre de large où on installera des pavés alvéolés. Comme les zones champêtres ont rencontré quelque résistance auprès des résidents, Projet-Montréal, faisant croire que c’est l’initiative des comités verts et des résidents, s’est rabattu sur les tranchées en pavés alvéolés pour maintenir son objectif de déminéralisation.

A partir des plans présentés par l’arrondissement, j’ai estimé qu’on excaverait près de 575 m de tranchées et 800 m2 de zones champêtres ou entrées de ruelles, soit 1 375 m2 pour une profondeur moyenne de 1 m et un coût de 137 500 $ au prix de 100 $/m2. Il est possible que la profondeur d’excavation soit inférieure en certains endroits ou supérieure selon la capacité d’absorption du sol ou le type de plantations. La profondeur d’excavation ne devrait que marginalement affecter les coûts.

J’ai calculé qu’on installera environ 950 m2 de pavés alvéolés (type Cassara Verde). Pour couvrir un m2 en pavés alvéolés, il faut selon le fabricant (Permacon) 8,2 pavés. Le prix du pavé sera d’environ 9 $ l’unité, pour un coût estimé de près de 300 $/m2 comprenant pavé, terreau, graminées et installation. Le coût total des pavés alvéolés serait ainsi d’environ 282 000 $ pour les 7 ruelles vertes.

Cependant, comme l’asphalte existante des ruelles est fortement dégradée et qu’il faut assurer une capacité portante suffisante des roulières, un support latéral adéquat aux pavés alvéolés, ainsi qu’une pente vers la tranchée, si on veut réellement drainer les eaux de pluie, il sera nécessaire, aux dires mêmes du spécialiste de l’arrondissement (présentation l’Aquaruelle 14 juillet) de refaire à neuf la fondation et l’asphalte des roulières, le long des tranchées centrales. La solution retenue serait celle du béton rainuré ce qui implique de couler une couche de béton sur une base d’agrégats, comme on fait pour les trottoirs, et d’imprimer des rainures.

Dans l’éventualité où cette solution serait appliquée partout tout où l’on prévoit creuser des tranchées, il faut s’attendre à une augmentation très substantielle des coûts, peut-être de 200 000 $ ou même davantage. Il est possible que la solution des roulières en béton soit nécessaire pour éviter les problèmes de capacité portante et de drainage, et aussi parce que de laisser le vieil asphalte, ce ne serait pas très beau et très durable. Alors, on aura glissé vers une solution où on refait les ruelles à neuf, alors qu’au départ, on ne disait que vouloir les verdir.

Par mesure de prudence, je n’ai ajouté dans mon estimation que les 150 m linéaires de roulières en béton prévus dans les plans pour 2 ruelles, à 300 $/m2 et un coût de 45 000 $, sans ajout pour les autres ruelles où l’on projette de creuser des tranchées. J’ai ajouté aussi 40 000 $ pour les 8 barrières amovibles que l’on prévoit installer, ainsi que 20 000 $ pour les plantations de végétaux et le mobilier (bancs, bacs, armoires à poubelles, etc.), ce qui est peu. L’estimation du coût des travaux pour les 7 ruelles grimpe à 525 000 $; une marge de 20% d’imprévus porte le total à 630 000 $. Enfin, il faut ajouter le coût des analyses de sol, estimé à 50 000 $, et les honoraires des architectes et des ingénieurs, estimés à 15% du coût des travaux, soit 80 000 $.

Par cet exercice, j’arrive à un coût total estimatif de 760 000 $ pour les 7 ruelles vertes prévues en 2021, ce qui à mon avis est un chiffre conservateur. De plus, il faut ajouter à ce montant la rémunération et les charges du spécialiste des ruelles vertes, soit environ 100 000 $/an ou 200 000 $ pour 2019/20 et 2020/2021, plus les salaires et charges des employés municipaux qui seront impliqués dans les aménagements et dans l'entretien des ruelles vertes, ces coûts étant imputés au budget de fonctionnement. On arrive donc facilement à coût total de 1 000 000 $.

Il est alors très probable que les montants investis dans les ruelles vertes en 2020/21 soient bien supérieurs à ce qui est prévu au Programme triennal d’investissement (PTI) qui est de 250 000 $ pour 2020/21 (250 000 $ pour 2021/22 et 300 000 $ pour 2022/23).

A mes questions répétées aux séances du conseil à savoir comment l’arrondissement ferait pour rentrer dans le budget du TPI, Mme Patreau et le maire Tomlinson ont d’abord répondu que les coûts ne seraient pas si élevés, pour ensuite dire que l’arrondissement disposait de surplus. Effectivement, dans sa réponse aux citoyens en désaccord avec le projet « Ruelle des oiseaux » (Rockland-Davaar/Van Horne-Ducharme) qui s’inquiétaient des coûts du projet, le maire Tomlinson a répondu que « l’arrondissement a depuis des années accumulé de gros montants non utilisés dans d’anciens projets d’immobilisation », et donc il n’y a pas de problème à la dépense et vous n’aurez pas d’augmentation de taxes. Nous aimerions savoir quels sont ces montants non inutilisés qui viendraient s’ajouter au règlement d’emprunt AO-509 de 800 000 $, le maire Tomlinson peut-il donner un chiffre?

Donc, sur la base de mon analyse, j’accuse l’administration Projet-Montréal, afin de satisfaire ses partisans et dans une approche clairement électoraliste, de manquer de transparence et de leurrer les citoyens sur les coûts des ruelles vertes et d’adopter des priorités d’investissement qui n’ont pu être évaluées et approuvées par les citoyens. De plus, si on prend en exemple les passages piétonniers chromés de la rue Lajoie et la placette plaquée-or de l’Espace Champagneur à côté du théâtre Outremont, cette administration ne lésinera pas sur les moyens pour avoir du beau et on se retrouvera avec des ruelles vertes qui auront coûté très cher pour des bénéfices qui n’ont pas été évalués sérieusement et une durabilité incertaine, car l’entretien sera à la charge des résidents. Qui seront-ils, les 25% qui auraient voté pour, ou les 75% qui ne se sont pas prononcés ou qui sont contre? Et voilà! Vlan pour la durabilité et l’harmonie entre voisins à la Projet Montréal! Et vlan pour la restreinte dans les dépenses, car une fois les projets réalisés, il faudra rembourser les emprunts par nos taxes! Nous sommes en année d’élections, n’est-ce pas?

Simon Latraverse, Outremont



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La Maison Holmes-McFarlane ou le patrimoine laissé pour compte

Détails
Publication : 15 février 2021
Par Lise Anne Desjardins et de Paul Granda

Bonjour,
Nous sommes consternés de voir que cette maison patrimoniale (la Maison Holmes-MacFarlane NDLR) est laissée à l’abandon et que l’arrondissement ne la protège pas de la détérioration comme elle le mérite.

Cette maison a été donnée à l’arrondissement par les petites filles de Monsieur Holmes qui l’a construite et qui doit se retourner dans sa tombe devant l’insouciance de l’arrondissement à la maintenir en bon état.

Vous négligez d’engager les frais d’entretien alors que vous gaspillez des sommes considérables à faire des intersections en dalles qui vont certainement tenir moins longtemps que cette majestueuse maison unique.

Si l’arrondissement ne veut pas s’en occuper comme il se doit, allez à la Cour et faites-vous libérer de la clause testamentaire et vendez-la à des gens qui vont l’entretenir avec respect !

C’est vraiment honteux !
Lise Anne Desjardins et Paul Granda
Avenue Antonine Maillet



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Le passage en force des ruelles vertes à Outremont

Détails
Publication : 12 février 2021
Une lettre d’opinion collective

Plusieurs projets de ruelles vertes doivent voir le jour à Outremont en 2021. Par les temps qui courent, la majorité des citoyens est sensible à la qualité de vie et, de tels projets de verdissements du milieu urbain devraient être bien accueillis… à la condition qu’ils soient bien conçus et mis en place dans le respect des principes démocratiques élémentaires.

À Outremont, une ruelle verte génère une certaine inquiétude et maintenant une opposition grandissante.

Les riverains de la « ruelle des oiseaux », située entre les avenues Van Horne, Ducharme, Davaar et Rockland ont reçu avec quelques jours de préavis, un avis de l’arrondissement d’Outremont les invitant à participer le 23 juillet 2020 à une rencontre ZOOM (visioconférence) présentant le projet d’aménagement proposé et déposé à l’arrondissement d’Outremont par le comité de ruelle verte, en collaboration avec M. Rousseau, Agent technique en horticulture et arboriculture de l’arrondissement.

Ce projet est à plusieurs égards conduit hâtivement et sans concertation suffisante avec les riverains, malgré les tentatives de s’y impliquer et les propositions soumises au comité de la ruelle verte. Le projet a été soumis au vote pendant les vacances de la construction. De nombreux riverains n’avaient aucune idée de l’existence de ce projet, qui mijote pourtant depuis plus d’un an. Les riverains se retrouvent devant le fait accompli, sans réelle prise en compte de leurs préoccupations.

Lors de la réunion d’information, un croquis fait en 5 minutes qui ne reflétait plus la proposition de l’arrondissement a été utilisé afin de faire « imaginer » ce que serait le projet aux riverains. Aucun plan élaboré ni complet permettant de bien comprendre les lieux des installations et des zones de déminéralisation de la ruelle n’a été présenté. Aucune évaluation technique n’avait été faite. La confusion était notable parmi bon nombre de participants. Durant cette même réunion, on apprend par M. Rousseau que les différents experts peuvent modifier tout plan sans qu’il ne soit en bout de ligne présenté aux riverains dans sa forme finale, avec étude d’experts à l’appui, pour un vote final (ou une opposition finale). Mme Leblanc, directrice d’arrondissement, nous répond que ce plan final ne sera partagé qu’avec le comité de ruelle pour leurs commentaires. Il semble que tout changement important ainsi que les études techniques (qui rappelons-le, n’ont pas été faites avant la présentation aux riverains) devraient être partagés avec l’ensemble des riverains, en particulier ceux directement impactés par ces aménagements.

Voici les raisons pour lesquelles beaucoup de riverains sont contres le projet tel que présenté :

• Risques pour les fondations des édifices directement adjacents. Aucune garantie (comme dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension) d’éviter des excavations le long des fondations des bâtiments.
• Réduction possible de la ruelle parallèle à Van Horne déjà étroite par l’ajout de bacs. Aucune garantie (comme dans Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension) de laisser 3 mètres de large pour assurer la circulation des véhicules de service
• Pas de garantie de dégagement minimal sécuritaire autours des intersections et des entrées et sorties (comme par ex. 5,0 mètres obligatoire dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve)
• Aucune indication ou exigence quant à la nécessité de retirer ces installations l’hiver pour respecter les contraintes de déneigement
• Aucun engagement à nous fournir des études techniques en lien avec l’installation de pavés alvéolés. Aucune idée quant à la qualité et la durabilité des aménagements
• Incertitudes quant au ramassage des déchets (compost, vidanges).
• Entretien possiblement non constant et/ou défaillant. La réalisation d’une ruelle verte est effectuée, payée et menée à terme par la Ville. Cependant, une fois le tout accompli, le comité de la ruelle verte doit s’assurer de la poursuite du projet à long terme et de l’entretien tel que stipulé à la page 6 du Guide d’aménagement d’une ruelle verte (propreté, arrosage, désherbage, remplacement de végétaux). Tous les frais encourus d’entretien doivent alors être assurés par les citoyens riverains. (ex: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1342347/ruelles-vertes-abandonnees-mercier-montreal-eco-quartier)
• Perte conséquente de la valeur des propriétés, en lien avec tous les points cités ci-haut

Notons que le comité de la ruelle verte a « consulté » certains riverains, mais sans tenir compte des commentaires ou suggestions soumis et sans jamais tenir les citoyens informés des étapes du projet à suivre. La grande majorité des riverains ne sait pas qui compose le comité de ruelle verte. Des questions sur la légitimité d’un comité se composant de 3 membres -là où le règlement d’arrondissement en requiert 5- se posent.

Ce projet coordonné par l’arrondissement, va de l’avant beaucoup trop vite. L’agenda électoral et les objectifs politiques ne peuvent prévaloir sur l’intérêt des citoyens. Suite à la réunion ZOOM du 23 juillet 2020, les riverains ont eu jusqu’au 19 août pour se prononcer. Lors de cette réunion, Mme Marie-Claude Leblanc, Directrice de l’arrondissement, avait signifié que les formulaires permettant aux résidents riverains de se prononcer sur le projet seraient « remis porte-à-porte ». En pleine période estivale où des riverains se trouvent à l’extérieur, ce ne sont finalement que quelques avis collés sur les portes d’entrée des copropriétés, qui stipulait de se rendre à une adresse internet pour télécharger un formulaire et le retourner à une adresse courriel… qui était erronée. Malgré cela, au moins 40 lettres d’oppositions au projet auraient été reçues selon M. Rousseau. Dans une des copropriétés, 18 foyers sur 23 se sont prononcés contre ce projet, dans l’autre, ce sont 8 copropriétaires sur 12 qui se sont prononcés contre. À cela s’additionnent des résidents de « plexs » riverains.

Il faut par ailleurs souligner que le règlement de ruelles vertes de l’arrondissement d’Outremont est le moins exigeant de l’ile de Montréal avec celui du Plateau-Mont-Royal. Malgré cela, ce même règlement n’est pas respecté dans le cadre de ce projet.

D’autre part, à Outremont, l’exercice de la démocratie se fait ainsi : le règlement prévoit qu’une minorité de 25% de résidents riverains soit requise pour approuver un projet de ruelle verte. Il faut par contre plus de 50% de résidents riverains opposés au projet pour l’annuler.

Rappelons que les résidents riverains n’ont jamais eu accès au décompte des soutiens / opposants au projet. Comment le décompte a-t-il été effectué? La majorité est-elle représentative des riverains concernés? Toutes nos demandes auprès du maire M. Tomlinson sont restées sans réponses concrètes.

Il semble qu’un arrêt du projet tel qu’il est actuellement conçu, soit nécessaire afin de permettre une réelle collaboration future avec le comité de ruelle verte, et ainsi embellir notre ruelle sans pour autant causer des torts aux riverains. Une planification adéquate et une plus grande transparence serait de nature à rassurer les nombreux riverains inquiets, et donc opposés à ce projet.

Les meilleures intentions et le plus grandiose des projets ne peuvent justifier des entorses aux principes démocratiques à Outremont.

Alan Bakli
Stephan Kaiser
Valérie Audet
Stéphane Galzin
Caroline Lamache
Annick Poussart
André Canuel
Marie Bonvarlet



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Projet Montréal —Les bienfaits d’une dérogation illégitime

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Publication : 9 février 2021
Par M. Pierre Lacerte

À l’automne 2020, un propriétaire de la rue Querbes qui souhaitait agrandir sa cuisine a fait une requête en ce sens à l’arrondissement. Le 7 décembre 2020, le conseil d’Outremont a dû statuer sur cette demande de dérogation « mineure ». Le maire Philipe Tomlinson et son équipe de Projet Montréal ont voté contre l’agrandissement. Ce refus surprend puisqu’à peine 18 mois plus tôt, la même équipe avait accordé à la résidence voisine une dérogation encore plus criante d’illégalités en regard de la réglementation municipale en vigueur.

Cette différence de traitement dévoile, une fois encore, l’arbitraire des décisions prises par Projet Montréal qui accorde ou non des passe-droits au gré de son humeur et de ses intérêts. Le tout, sans même se soucier de justifier ses actions auprès de la population, sauf par un laconique « On trouvait que la valeur était au rendez-vous1  » du maire Tomlinson. Il s’agit d’une injustice flagrante. Après avoir soutenu publiquement que l’on retrouve du racisme systémique jusque dans les règlements de l’arrondissement2, le maire serait-il en train d’usurper le rôle du législateur pour les corriger à sa convenance ?

Si chaque cas s'avère un cas d’espèce, il demeure tout à fait légitime de comparer les éléments qui ont conduit le conseil de Projet Montréal à des décisions diamétralement opposées. Lors des études des deux dossiers, le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) a pris note qu’au moment du dépôt des demandes d’agrandissement, les deux propriétés dépassaient déjà largement le taux permis d’occupation au sol maximal de 45 % stipulé par le règlement de zonage 11773 . Les travaux envisagés par l’un et l’autre propriétaire auraient propulsé ce pourcentage à 57 % et 58,5 % ! De plus, le CCU a conclu que ces dérogations auraient aggravé une situation déjà dérogatoire, ce qu’interdit le même règlement4 .

Par ailleurs, les deux propriétaires devaient prouver que le refus de leur accorder une dérogation leur causerait un préjudice sérieux comme l’exige la loi5 . Or ni l’un ni l’autre ne l’a démontré. Si leurs extensions se ressemblaient en termes d’occupation au sol, l’un se limitait à agrandir sur un seul étage, tandis que l’autre construisait sur deux étages. La seule différence significative concernait l’accès à leurs garages. Dans un cas, l’élargissement de la maison en condamnait l’utilisation, ce qui est aussi prohibé puisque le règlement6 spécifie « [qu’] un permis de construction ne peut être émis à moins que n’aient été prévues des cases de stationnement hors-rue ». Hélas, l’allée véhiculaire commune aux deux propriétés ne permet pas de s’y stationner.

Qui, imaginez-vous, a obtenu son permis d’agrandir sa résidence ? Celui qui a construit sur deux étages et dont les travaux contrevenaient à tous les règlements cités plus haut ! Tout ça grâce au vote de Philipe Tomlinson, Mindy Pollak, Valérie Patreau et Fanny Magini. Seul Jean-Marc Corbeil, le conseiller de l’opposition a voté contre cette dérogation illégitime.
L’histoire ne finit pas là. En trois ans, sans jamais l’avoir habitée, l’heureux bénéficiaire de ce passe-droit vient de réaliser une plus-value de 643 000 $, une augmentation de valeur de 54,7 %. On va dire comme le maire Tomlinson : « La valeur était au rendez-vous ! »

Pierre Lacerte
Outremont

[1] Séance du conseil du 9 avril 2018
[2] Le Journal d’Outremont, 19 octobre 2020
[3] Article 7.12.1
[4] Article 5.3.1
[5] Article 145.4 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme
[6] Article 9.1.1


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Les parcs d’Outremont

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Publication : 3 février 2021
Par M. Pierre Joncas

Notre famille s’est installée à Outremont en 1940. J’avais six ans. Le parc Outremont était le préféré de mon père. Je ne le comprenais pas. En revanche, avec ses manèges et sa pataugeoire, le parc St-Cyril me fascinait. Devenu adulte, je comprends la prédilection de mon père.

Si ma mémoire est fidèle, il n’y avait alors à Outremont que quatre autres parcs : St-Viateur, Joyce, Pratt et de Vimy. Chacun des trois grands avait son style particulier : Outremont, français; Joyce, britannique; Pratt, peut-être japonais. À la belle saison, soigneusement entretenus, les trois offraient une tranquillité verdoyante; l’ambiance paisible y garantissait des oasis de sérénité. Le réseau des avenues isolait le parc de Vimy, petit, simple et d’une élégance sans prétentions. Ceci en dissuadait l’accès et, ainsi, profitait surtout aux riverains : le constater n’est pas leur en faire un reproche.

À Outremont comme ailleurs, l’évolution des goûts, des intérêts et des besoins entraîna d’importantes transformations sauf, peut-être, au parc de Vimy, récemment baptisé Jacques-Parizeau. Déplacés au parc Outremont, les manèges du parc St-Cyril, devenu Kennedy, ont dégagé de l’espace pour une piscine entre autres embellissements. Le changement le plus impressionnant fut cependant la création du parc Beaubien sur le terrain immense de l’ancienne ferme de ce nom. Son terrain de soccer et ses manèges, en hiver ses côtes enneigées pour la glissade de toboggans, luges et autres soucoupes volantes, le destinent au sport et à la récréation. Le nouveau parc Raoul-Dandurand, tout bienvenu qu’en soit l’apparition, sert principalement de séjour aux pauses entre les classes pour les jeunes du collège Stanislas; voisinant la bruyante avenue Van Horne, ce ne sera jamais un refuge pour le recueillement et la sérénité.

Si, parmi les grands parcs originels, Joyce et Pratt ont conservé leur caractère nettement bucolique, à Outremont cette particularité a diminué. Néanmoins, comparé à Raoul-Dandurand, c’est un îlot de tranquillité. Du côté est de l’arrondissement, c’est le seul doté de cet avantage, c’est notre Place des Vosges. Il me semble donc impératif de préserver, à vrai dire de restaurer complètement, cette caractéristique d’origine.

Les desseins du maire Philipe Tomlinson semblent aller en sens contraire. Pourtant, dans son « Mot » du 14 janvier, il assure que le parc Outremont ne sera pas transformé en « centre d’activités et de commerce » et qu’il n’est pas question de changer sa « vocation première de détente et d’amusement pour enfants ». Les seuls changements envisagés, explique-t-il, concernent le chalet et l’aire de jeux. Il annonce sa volonté ferme de les rénover « en tout respect des caractéristiques actuelles du parc ». Il rappelle un sondage tenu « il y a un an sur l’ensemble des parcs du quartier », auquel auraient répondu plus de 1 000 personnes, « le plus répondu [sic] de l’histoire d’Outremont », dont les résultats inspirent les « options [envisagées] pour améliorer l’expérience et le bien-être des personnes souhaitant l’utiliser ».

Le 27 décembre dernier, un groupe de citoyens, Résidents d’Outremont pour la démocratie, a mis en ligne une pétition « à la défense du parc Outremont » en opposition à certains ajouts et modifications considérés pour le parc (café ou buvette; espace couvert pour activités extérieures; location d’articles de sport, et j’en passe).

Dans son « Mot », le maire assure que l’arrondissement continuera à en améliorer l’entretien. Continuera? Depuis l’entrée en fonction de son équipe, l’entretien de tous nos parcs est à la dérive (déchets partout, abondance de graffiti, etc.)! Les gardiens en ont disparu : les y remettre est urgent.

S’il tient à rénover le chalet, soit : il en a besoin. Qu’il n’en augmente toutefois pas la taille, qu’il se contente plutôt de donner suite à cette suggestion, parmi les nombreuses observations judicieuses de Mme Louise Régnier, une des plus de 4600 signataires (à ce jour) de la pétition : « Oui pour des toilettes publiques chauffées, ouvertes à longueur d’année, hygiéniques, autonettoyantes […], écrit-elle. Il n’y en a pas à Outremont et les piétons ont toujours compté sur les toilettes des restos! ».

La volonté du maire d’offrir davantage de manèges aux enfants est parfaitement acceptable. Sans en supprimer au parc Outremont, pourquoi ne fait-il pas installer de nouveaux manèges au parc Beaubien dont la récréation est une vocation? Il y trouvera amplement d’espace.

Mais attention : le maire a déjà fait savoir que son ambition pour le chalet du parc Outremont était comparable à une Lamborghini, et pour la tourelle du parc Pratt, à une Ferrari. À quand, et pour où, la Bugatti?

Le maire et la conseillère Valérie Patreau invitent les citoyens à répondre au sondage que l’arrondissement a mis en ligne. D’abord, il existe des techniques bien connues pour formuler les questions et administrer un sondage de façon à provoquer les réponses désirées et, après leur collection, pour les interpréter dans le sens voulu au départ; ensuite, l’expérience des vignettes de stationnement porte à craindre que, de toute façon, le maire et sa majorité ne tiendraient compte que des résultats qui conforteraient leurs intentions; enfin, même quand les résultats sont ceux souhaités, une politique conçue à l’aune unique d’un sondage n’en serait pas moins une forme de clientélisme populiste. Au delà de ce qu’il en a déjà coûté pour les plans et devis (86 000 $, paraît-il), le maire et ses conseillères engagent de vastes dépenses (473 000 $ et des poussières à même les modestes réserves de l’arrondissement, ou par endettement) pour une placette, prétendument « structurante », devant le Théâtre Outremont. À neuf mois de la fin de leur mandat, agir de la sorte est irresponsable et indécent. Dans l’éventualité où ils perdent les élections cet automne, ils auront réduit considérablement la marge de manœuvre de la prochaine administration et, s’ils les remportent, la leur.

Elvis Gratton recommandait « Think big ». On aurait imaginé que l’esprit vert de Projet Montréal eût plutôt acheminé son équipe ici à la philosophie « Small is beautiful ».
Pierre Joncas, Outremont



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Sur les rassemblements illégaux

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Publication : 29 janvier 2021
Par M. Abderrahmane

Les derniers rassemblements illégaux dans Outremont et la réaction compréhensible, parfois, de certains citoyens du quartier, me font réfléchir sur ces incidents et sur le professionnalisme de l'intervention de la Police de Montréal. Habituellement j'interviens rarement dans les débats publics, laissant les experts des médias s'exprimer, mais cette fois je trouve qu'il y a eu des dépassements impardonnables. (De partout)

Je n'étais pas présent pour pointer du doigt quiconque, mais si je me fie aux différentes versions, la communauté juive hassidique a mal été informée par la Santé publique. Cette dernière s'est d'ailleurs excusée le lendemain.

Mon point est qu'une partie de la communauté montréalaise, ici la communauté juive d'Outremont, a été stigmatisée, insultée, menacée de morts (d'après ce que rapporte les médias).

Je refuse d'accepter ces comportements que je dénonce fortement. Nous vivons tous un gros malaise social et parfois même psychologique dû à ce terrible virus, mais de là, à trouver un bouc émissaire en la communauté juive d'Outremont...c'est trop facile.

Restons zen et solidaire entre nous. Â défaut de nous tolérer, ne rajoutons pas de l'huile sur le feu.

Cordialement, Abderrahmane, un Montréalais



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Vivre ensemble en période de pandémie (prise 2)

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Publication : 25 janvier 2021
Par Mmes Monique Hervieu et Francine Séguin

À la fin de la première vague de la pandémie, au printemps dernier, nous avons publié un article le 15 octobre 2020 (Vivre ensemble en période de pandémie) décrivant les comportements de certains groupes de la communauté juive hassidique d’Outremont vis-à-vis les consignes sanitaires à respecter en période de pandémie. Nous y indiquions que, même en Israël, la communauté hassidique était critiquée pour son mépris des consignes sanitaires édictées par l’État.

Les événements des derniers jours, filmés, diffusés et commentés dans les médias, montrent clairement que le comportement de la communauté hassidique n’a pas changé, que plusieurs membres de cette communauté estiment qu’ils n’ont pas à respecter les règles sanitaires édictées par les gouvernements provincial et fédéral. Leurs comportements, à l’encontre des normes et règles publiques, continuent donc à mettre en danger la vie de leurs concitoyens.

«Vivre ensemble à Outremont» doit signifier vivre ensemble en paix et en sécurité. Pour cela, une seule loi doit prévaloir, celle de l’État démocratiquement et légitimement élu, et les règles doivent s’appliquer à tous quels que soient la langue, la race, le sexe ou la religion des citoyens. Cela vaut pour les consignes sanitaires, en temps de pandémie, mais aussi pour toutes les autres lois et consignes qui encadrent la vie en société. Il est plus qu’urgent que le maire Tomlinson d’Outremont s’assure que c’est bien le cas, car le «vivre ensemble» implique qu’on ne tolère plus deux classes de citoyens au sein de la communauté outremontaise.

Monique Hervieu et Francine Séguin, Outremont



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4500 personnes signent la pétition

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Publication : 12 janvier 2021
Par Jill Staenberg

Une citoyenne concernée par l’avenir du parc Outremont a fait parvenir au Journal d’Outremont le libellé d’une pétition qui recueille à ce jour 4500 signatures, et qui a été déposée au conseil d’arrondissement du 11 janvier dernier. Mme Staenberg déplore que la pétition n’ait pas été lue lors du conseil par le Maire d’Outremont et que ses propos laissent croire qu’il persiste à envisager un programme de rénovations considérables au Parc Outremont.

Veuillez trouver ci-jointe la pétition « À la défense du Parc Outremont pour sauvegarder autant son caractère bucolique que sa valeur historique exceptionnelle ». Vous trouverez aussi des commentaires judicieux au sujet.

Plus de 4500 personnes, dont près de la moitié sont d’Outremont et de Montréal, s’opposent aux modifications proposées dans le sondage sur le Parc Outremont et demandent plutôt:

• D’effectuer la réfection du chalet afin de rendre les toilettes publiques plus modernes et accessibles et de conserver les dimensions et le style de ce petit pavillon qui date des débuts du parc (1925).
• D’apporter des améliorations à l’aire de jeu, qui ne devrait toutefois pas être élargie, car il faut conserver le plus possible d’espaces verts.
• De revoir les sentiers en réduisant les surfaces asphaltées; certains pourraient être faits de petits graviers et les sentiers principaux de pavés.

Les autres propositions sont inutiles, voire de mauvais aloi, et soulèvent la colère chez les citoyens. Leur réaction spontanée et indignée montre à quel point l’ensemble des modifications proposées enfreint leur désir démocratiquement exprimé de ne pas changer le caractère du parc.

D’autre part la façon subreptice par laquelle le sondage a été distribué à un nombre ridiculement restreint d’adresses laisse planer un sérieux doute sur la transparence voulue sur tout ce projet.

Au nom de tous les signataires de cette pétition, je vous demande de respecter la volonté des citoyens et de protéger l’intégrité de notre beau Parc Outremont.

Cordialement vôtre,
Jill Staenberg

Voir ici les commentaires de signataires de la pétition.



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Sondage sur le parc Outremont : Méthodologie douteuse

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Publication : 6 janvier 2021
Par Mme Christa Japel

À titre de chercheure, j’ai une expertise dans le développement de sondages et de l’importance de leur représentativité de la population visée.

Un sondage sur le parc Outremont, récemment mis en ligne, reposerait sur un précédent sondage fait en 2018-2019. L’arrondissement mentionne que selon certains commentaires reçus, le parc Outremont et son chalet pourraient offrir une nouvelle variété de services.

L’administration propose maintenant d’ajouter ces services au parc Outremont. Le sondage actuel présente six activités, commodités et services et demande de les ordonner selon notre préférence de 1 à 6. Cependant, pour qu’un sondage soit professionnel, on devrait avoir l’option de rejeter tous les éléments proposés. Ce qui n’est pas le cas.

De plus, seuls les résidents autour du parc Outremont ont reçu un avis à domicile les informant du nouveau sondage. Ne résidant pas autour de ce parc, j’ai été sensibilisée à ce sondage grâce à une amie. Si l’arrondissement a fait de la publicité pour ce sondage, il faudrait évaluer son efficacité à rejoindre la majorité de la population. L’avenir de ce parc est important et l’arrondissement doit s’assurer de la validité de cette consultation publique.

Cette initiative étant payée par des fonds publics… on pourrait s’attendre à une approche professionnelle tant sur le plan scientifique, qu’éthique. Ce qui n’est vraisemblablement pas le cas.

En preuve, plus de 4000 personnes ont signé jusqu’à maintenant une pétition en ligne s’opposant aux ajouts de services proposés par l’arrondissement et demandant de sauvegarder le caractère bucolique et la valeur historique exceptionnelle du parc Outremont.

L’argent disponible devrait servir à restaurer le chalet, y aménager de nouvelles toilettes, revoir les sentiers et mettre à jour l’espace jeux des tous petits. Et surtout, assurer la propreté et salubrité de nos parcs.

Dr. Christa Japel
Av. Querbes



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Contraventions pour stationnement ''interdit'' sur Mont-Royal

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Publication : 4 janvier 2021

Une lettre d’opinion collective

Depuis que la bande de verdure entre la voie de circulation et le trottoir a été ajoutée sur le boulevard Mont-Royal, il y a vingt-cinq ans, le stationnement sur les allées asphaltées situées sur la bande et qui permettent l'accès aux riverains à leur propriété a toujours été toléré.

Malgré que ces allées d'accès fassent partie du domaine public, elles ont toujours été entretenues aux frais des riverains qui les utilisent. Ces derniers en assurent le déneigement et bien entendu les frais afférents.

Récemment les riverains qui se stationnent sur les allées d'accès se voient remettre des contraventions pour stationnement interdit sur la propriété de la ville alors que la réglementation en vigueur ne l’interdit pas clairement. Il faut comprendre que l'administration Tomlinson cherche à augmenter les revenus de contravention et de permis liés au stationnement car les revenus espérés du plan initial ne sont pas au rendez-vous.

La logique voudrait que si l’arrondissement d’Outremont décide d’interdire l’utilisation de ces allées, qu’elle se doive, à tout le moins, d’en assurer l’entretien et le déneigement afin que les citoyens puissent avoir accès en tout temps à leurs stationnements sur leurs propriétés et qu’ils puissent s’assurer d’utiliser leurs véhicules en tout temps, même en situation d’urgence; pensons simplement aux citoyens du corps médical étant de garde et risquant d’avoir à se déplacer à tout heure du jour ou de la nuit.

Il semble que l’administration Tomlinson cherche à tirer profit d’un flou réglementaire au dépend des citoyens sans assumer la responsabilité financière que la cohérence exigerait. Il y a ici un manque total de logique de l’administration, et ce, au moment où les citoyens sont en télétravail en raison de la Pandémie.

L'administration Tomlinson ne peut encaisser des revenus de permis de stationnement et forcer les riverains à entretenir à leurs frais le domaine public. Il est aberrant d'exiger le beurre et l'argent du beurre!

Riverains du boulevard Mont-Royal,
Luc Vallée, Victoria Jo Miller, Noah Vallée, Alex Tessier, Patrice Picard, Louise Renaud, Monique Chênevert, Caroline Dignard, Pierre Gagné, Adrian Tedeschi, Adèle Rubiano, Francine Leduc-Houde, Pierre Barsalou, Isabelle Rondier, Marie-France Durocher, Gilles Chatillon, Anny Sasseville, Alexandre d'Aragon, Pascale Balducchi, Sabine Karsenti, Douglas Arnold, Allison Ready, André Saine, Roger Delorme, Marie-Pierre Raymond, Vincenza La Greca, Linda Cesaratto, Yves Pichette, Paule Langlois.



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2 mois pour ramasser les déchets

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Publication : 14 décembre 2020
Par Emeric Thibaud

Bonjour,
Je vous écris pour vous expliquer à quel point notre arrondissement n’est pas bien surveillé concernant les déchets.

J’ai signalé souvent par courriel à Mme Magini les problèmes de déchets dans la ruelle (angle McEachran et Van Horne) derrière la banque TD et cela a pris plusieurs semaines (2 mois) avant qu’on envoie une personne de la Ville de Montréal pour nettoyer et prendre des photos.

Maintenant, j’aimerais simplement qu’on y installe un panneau qui indique le montant de l’infraction si le respect des horaires n’est pas suivi par les citoyens.

Nous avons eu dans le bloc appartement du 820 avenue McEachran des rats et j’aimerais que cela soit corrigé pour ne pas les revoir en 2021.

Merci de soumettre ma demande à M. le Maire

Cordialement,
Emeric Thibaud



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La Lamborghini de M. Tomlinson

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Publication : 3 décembre 2020
Par Marc Poulin

Le 18 novembre dernier lors d’une autre séance spéciale du conseil d’arrondissement d’Outremont, l’administration Projet Montréal a approuvé le contrat de rénovation du chalet du parc Joyce. Nul ne conteste la nécessité de rénover nos chalets de parc à Outremont. Cependant, dans le cas présent, le coût du projet excède de plus de 255 000 $ les estimés initiaux, soit plus de 16%. Et puisque que les subsides accordés par la ville centre sont fixes, ce 255 000$ d’excédents s’ajoutent à la contribution initialement prévue pour un total d’environ 700 000 $. Quand on pense que le budget d’investissement pour 2021 de l’arrondissement est d’un peu plus de 2 500 000$, on parle de sommes importantes.

Cet excédent de coûts, qui amputera certainement la capacité de l’arrondissement à pourvoir à d’autres besoins urgents en infrastructure, ne semblait pas inquiéter le moins du monde notre Maire qui l’a qualifié de normal. Mais c’est lorsque que questionné sur l’à-propos de modifier le projet pour en réduire les coûts que M. Tomlinson nous a révélé sa philosophie de la gestion des fonds publics. A la suggestion de couper quelques options à la Cadillac, M. Tomlinson, nous a plutôt révélé qu’il visait plutôt une Lamborghini!

Pour Projet Montréal, l’excédent de coûts n’est pas grave car nous avons déjà emprunté l’argent dans les anciens PTI. Cette administration, qui se targue d’une gestion serrée, dépense et continue de dépenser tant qu’il y aura de l’argent dans nos coffres. La COVID-19 met à mal nos finances publiques, qu’à cela ne tienne, on peut encore dépenser car il y a de l’argent dans nos surplus. La dernière en ligne, un des organisme chouchou de l’arrondissement, la Maison des Jeunes, dirigé par un ex-membre de l’exécutif de Projet Montréal, a reçu une autre subvention dans le cadre du fond COVID et cette fois pour plus de 8000 $. Quel est le service essentiel qui sera assumé grâce à ce 8000 $ de fonds public : la livraison de sapins de Noël à domicile. Pendant ce temps, on a fermé l’aréna cet été pour économiser une somme à peine plus importante, privant ainsi plus de cent jeunes de leur camp de patin.



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L’importance de la presse locale

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Publication : 3 décembre 2020
Par Pierre Joncas

Malgré la mondialisation, peut-être même à cause d’elle en cette époque de turbulence, les attributs d’un milieu de vie en déterminent, pour l’essentiel, la qualité. Quand les habitants d’une agglomération de petite taille se concertent pour consolider, élargir ou affermir les assises de leur existence saine et agréable ou, en son absence, pour les établir, ils contribuent à la quiétude générale, au bien-être de chacun, et à la pérennisation d’un état heureux au profit de générations à venir.

Le rappel de cette évidence n’entend pas conforter l’indifférence envers une réalité plus éloignée (la ville, la province, le pays, et au-delà) sur laquelle l’individu n’a que peu d’influence; il vise au contraire à relever l’importance du tout près, à souligner la pertinence d’agir là où les effets de l’action personnelle seront palpables, là où les interventions de chacun contribueront au bien-être de tous.

Ce rappel se veut une incitation à agir sur place tout en réfléchissant à une échelle plus vaste. « Sur place », pour nous, c’est Outremont. Depuis mon enfance, j’y entends injustement accolée l’étiquette « snob ». Nous n’avons pas à rougir de son élégance : sa discrétion en est d’ailleurs un élément. Outremont n’a pas à se préoccuper de se faire remarquer. La simplicité et le sourire en sont des traits dominants. Les railleries ne peuvent ni dissimuler son charme, ni défigurer sa beauté, ni atténuer la joie d’y vivre. Pour pasticher Sacha Guitry, «si ceux qui en disent du mal savaient ce que nous pensons d’eux», ils en diraient bien davantage.

Parenthèse historique importante. En 2000, poussé par le maire Pierre Bourque alors que peu d’autres le réclamaient, le gouvernement Bouchard découpa Montréal en arrondissements et réduisit ainsi les municipalités autonomes de l’île, dont Outremont, les amputant ainsi de nombreuses compétences qu’il confia à la ville. « Une île, une ville ». Sans l’obsession de Pierre Bourque d’agrandir la sphère de son influence et de son autorité, nous aurions échappé à ce bouleversement inutile. En avril 2004, le gouvernement Charest ouvrit la porte à la défusion des anciennes municipalités, mais en l’assortissant de conditions strictes et coûteuses, et en appâtant les élus des municipalités qui s’en abstiendraient par des émoluments considérablement enrichis. Contrairement à ceux de Mont-Royal et de Westmount notamment, nos élus se laissèrent séduire et se gardèrent de nous encourager à signer le registre pour déclencher le processus : à peine nous en informèrent-ils! Le seuil de 10% des inscrits au rôle électoral n’ayant pas été atteint, Outremont ne regagna pas son statut perdu de municipalité. À l’évidence, sa fusion à Montréal n’y a ni accru l’efficacité des services, ni réduit les dépenses ou les taxes, bien au contraire.

Malgré la perte de compétences au profit de Montréal, malgré la fusion irréfléchie, malgré l’occasion de défusion sabotée par nos élus, dans l’esprit d’un grand nombre, sinon la majorité, de nos habitants, Outremont n’en demeure pas moins un village distinct. L’aliénation au profit de la ville de compétences critiques condamne-t-il ce village à perdre son « âme »? Dans les nouvelles conditions, cette « âme » peut-elle survivre intacte? Est-ce souhaitable? Que préserver? Comment nous y prendre?

Si l’« âme » d’une personne est difficile à saisir, celle d’une collectivité l’est encore davantage. Pour les fins de cette analyse, j’emprunterai la première définition du Petit Robert (2019) de ce qui anime un groupe, soit l’ensemble des états de conscience communs à ses membres. Comme environ 25 000 personnes peuplent Outremont, l’existence d’états de conscience communs à toutes est improbable. Je procéderai donc indirectement par recours à ce qu’en révèlent le bâti et la façon de vivre des résidants. Méthode approximative, mais je n’en connais pas de moins sujette à caution, ni ne puis-je en imaginer de moins imparfaite.

Dans le chapitre intitulé « Outremont: A Convivial Elegance » de son étude In Search of Elegance, Michel Lincourt retient, pour dépeindre notre bâti, l’aspect amène du parc résidentiel, la tranquillité des rues, l’attention à l’entretien des demeures; il note l’empressement des résidants à embellir leur terrain et le domaine public l’avoisinant : ils y plantent des fleurs, y soignent les arbres et les arbustes, etc. L’auteur fait état de l’accueil chaleureux du client dans les commerces. Bien qu’il n’en fasse pas mention, qui ne se rappelle pas que, jusqu’à récemment, les riverains veillaient tous à la propreté et la salubrité de l’entourage de leur propriété? La rue et la ruelle n’y étaient nulle part jonchées de détritus et d’ordures. Il ne l’a pas évoqué non plus, mais j’ai maintes fois remarqué l’affabilité des voisins les uns envers les autres, la civilité des rencontres entre inconnus qui, à la répétition, se transforme en courtoisie, puis en prévenance, et parfois même en amitié. Je ne me souviens pas d’avoir connu un autre endroit où, sans importuner dans un restaurant, on peut adresser la parole à la table voisine et en recevoir une réponse agréable sans être envahissante. Bref, l’« âme » d’Outremont c’est peut-être le « charme discret » de sa bourgeoisie, pour reprendre l’expression que Lincourt emprunte à Luis Buñuel : ceux qui, comme moi, perçoivent ainsi cette âme et y sont attachés, désireront la voir sauvée.

N’est-il donc pas souhaitable de préserver cet heureux état, de sauvegarder l’intégrité de l’âme précieuse d’Outremont? Pour y parvenir, il faut en être conscient collectivement aussi bien qu’individuellement; il nous faudra, ensemble, en reconnaître les éléments concrets et prendre l’habitude de les alimenter de cette attention affectueuse qui les sustente.

Cependant, notre attention est de plus en plus captivée par les médias de masse qui s’intéressent avant tout aux nouvelles dont le caractère accrocheur agrippe l’attention et assure la rentabilité commerciale, et par les médias sociaux dont les participants sont intéressés et souvent guidés par un ordre du jour dissimulé. Si, comme j’ai essayé de le montrer plus haut, notre bien-être dépend largement – largement, pas uniquement – de ce qui se passe tout près, ne serait-il pas sage d’en prendre connaissance avec autant de soin?

D’où l’importance immense, mais pas toujours appréciée, pour la qualité de notre vie d’une presse locale consciencieuse et compétente pour nous informer des actualités économiques et sociales – réjouissance à l’ouverture de nouveaux commerces, deuil à la fermeture d’anciens, restauration, activités culturelles, etc. –, mais presse locale non partisane pour rapporter objectivement la réalité politique, pour accepter dans ses pages ou son espace électronique, selon le cas, l’expression respectueuse de points de vue divergents.

Seule l’indépendance financière d’une presse locale peut en assurer l’objectivité, l’utilité et la survie. Cette indépendance nécessaire n’est toutefois pas suffisante. Dans un marché de taille modeste comme Outremont, si des citoyens en nombre suffisant ne s’impliquent pas financièrement et activement par une surveillance exigeante et bienveillante, cette presse locale, si nécessaire à notre bien-être collectif et individuel, périra. Entendra-t-on cet appel?



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Problème de déchets non-réglé

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Publication : 12 novembre 2020
Par M. Tomasz Szkopek-Szkopowski

Suite à l’article paru dans le Journal d’Outremont où le maire d’Outremont affirme que « … quand un citoyen observe quelque chose d’anormal ou constate des irrégularités, il écrit ou appelle au 311 et on agit rapidement », un résidant de l’avenue Bloomfield réagit et nous fait parvenir cette missive que nous reproduisons intégralement.

dechets2

J'ai lu avec intérêt l'article de M. Joanny-Furtin du 4 novembre 2020 intitulé "PROGRAMMES & RÉGLEMENTS, QUI VEILLE AU GRAIN?" Vous serez peut-être intéressé de savoir qu'il existe un problème similaire dans la ruelle entre Champagneur et Bloomfield.
Le problème de la construction sans permis et des déchets de construction persiste depuis plus d'un an. Ma première communication à la ville concernant ce problème date du 25 mars 2020. Ma plus récente communication à la ville est jointe (voir plus bas).

J'espère que l'administration municipale prendra des mesures pour réaliser ses objectifs d'un quartier plus vert et plus sécuritaire.

Cordialement,
Tomasz Szkopek-Szkopowski

Chers représentants de l'arrondissement d'Outremont,

J'espère que vous allez bien.

Je vous écris pour vous informer que la situation concernant les déchets de construction à l'arrière du XXX avenue Champagneur n'a pas été réglée. La toilette cassée reste. Des pots de peinture usagés, un évier cassé et plus de déchets ont été ajoutés. Fait alarmant, la zone est parfois utilisée comme urinoir en plein air par les travailleurs de la construction. Je ne pense pas que ce soit acceptable pour une ruelle où les enfants jouent. Veuillez consulter les photos ci-jointes.

En ce qui concerne le respect des règlements municipaux, j'ai plusieurs autres observations. Il n'y a pas de permis de construire visible sur la propriété, à l'avant ou à l'arrière. La construction avec des outils électriques se poursuit les dimanches. Un climatiseur a été installé sur le toit, avec un câble d'alimentation perforant le mur extérieur. J'ai annoté des photos pour votre commodité.

Veuillez me faire savoir si je devrais contacter une autre autorité concernant cette situation.

Merci de votre coopération pour assurer la verdure et la sécurité de notre quartier.

Sincèrement,
Tomasz Szkopek-Szkopowski
Av. Bloomfield



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Racisme systémique à Outremont?

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Publication : 2 novembre 2020
Par Pierre Joncas

Une lettre de M. Pierre Joncas à l’adresse de M. le maire Philipe Tomlinson

« Il faut prendre acte qu’ici, à Outremont, il y a du racisme systémique» 1, avez-vous répondu, le 13 octobre, à la question de Shannon Babcock sur les mesures prises par notre Conseil pour transformer Outremont en « société plus inclusive et plus juste». Parallèlement, notre concitoyenne évoqua la suffocation de George Floyd par un agent de police et le décès poignant de Joyce Echaquan sous le regard méprisant et les paroles insultantes de ses soignantes.

Les allusions de Mme Babcock portent à imaginer une crise à peine moins alarmante à Outremont qu’à Minneapolis, et un dédain pour notre minorité hassidique comparable à celui d’employées atypiques de l’hôpital de Joliette pour une autochtone. La suffisance de votre réponse conforte cette impression.

Je suis disposé à accepter que les propos de notre concitoyenne étaient irréfléchis, et votre réponse de même. Vous êtes cependant maire : n’est-ce pas votre rôle d’atténuer l’animosité, non de l’alimenter et d’intensifier la polarisation malsaine qui nous déchire?

Examinons les présupposés de la question et de votre réponse à la lumière des faits.

D’abord, le présupposé de l’ exclusion que les résidants majoritaires d’Outremont seraient coupables d’infliger à la minorité hassidique de l’arrondissement.

Le 24 novembre 2013 à l’émission Second Regard, le rabbin Eliezer Franfurter expliqua que le hassid recherche Dieu sans relâche et avec enthousiasme. Ce rabbin s’estime gardien d’une vérité transmise par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. Sa tâche, ajoute-t-il, est de la préserver et de la perpétuer, de protéger ses ouailles contre les influences hérétiques corruptrices de l’extérieur, c’est-à-dire les nôtres. « On est quand même dans un pays avec des gens qui ont d’autres cultures, poursuit-il […] D’avoir vraiment une relation tout à fait hétérogène – on va tout partager, puis on va vivre comme tout le monde – c’est impossible, c’est inconcevable. Et on est obligés d’avoir […] une certaine attitude qui est : “OK. Nous on vous dérange pas, mais surtout ne nous dérangez pas.” » Qui cherche à exclure qui? Si, par respect pour le souci de fidélité des ultra-orthodoxes aux préceptes de leur rabbin, la majorité se tient à leur écart, n’est-il pas malséant de le lui reprocher?

Ensuite, le présupposé du racisme systémique.

Vous affirmez que le racisme systémique existe « depuis des années […] dans nos rues, nos ruelles, nos parcs ». L’allégation est grave. Auriez-vous, ainsi que votre Comité de voisinage et votre Table de concertation, conclu à son existence avant même d’avoir étudié la question? Quelle assurance aurons-nous de l’objectivité des membres de ces corps consultatifs? Précisez, s’il vous plaît, votre interprétation de l’expression « racisme systémique ». Reconnaître que « c’est complexe et large » ne suffira pas. Comme l’a noté Nicolas Boileau, « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ».

Pierre Joncas

1http://journaloutremont.com/nouvelles/vie-municipale/a-outremont-il-y-a-du-racisme-systemique

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Vivre ensemble en période de pandémie

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Publication : 15 octobre 2020
Par Mmes Monique Hervieu et Francine Séguin

Nous continuons à vivre une crise sanitaire dont l’ampleur et les conséquences sont encore difficiles à prédire. Dans un tel contexte, les actions des uns ont inévitablement des impacts importants sur le sort des autres. Au début de la première vague en mars dernier, Outremont faisait partie des quartiers les plus durement frappés par la COVID-19. Alors que les rassemblements étaient interdits, nous avions appris que des mariages à grand déploiement avaient eu lieu dans la communauté hassidique avec plusieurs invités en provenance de New York. Alors que le confinement était déjà imposé par la Direction de la santé publique du Québec, nous avions aussi appris que des rassemblements de prières dans les synagogues continuaient d’avoir lieu.

Nous vivons actuellement une deuxième vague de pandémie. Comme l’indique l’article de la Presse du mardi 13 octobre, des rassemblements religieux importants, tant intérieurs qu’extérieurs, ont eu lieu à Boisbriand. C’est aussi à Outremont, où la communauté hassidique est importante, que l’on recense actuellement le plus grand nombre de cas par 100 000 habitants (NDLR en date du 13 octobre 2020), selon la Direction de la santé publique de Montréal.

Comment expliquer ce comportement des Hassidim, comportement qui met en danger leur santé et celle de leurs concitoyens?

D’une part, beaucoup de juifs hassidiques ont érigé un mur entre eux et la communauté dans laquelle ils vivent et ce, afin de préserver leur identité. Repliés sur eux-mêmes, ils se conforment aux règles sociales si elles ne vont pas à l’encontre de leurs croyances et de leurs pratiques religieuses. D’autre part, ils suivent les directives de leurs rabbins plutôt que celles des autorités gouvernementales. Un professeur de droit à l’Université Bar-Ilan, et senior fellow à l’Institut démocratique d’Israël, écrivait sur ce sujet dans le Times of Israël du 8 avril dernier :

« C’est un moment rare dans l’histoire où deux sources d’autorité se sont confrontées pour gérer une question de vie ou de mort. Une source d’autorité est le gouvernement et les scientifiques qui ont ordonné la suspension de tout rassemblement religieux jusqu’à la fin de la crise. Et l’autre source d’autorité est celle du grand rabbin qui croit que tout est dans les mains du ciel et que les prières de la Torah vont surmonter la crise. Pendant deux semaines, la voix du rabbin a triomphé sur celle du gouvernement. En conséquence, les juifs orthodoxes, qui constituent 12% de la population ont représenté jusqu’à 60% des cas de COVID-19 dans les hôpitaux israéliens.» (traduction libre).

Il concluait qu’en agissant ainsi, les juifs hassidiques portaient atteinte à la santé de leurs concitoyens et à celle de la population israélienne en général. Il insistait aussi sur la nécessité qu’en démocratie, une seule loi doit s’appliquer.

Tout récemment, dans le Times of Israël, on pouvait lire ceci: « Aucune communauté n’est une île. Tant que les Israéliens Haredi (souvent appelés juifs ultra-orthodoxes ou simplement ultra-orthodoxes) se considéreront comme coupés des institutions de l’État, leurs comportements iront à l’encontre des normes et règles publiques. » (traduction libre). Cette problématique nous semble tout aussi pertinente chez nous à Outremont.

Alors que nous venons d’entrer dans la deuxième vague de la pandémie, qui peut être encore plus difficile que la première, il est primordial que les autorités gouvernementales s’assurent que la loi et les règles s’appliquent à tous de la même façon. C’est ce qu’on appelle l’équité réglementaire. Alors que les rassemblements intérieurs et extérieurs demeurent interdits et que la distanciation sociale est toujours nécessaire, il faut s’assurer qu’une seule loi, celle du gouvernement du Québec, s’applique à tous les citoyens de la même façon, et que la santé de tous les citoyens soit ainsi protégée. C’est ce que doit signifier VIVRE ENSEMBLE à Outremont.

Monique Hervieu et Francine Séguin Citoyennes de longue date d’Outremont



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L’art de piper les dés

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Publication : 9 octobre 2020
Par M. Pierre Lacerte

Le 2 mars 2020, le maire Philipe Tomlinson annonçait l’adoption d’un budget pour, entre autres, financer une étude qui permettra de cartographier les espaces publics, les parcs et les trottoirs partagés par les communautés juives et non-juives. L’idée étant de savoir si l’harmonie règne sur nos trottoirs et nos bancs publics.

Quel bonheur ce fut d’entendre le maire raconter qu’il en avait assez des discussions sur les relations avec les juifs hassidiques basées sur des rumeurs ou des ouï-dire ! Il souhaite désormais asseoir ses politiques d’accommodements sur du solide. Même la conseillère Mindy Pollak s’est montrée des plus heureuses en sachant que Projet Montréal pourra enfin compter sur des données provenant d’études «neutres» et «indépendantes»1.

Or, n’en déplaise à Projet Montréal, en confiant l’une de ces études à Mme Valentina Gaddi, Philipe Tomlinson torpille lui-même ce dialogue avant même qu’il ne puisse débuter.

Il faut savoir que Mme Gaddi ne s’est pas simplement intéressée de près aux relations intercommunautaires de notre arrondissement. Elle s’y est investie au point de fusionner avec les groupes hassidiques et leurs supporteurs. De toute évidence, elle n’a pas su garder la distance professionnelle nécessaire pour jouer son rôle adéquatement.

Les signes de son implication sont nombreux, mais s’il fallait commencer par ce qui est absolument inconcevable de la part d’un chercheur digne de ce nom, soulignons que Mme Gaddi a choisi de devenir officiellement administratrice de l’association activiste Friends of Hutchison Street 2 (FOHS) fondée par nulle autre que Mindy Pollak.

Pendant au moins deux ans et jusqu’en janvier dernier, son nom figure à ce titre au registre des entreprises du Québec.3 Il n’est pas anodin de noter que la doctorante de l’Université de Montréal n’a renoncé à sa fonction au sein du groupuscule des FOHS qu’au moment où M. Tomlinson s’apprêtait à la choisir pour remplir son mandat salvateur pour l’harmonie du quartier.

Le parti pris de Mme Gaddi date de bien plus longtemps. Par exemple, dans le cadre du IXe colloque de l'ACSSUM4 (13 et 14 mars 2014), elle avoue avoir choisi de participer et de collaborer avec les Friends of Hutchison Street et un autre groupe d’activistes (qu’elle surnomme Y) «non seulement pour mon intérêt de recherche», mais bien parce que «je partage les buts de ces associations et que je suis personnellement engagée, comme les autres membres… pour atteindre ces buts ». Le tout, ajoute-t-elle, au risque «d’orienter mon propre terrain de recherche et de développer une relation d’extrême proximité». On saurait difficilement trouver experte plus officiellement tendancieuse.

Pour ne rien arranger, lors de ce même évènement, Mme Gaddi révélait avoir conduit son enquête ethnographique en terre outremontaise auprès de deux groupes qui ne comptent aucun Québécois francophone.

On lui sait gré de sa franchise, mais on se demande tout de même où elle a remisé tous ces résidents francophones alors qu’elle avait déjà avoué « vouloir aller au fond des choses, provoquer la discussion, surtout avec ceux qui ne pensent pas comme moi ». Le fait d’avoir milité et soutenu ouvertement Mindy Pollak, la candidate de Projet Montréal, lors des élections de 2013 explique son parti-pris flagrant.

En raison de ses agissements antérieurs, Valentina Gaddi a allègrement passé la mesure et s'est placée dans une position intenable pour réaliser un mandat aussi petit soit-il et dont la finalité est pourtant de favoriser le dialogue entre les citoyens d'Outremont.

Mais, en premier lieu et en fin de compte, le principal coupable n'est pas Mme Gaddi. La bavure est le fait de Philipe Tomlinson.

Il semble assez clair que Projet Montréal cherche les façons d'aligner les astres pour répondre à ses intérêts électoralistes.

Pierre Lacerte

1 https://www.ledevoir.com/societe/573943/une-etude-pour-mieux-comprendre-les-hassidiques
2 https://www.facebook.com/FriendsAmisHutchison
3 https://drive.google.com/file/d/1af1o1s7zxFtkZC7nfqmjCTa5Oas5eJSv/view
4 https://drive.google.com/file/d/1OkiqnGUmYNSBNiye-OjdoKeyhKXFufFK/view


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Baisse ou hausse de taxes ?

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Publication : 7 octobre 2020
Par M. Marc Poulin

Au conseil spécial sur le budget, M Tomlinson a affirmé, et je cite, « pour quelqu’un qui a une résidence dans la moyenne il va y avoir une baisse de taxe de 23,93 $ », et ce malgré une hausse de la taxe locale. LA RÉALITÉ EST TOUT AUTRE, l’unifamiliale moyenne à Outremont va voir son compte de taxe AUGMENTER de 19,31 $. Hier (lundi soir dernier), M. Tomlinson peinait à nous expliquer ses tableaux mentionnant que « il y a beaucoup de calculs qui entrent dans ces données-là », mais malheureusement pour nous le Maire ne maîtrisait pas son sujet.

La simple logique aurait dû mettre la puce à l’oreille de notre Maire : Comment peut-on augmenter les revenus de 2% tout en baissant le compte de taxe moyen dans un arrondissement presque tout bâti? N’en déplaise à M. le Maire, l’administration Projet Montréal n’a pas encore réussi à faire en sorte que l’argent pousse dans les arbres.

En fait le tableau présenté par le Maire oublie de tenir compte que la valeur de l’unifamiliale moyenne à Outremont va passer de 1 595 000 à 1 689 000$ en 2021 compte tenu que l’augmentation du rôle d’évaluation de 16,1% a été répartie sur 3 ans. Ainsi la résidence moyenne valait au rôle 1 595 000$ et payait un taux de 0,0475 pour un compte de 757,63$ et en 2021 elle va avoir une valeur au rôle de 1 689 000 $ à un taux de 0,046 pour une facture de 776, 94$.

Je ne sais pas si c’est guidé par l’euphorie de ses inhabilités mathématiques que M. Tomlinson n’a pas hésité à budgéter des hausses de dépenses de 2,5% qui s’ajoutent au 5% de l’an dernier, mais il n’en demeure pas moins que l’arrondissement augmentent encore une fois ses dépenses bien au-delà de l’inflation.

La présentation du budget ne dit pas si une partie de ces hausses de taxes vont servir à augmenter les salaires des conseillères, mais les dépenses du cabinet du maire augmentent de 30% l’an prochain.

M. Tomlinson allez-vous publiquement reconnaître votre erreur et faire amende honorable à la prochaine séance du conseil mardi prochain? A défaut de quoi nous devrons interpréter que ce n’était pas une erreur, aussi inquiétante soit-elle, mais bien une tentative d’induire les citoyens en erreur.

Marc Poulin



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Morale à deux vitesses

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Publication : 23 septembre 2020
Par M. Pierre Lacerte

« En 2020, qu’un élu à Montréal se mette aussi facilement et ouvertement en conflit d’intérêts, je trouve ça inexcusable. » C’est en ces termes prétendument indignés que le maire Tomlinson s’est prononcé sur la réprimande que la Commission municipale du Québec (CMQ) a adressée à Jean-Marc Corbeil, le seul conseiller d’opposition à Outremont.

Pour le premier magistrat de l’arrondissement, il est «abracadabrant» qu’un conseiller de district use de son droit de vote dans un dossier alors qu'il est poursuivi aux petites créances par le locataire d’un restaurant de la rue Van Horne. Ce dernier lui reproche d’avoir dit à un ouvrier sur le chantier qu’il fallait au propriétaire de l’immeuble un permis pour entreprendre des travaux dans le restaurant.

Malgré le fait qu’au moment où le conseiller est intervenu, aucun permis n’avait été délivré le restaurateur lui réclame 14 600 $ pour «préjudice subi», alléguant que cela avait entraîné un retard dans l'occupation du local.

Subséquemment, le local a fait l’objet d'une demande d'un plan d'implantation architecturale (PIIA) pour l'installation d'une porte donnant sur la terrasse. Mais comme la porte avait déjà été installée illégalement et que les plans définitifs n'étaient toujours pas disponibles au moment où le conseil a étudié la question, Jean-Marc Corbeil a demandé à repousser le vote au motif d'irrégularités dans le dossier. C’est à ce moment-là que l’on a accusé le conseiller de conflit d'intérêt, ce que le juge Roy de la CMQ s'affaire à reconnaître dans son jugement.

Saisissant cette opportunité, le maire demande à cor et à cri des mesures draconiennes et un châtiment exemplaire contre son opposant politique.

Par contre, quand Valérie Plante est poursuivie pour 175 M$ par des promoteurs qui s’estiment lésés par son projet du Grand parc de l’Ouest, Philipe Tomlinson ne crie pas «Au meurtre!». Il n’a apparemment aucun problème à ce que la mairesse de Montréal vote à quatre reprises dans ce dossier où elle est accusée d’avoir agi «de façon illicite, arbitraire et de manière préjudiciable». Deux poids, deux mesures?

Entendons-nous. Il va de soi qu’en situations réelles de conflit d’intérêts un élu doit se retirer et s’abstenir de voter sur la question litigieuse. Mais, est-ce à dire que pour le neutraliser, il suffit de lui coller n’importe quelle poursuite farfelue sur le dos? À ce compte-là, c’est la démocratie qui s’écroule et l’intimidation qui fait loi! Ce n’est quand même pas pour rien que l’article 12 du Code d’éthique des membres du conseil stipule qu’un conseiller placé «contre sa volonté dans une situation de conflit d’intérêts n’enfreint pas le présent code». C’est bien ce qui semble être arrivé à Jean-Marc Corbeil qui vient d’obtenir de la Cour supérieure que la suspension de 45 jours que lui a imposée la CMQ soit reportée jusqu’à ce qu’un juge détermine si la CMQ a excédé sa compétence ou si la procédure contre Corbeil a été entachée de quelque irrégularité grave.

Par ailleurs, au procès que Corbeil devant la CMQ, le directeur de cabinet de Philipe Tomlinson, Joël Simard-Ménard nous a appris avoir lui-même recommandé au commerçant de poursuivre le conseiller de l’opposition. Si le directeur de cabinet de Tomlinson n’avait pas encouragé le commerçant à se retourner contre Corbeil, ce dernier n’aurait vraisemblablement jamais été entraîné dans une telle histoire.

Dire que juste avant cette saga très coûteuse en deniers publics, notre maire s’était fait taper sur les doigts par le contrôleur général de la Ville de Montréal pour avoir violé se règles. Tomlinson avait indûment délégué à la directrice de l’administration le soin de confier des dizaines de milliers de dollars de fonds d'urgence à des OBNL sur les CA desquels siégeaient des membres de l’exécutif de son parti. Remarquez que le 8 juillet 2020 cela n’a pas empêché Philipe Tomlinson de répéter devant caméra que s’il le fallait, il serait prêt à commettre à nouveau cette illégalité. Bref, lynx envers ses adversaires, notre maire est taupe envers lui-même et les siens!

Pierre Lacerte

Devoirs d’accommodement

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Publication : 21 septembre 2020
Par M. Pierre Joncas

L’Histoire de l’Occident l’illustre, l’intransigeance de chefs religieux – chrétiens, juifs, musulmans – a souvent entraîné des conflits entre fidèles de religions différentes, entre coreligionnaires de confessions distinctes, et entre sectes d’une même confession. Métamorphosée en fanatisme, l’intransigeance présage et provoque la guerre. Ce rappel réprouve non la religion mais l’intégrisme religieux, condamne non la bienveillance pastorale mais l’appel au combat au nom de l’orthodoxie. Quels que soient leurs mobiles, il arrive à des chefs intransigeants, religieux comme non religieux, d’éveiller, de cultiver et d’exploiter le ressentiment, la haine et la rage de désespérés qui s’en défoulent dans l’agression et la violence.

Peu de personnes adhèrent consciemment, donc librement, à une religion. Pour l’immense majorité, leurs parents l’ont choisie pour eux et, devenus adultes, les enfants la mettent rarement en question. Elle se transmet ainsi de génération en génération. En contester les dogmes, en transgresser les traditions, faire fi de ses rites peut entraîner l’exclusion et, au dire de certaines autorités, une éternité de souffrances infernales plutôt que de félicité céleste après la mort.

Difficile de libérer l’imagination d’un tel amalgame de représentations hallucinantes et intimidantes. Le croyant qui y parvient peut cependant vivre sereinement avec sa foi s’il sait distinguer son croire de son savoir et se plier aux données vérifiées du su quand elles contredisent les visions invérifiables du cru.

La paix est possible entre voisins de religions aux pratiques discordantes si les fidèles des unes et des autres s’abstiennent de conduites provocantes. Est-il aberrant, toutefois, de compter que les nouveaux venus reconnaîtront et respecteront les lois, les règlements, les us et les coutumes de la société qui les accueille, et de compter qu’ils s’y accommoderont? Pourtant, la Cour suprême du Canada (CSC) a décrété que, au contraire, les chartes du Québec et du Canada imposent à la société d’accueil le fardeau d’assouplir ses lois, ses règlements, et jusqu’à son régime de contrats pour accommoder les pratiques religieuses non conformes.

Il importe de s’interroger sur la nature et l’ampleur de cette obligation. Dans un jugement majoritaire à cinq contre quatre, rédigé par le juge Frank Iacobucci dans le litige Amselem c. le Syndicat Northcrest1, la CSC a décrété que « [c]’est le caractère religieux ou spirituel d’un acte qui [en] entraîne la protection, non le fait que son observance soit obligatoire ou perçue comme telle » (mon italique). Selon le même jugement, la protection des chartes s’étend aux pratiques religieuses dictées par toute croyance sincère, fût-elle éphémère. Aussi, selon la CSC, ce serait diminuer la liberté du croyant que d’en exiger, pour démontrer sa sincérité, « la preuve des pratiques établies d’une religion ». Bref, on circonscrit soi-même les limites de sa liberté religieuse, et celle-ci possède une élasticité illimitée. Cette doctrine vaut d’ailleurs pour les membres de la société d’accueil comme pour les nouveaux venus.

Vu qu’à elle seule la sincérité du croyant exige des accommodements, pourquoi des particuliers comme des sectes de toutes confessions ne pourraient-ils pas en exiger pour des pratiques prétendument sincères, mais malsaines? Fondé sur une conception de la religion définie subjectivement et extensible à l’infini, ce jugement de la CSC, tel que formulé, ne prévoit aucun garde-fou : au nom de fantaisies que l’on n’a pas encore imaginées, il permet de circonvenir aux lois, aux règlements, aux contrats et risque ainsi de provoquer de sérieux troubles et de graves désordres.

La liberté de religion, me semble-t-il, ne saurait être absolue : elle a des limites qu’il importe de circonscrire avec discernement.

Cependant, vu les contraintes de la doctrine sous-jacente à ce jugement de la CSC, la solution au problème des rapports à Outremont entre la minorité hassidique et la majorité exigera de l’adresse et du tact, et de la patience, à tout le moins jusqu’à sa modification éventuelle par une jurisprudence mieux éclairée ou l’invocation, éventuelle elle aussi, par l’Assemblée nationale de la disposition dérogatoire (« clause nonobstant ») de la charte canadienne.

Le Conseil de notre arrondissement réglemente le bâtiment, le zonage, etc. Il arrive que ses ordonnances soulèvent des protestations et provoquent des contestations judiciaires, surtout de la part de hassidim. C’est pourtant son devoir que de promulguer des règlements à la lumière de considérations esthétiques, entre autres, pour pérenniser l’élégance de l’espace public et du parc immobilier, notamment du parc résidentiel; c’est le devoir du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) que de formuler des recommandations pour la protéger et la perpétuer.

Les chefs de la communauté hassidique et leurs procureurs ont récemment invoqué je ne sais quel argument – la doctrine de l’obligation d’accommodement religieux peut-être? – pour faire capituler, le 2 mars dernier, l’administration Tomlinson à leur demande de permis pour l’aménagement d’une synagogue en plein secteur de restauration, malgré le résultat pourtant clair du référendum du 20 novembre 2016.

La concorde à Outremont dépendra non seulement de l’issue de ce projet mais, à plus longue échéance, de la disposition des chefs de la communauté hassidique à encourager leurs coreligionnaires à s’accommoder raisonnablement à des lois, des règlements, des us et des coutumes depuis longtemps enracinés chez la majorité auprès de laquelle, à partir de la fin de la Seconde Grande Guerre, ils ont choisi de continuer leur vie.

Outremont est une société multiconfessionnelle de chrétiens, de hassidim, de quelques personnes de traditions autres et de nombreux laïcs ne professant aucune religion. Consentir, comme certains le revendiquent, à l’aménagement de l’espace public et à la réglementation des comportements selon les exigences des chefs d’une religion, fût-elle même majoritaire, instituerait un régime théocratique pour les membres de cette religion à côté d’un régime laïque pour tous les autres, multipliant et aggravant de la sorte les occasions de conflit. Dans le jugement portant sur la cause Amselem c. le Syndicat Northcrest, la CSC a dissocié la liberté de religion de la responsabilité envers autrui; de plus, vu le contexte, elle a ouvert toute grande la porte à l’impérialisme religieux colonisateur et à l’obscurantisme.

La foi religieuse ne repose pas sur des faits avérés et reconnus universellement. Toute religion est fondée sur une tradition orale ou écrite, ou les deux, à laquelle adhèrent les fidèles persuadés par des témoignages qu’ils estiment dignes de confiance. Les obligations concrètes qu’elle ordonne peuvent différer de celles prescrites par d’autres religions. Si l’on tient à éviter les conflits là où, comme à Outremont, plusieurs religions se côtoient, il faut, pour réglementer la vie en commun, recourir à des considérations objectives que tous peuvent reconnaître, mais surtout à la raison.

Les décisions réglementant les comportements dans notre arrondissement sont prises, après débat, par le Conseil à la majorité des voix. Une saine discussion éclaire un problème pour permettre l’entente sur une solution grâce à un large consensus. Cela exige la volonté, de la part de tous, de comprendre le point de vue des autres. À Outremont, cependant, le devoir, décrété par la CSC, d’accommoder tous azimuts les convictions religieuses a mis entre les mains des chefs de la minorité hassidique un puissant atout qu’ils invoquent à répétition; dans l’avenir, ce pourrait les chefs d’une autre confession. L’administration Tomlinson, elle, y trouve un prétexte commode pour abdiquer sa responsabilité de défendre l’intérêt général, y compris celui des générations à venir.

Impossible d’imposer la bonne foi, la bonne volonté et le savoir-vivre. Si les chefs hassidiques ne se font pas un point d’honneur de les pratiquer et si, comme certains de ses prédécesseurs, notre maire continue de croire pouvoir les y acheminer par la complaisance, Outremont est condamné à endurer, pendant longtemps encore, des conflits tels ceux que nous connaissons depuis plus d’une décennie.

Pierre Joncas
Auteur des Accommodements raisonnables entre Hérouxville et Outremont, Les PUL (Presses de l’Université Laval), Québec, 2009

1. https://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/2161/index.do

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Outremont sur la pente raide

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Publication : 3 septembre 2020
Par M. Nicolas Bugard

Je fais écho aux articles récents sur le délabrement de l’environnement et de la vie civile à Outremont. Je ne reviendrais pas ici sur les problématiques importantes liées aux permis de construire ou application des règles de zonage.

J'aimerais juste prendre l'exemple de la dégradation du district Claude Ryan. Cela fait pour ma part maintenant plus de 2 ans, avec des dizaines d'emails et de photos, que je signale aux autorités en charge la présence continue de poubelles, détritus et dépôts de résidus de construction dans la ruelle Hutchinson/Durocher, entre Bernard et St Viateur.

S'ajoutent à cela le non-respect régulier des règles de stationnement et celles relatives aux horaires des travaux de construction. Au-delà des désagréments quotidiens que cela occasionne - saletés, odeurs, bruits, difficultés d'accès a la cour arrière -, il m'apparait que nous faisons face à un rejet franc de la part de certains habitants des règles de bienséance et de vie en commun, aggravé, encouragé (?), par l'attitude des autorités.

L’inertie totale de la conseillère d'arrondissement est à cet égard problématique. Les règlements sont clairs et doivent être appliqués de manière équitable, sans arrière-pensée électoraliste, préférence communautaire ou autre. Je n'ose croire à un 2 poids 2 mesures à Outremont mais ne demande qu'à être rassuré du contraire par une action forte des services municipaux, dans la durée, pour mettre fin aux incivilités et faire appliquer le droit.

La concorde n'existe plus à Outremont en raison du laxisme voire de la complaisance de la Mairie. L'affrontement est généralisé, que ce soit en séance du conseil ou dans différents écrits. Le vivre à côté a remplacé le vivre ensemble. Je rappellerai à M. le Maire sa déclaration : « La prémisse de base d’une administration responsable est de répondre aux demandes de ses citoyennes et citoyens » (M. Tomlinson, Le Journal d'Outremont, 24 octobre 2019). Puisse-t-il s’en inspirer pour agir. Pour faire le bien. Enfin.



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Outremont autrement

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Publication : 28 août 2020
Par M. Paul Sidani

La pandémie n’a pas seulement frappé tragiquement la population, elle a réveillé des plans ambitieux cachés dans les tiroirs de la Mairie. Pendant les premières semaines de confinement, la quiétude régnait dans les chaumières encore engourdies par l’hiver, mais à la fin du printemps, alors que la vigilance était tombée, le monstre administratif s’est réveillé.

Les Outremontais stupéfaits ont vu surgir comme des bourgeons des pancartes jaunes, des poteaux verts, des cônes orange, des blocs de ciment, des affiches proclamant quantité de rues barrées. L’état de siège était-il déclaré? Des tranchées ont été creusées, des camions ont hurlé et des marteaux-piqueurs ont bombardé.

En quelques jours notre arrondissement bienveillant s’est métamorphosé : notre quartier devait-il accueillir le Tour de France ou le Giro d’Italie? Les vélos chargent! Conquérants, arrogants, ils bousculent les rares piétons qui s’étaient aventurés sur les trottoirs ou dans les rues nouvellement piétonnières. Désormais, il n’y en a plus que pour la mobilité active : que vous ayez 30 ans ou 80 ans, qu’il pleuve, vente ou neige, il vous faudra faire vos emplettes à vélo, à trottinette ou au pas de course!

Les places de stationnement — désormais inutiles — ont été confisquées. Les aides-soignants ne peuvent se rendre au chevet de leurs patients, les commerçants ne reçoivent plus leurs livraisons. Pour se déplacer, il est impossible de se fier aux G.P.S déroutés par les fermetures de rues intempestives; il faut désormais s’orienter grâce aux clochers d’églises d’Outremont ou à la position du Soleil.

Les piétons téméraires, qui se hasardent par nécessité à sortir de chez eux, sont masqués en raison de l’épidémie, mais aussi pour ne pas être reconnus et afin de cacher leur désarroi. De dos-d’âne en dos-d’âne, les automobilistes jouent à saute-mouton et jettent un regard ahuri aux panneaux de signalisation indiquant 30 km, vitesse qu’ils ne pourront jamais atteindre!

Vivement l’hiver, pensent-ils. Les brèches seront peut-être colmatées, mais dans les rues rendues enfin à la circulation (espérons-le), que deviendront les plantes tropicales et le mobilier de rue d’un design douteux? La question se pose : les électeurs ont-ils signé un chèque en blanc pour cet extravagant remodelage de nos artères sans avoir donné leur consentement éclairé?

Paul Sidani m. d.
Chemin de la Côte-Sainte-Catherine



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Voie piétonne de la rue Bernard: un échec lamentable

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Publication : 27 août 2020
Par M. Guy Patenaude

Depuis le début de l’été, l’arrondissement a aménagé une voie piétonne sur trois sections de la rue Bernard. Si l’idée est intéressante, le résultat, lui, est pour le moins mitigé.

D’abord par le côté esthétique de l’aménagement. Ces immenses blocs de béton sont d’une laideur désolante, et ce n’est surtout pas en les peignant de couleurs criardes qu’on en améliore l’apparence. Il aurait pourtant été si simple d’installer des bacs à fleurs comme on a fait dans d’autres arrondissements !

Puis par une signalisation particulièrement déficiente et confuse. Au tout début, la signalisation indiquant que les cyclistes doivent marcher à côté de leur vélo sur ces trois bouts de rue était minuscule et plusieurs cyclistes ne la voyaient tout simplement pas. Suite à des plaintes d’un grand nombre de citoyens, le maire Tomlinson a affirmé que des correctifs seraient apportés pour empêcher que les cyclistes ne roulent (souvent à grande vitesse) sur cette voie piétonne et compromettent la sécurité des gens qui y déambulent. On a alors simplement posé des affiches plus grandes que les cyclistes ne peuvent pas rater, mais l’immense majorité des cyclistes les ignorent et continuent de rouler dans la voie piétonne. Cyclistes qui roulez entre les piétons et qui croyez ne pas représenter un danger parce que vous circulez lentement, vous faites erreur! D’une part parce que, en ne respectant pas la réglementation, vous incitez d’autres cyclistes à faire de même et un grand nombre d’entre eux roulent alors à grande vitesse. D’autre part, beaucoup de personnes se sentent menacées par le va-et-vient incessant des cyclistes.

C’est le cas d’un grand nombre de personnes d’un certain âge, mais aussi de parents de jeunes enfants qui veulent légitimement profiter de cet espace pour venir relaxer en famille. Après l’installation d’une signalisation plus visible, l’arrondissement n’a rien fait pour corriger la situation. Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de discuter avec un policier superviseur du poste 26 dont dépend l’arrondissement d’Outremont. Celui-ci m’a confirmé que jamais l’arrondissement n’avait demandé que les policiers patrouillent régulièrement la voie piétonne et interpellent les récalcitrants en donnant s’il y a lieu des contraventions. À ceux qui m’accusent de faire la chasse aux cyclistes, je réponds que, étant moi-même cycliste occasionnel, je suis fort heureux que l’arrondissement ait aménagé toutes ces pistes cyclables. Tant mieux si vous avez obtenu ce que vous réclamiez. Les piétons, eux, réclament maintenant trois bouts de rue (trois !) dans tout l’arrondissement et vous nous le refusez ? Alors que je lui parlais de la problématique des vélos sur la rue Bernard, la conseillère de mon district, Mme Valérie Patreau, m’a pourtant affirmé au téléphone que les piétons constituaient une priorité du conseil d’arrondissement. Je dois plutôt en conclure, à l’instar de nombreux citoyens, que Projet Montréal n’en a que pour les cyclistes.

Enfin, il me semble inacceptable que l’arrondissement ne tienne aucun compte de la qualité de vie des résidents de la rue Bernard qui habitent à proximité et n’intervienne pas pour interdire cette musique infernale et distorsionnée diffusée par des haut-parleurs jusque tard en soirée. Je sais qu’ils sont nombreux à souffrir de cette situation. Ces résidents sont pourtant des citoyens à part entière, mais aussi sont parmi ceux et celles qui, toute l’année durant, font vivre ces commerces.

Guy Patenaude
Boul. Dollard, Outremont



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Retour sur l’affaire du 34 Maplewood

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Publication : 25 août 2020
Par M. Pierre Joncas

Dans des lettres d’opinion du 23 janvier1 et du 18 février2, je m’étais indigné des propos du maire Philipe Tomlinson expliquant son refus d’intervenir pour redresser les dommages causés à une propriété mitoyenne par d’importants travaux enfreignant les règlements au 34, Maplewood. Je l’ignorais à l’époque, mais j’ai appris depuis que les infractions commises avaient entraîné des impacts négatifs pour les propriétés de part et d’autre du 34 et provoqué des plaintes des deux auprès de l’ombudsman de Montréal, Me Johanne Savard.

Dans son rapport pour l’année 2018, Me Savard reconnut le bien-fondé des plaintes des voisines. Elle formula plusieurs recommandations pour corriger cette injustice. À l’assemblée publique du Conseil d’arrondissement du 2 décembre 2019, le maire Tomlinson imputa le problème à l’incurie d’une administration qui, à la lecture du rapport, semble avoir été essentiellement la sienne. En qualifiant hautainement de « frustration » le mécontentement des voisins, il commenta : « Nous faisons fi de quelques commentaires de l’ombudsman. On a consacré beaucoup de temps, beaucoup d’argent et nous choisissons de mettre enfin un terme à ce dossier; on arrête de dépenser… On va faire quelque chose la prochaine fois3 ». Il ne précisa ni les heures, ni les dollars. Quant aux quelques commentaires, c’étaient non des commentaires mais des recommandations, et ce n’en étaient pas quelques unes mais la majorité, dont les plus importantes pour les voisins.

À l’époque, tout en réprouvant la capitulation du maire, et naïvement peut-être, j’avais attribué sa désinvolture à l’usure et la perspective de dépenses supplémentaires pour l’arrondissement. De nouveaux renseignements me portent à me demander si, au contraire, M. Tomlinson n’avait pas un mobile encore plus inquiétant.

Récemment, des citoyens ont affirmé par écrit – autrement, je n’en aurais rien su – que, lors de la campagne électorale municipale d’octobre 2017, le propriétaire du 34, Maplewood, était aussi celui du 1465, Van Horne, local du quartier général à Outremont de l’équipe de Projet Montréal dirigée par Philipe Tomlinson. Quiconque en doute peut vérifier au site du rôle d’évaluation de Montréal pour le 34, Maplewood, et à celui du registraire des entreprises pour le 9284-4695 Québec Inc., dont voici les liens :
https://servicesenligne2.ville.montreal.qc.ca/sel/evalweb/index
https://www.registreentreprises.gouv.qc.ca/RQAnonymeGR/GR/GR03/GR03A2_19A_PIU_RechEnt_PC/PageRechSimple.aspx?T1.CodeService=S00436&Clng=F&WT.co_f=27163f97231c6a619091597674108843

En réponse à des questions aux assemblées publiques du Conseil, le maire Tomlinson s’est toujours gardé de dévoiler ce lien de locataire à locateur entre lui-même et son parti, d’une part, et le propriétaire du 34, Maplewood, d’autre part. C’est pourtant à son initiative que, le 2 décembre 2019, le Conseil d’arrondissement adopta une ordonnance pour régulariser des travaux effectués en infraction aux règlements.

Le maire Tomlinson consentira-t-il à reconnaître et à expliquer ces faits troublants que, jusqu’à présent, il a soigneusement dissimulés?

Pour conclure, je rappelle cet aphorisme de Montesquieu : « Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». Si, comme je le crois, Montesquieu avait raison, et si à Outremont l’opinion publique ne se mobilise pas clairement et fermement pour exiger le redressement de l’injustice infligée aux voisins du 34, Maplewood, l’incompétence ou l’arbitraire répréhensibles éventuels d’un maire à venir exposeront de nouveau les citoyens, sans exception et en perpétuité, à des abus comparables.

Pierre Joncas

1. Une ordonnance injuste du Conseil, http://journaloutremont.com/nouvelles/opinions/une-ordonnance-injuste-du-conseil-2
2. Les recommandations de l’ombudsman, http://journaloutremont.com/nouvelles/opinions/les-recommandations-de-l-ombudsman-2
3. Voir « LUNDI FOU » AU CONSEIL par Michel Joanny-Furtin, publié le 5 décembre 2019 dans Le Journal d’Outremont, et visionner l’enregistrement de la séance du Conseil du 2 décembre à partir de 1h44’28”, et surtout de 1h51’.


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Le tiers monde à Outremont !

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Publication : 21 août 2020
Par Mme Elizabeth Little

Il y a déjà trois semaines, nous avons reçu une communication de l’arrondissement d’Outremont en trois langues : français, anglais et hébreux intitulée : ‘Halte aux dépôts illégaux!’. Cette notice affirmait que ‘L’arrondissement combat la malpropreté dans votre quartier’, que des ‘Sanctions’ seraient émises, que ‘Votre contribution est importante’ et nous indiquait quoi faire si nous étions témoins de dépôts illégaux.

Mon conjoint et moi nous sommes réjouis de cette annonce : la ruelle derrière notre domicile est remplie de vieilles poubelles (j’en ai compté 14 entre mon garage et le coin de la rue) parfois défoncées, de bacs à compostage et à recyclage en mauvais état, souvent ouverts, avec (dedans et surtout dehors) des ordures de toutes sortes (eh oui, y compris des couches pleines de m….), survolés par de nombreux insectes et oiseaux et certainement visités par divers rongeurs la nuit. Quand le camion de vidanges passe, il vide les poubelles mais ne ramasse pas les ordures éparpillées par terre.

Depuis, les démarches de mon conjoint se multiplient : appels aux travaux publics d’Outremont (3 fois, et obtention d’un numéro de dossier : le # 2074723), courriels avec photos à la sécurité publique (1 fois), courriels avec photos à la direction de l’arrondissement (2 fois). Chaque appel téléphonique requiert 30 à 40 minutes d’attente avant de parler à quelqu’un. Aucun accusé de réception ni de réponse à aucun courriel n’a été obtenu.

Une personne à la réception des travaux publics nous a affirmé que le nécessaire avait été fait : en effet, des affiches en papier avaient été collées sur les poubelles indiquant qu’il était interdit de laisser les poubelles en permanence dans la ruelle. Vous pensez bien que ces petites affiches sont venues s’ajouter aux ordures qui, elles, ne sont jamais disparues. Pourquoi ne pas ramasser tout simplement les poubelles après le jour de la collecte? Les fautifs seraient obligés d’en racheter et ils corrigeraient peut-être leur comportement. On pourrait aussi exiger que chaque bac soit identifié par une adresse, ce qui permettrait de donner des amendes à qui de droit.

Nos démarches ont commencé le 17 juillet, nous sommes maintenant le 20 août… Notre coin de ruelle pourrait être celui d’un pays du tiers monde.

J’ai donc rappelé le 311 ce matin et j’ai parlé à un monsieur très gentil, compatissant et réceptif. Il m’a promis de faire suivre mes doléances à qui de droit. Encore une fois... Mais moi, de mon côté je me mets à rêver de sortir toutes ces poubelles au milieu de la rue St-Viateur! Que faut-il faire à Outremont pour que la plus élémentaire propreté soit imposée à tous?

Suivi de la lettre de Elizabeth Little sur le grave problème d'insalubrité à Outremont

Une lettre d’opinion de M. Normand Roy

Je suis le conjoint de Mme Little. (…). J'ai lu les lettres d'autres résidents exaspérés et désespérés, dont Mme Cinq-Mars, ancienne mairesse de notre arrondissement, de M. Pierre Joncas, et particulièrement de Mme Jacinthe Gauthier, une voisine très proche, qui annonce sa décision de quitter le quartier après 3 années. Je suis attristé de sa décision. Mais je comprends Mme Gauthier. J'habite Outremont depuis 30 ans, un lieu que j'ai aimé et que j'aime encore. Mais tout comme Mme Gauthier, je songe à le quitter parce qu'il devient invivable. Pas à cause des Hassidim mais à cause de la turpitude de nos autorités. Une omerta règne à Outremont. Nos appels téléphoniques et nos courriels, à la mairie, à la conseillère d'arrondissement, à la direction de l'arrondissement, au responsable de la salubrité, au 311, à la sécurité publique, tous ces appels logés depuis plus d'un mois restent sans réponse. Une loi du silence règne dans notre arrondissement, un règne de la peur qui empêche des fonctionnaires et des serviteurs publics dévoués de faire leur travail, d'appliquer les règlements avec équité mais avec détermination. Je songe à un mouvement de résistance pacifique mais inflexible, comme ceux menés actuellement ailleurs sur la planète par des gens qui en ont assez du «boys'club» des nantis, des puissants, des corrompus, des autocrates, des magouilleurs de toute espèce. Ai-je des coreligionnaires? Nous pourrions faire des choses inédites, des choses dérangeantes, des choses qui feraient honte aux sépulcres blanchis, nous pourrions agir, nous pourrions nous amuser! Pourquoi pas?



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À quel prix la concorde?

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Publication : 10 août 2020
Par M. Pierre Joncas

Monsieur le maire,
Si je vous ai compris, dans le film Outremont et les hassidim (à partir de 2 minutes 45 secondes) vous reconnaissiez les conséquences fâcheuses des affrontements entre cette minorité religieuse et la majorité outremontaise composée d’adhérents de confessions autres et de non-croyants. Vos propos y intimaient l’intention de promouvoir la concorde entre les deux. Si je comprends notre milieu, la majorité y souhaite un régime de gouverne laïque, non par hostilité envers les hassidim mais par crainte que l’influence prépondérante de leurs têtes dirigeantes à l’hôtel d’arrondissement n’amoindrisse notre qualité de vie.

L’Outremont d’aujourd’hui est le fruit d’une histoire qui remonte à 1875. Son élégance et son charme particuliers ont pour assise, entre autres, des résidences d’une simplicité raffinée, l’harmonie des éléments du parc immobilier, la propreté des rues, la salubrité longtemps exemplaire des ruelles, etc. Hélas, un laisser-aller maintenant répandu et des dérogations arbitraires fréquentes, inexplicables autrement que par favoritisme clientéliste, l’effacent peu à peu. Ce charme s’alimente aux joies simples comme celle, l’été, de partager un repas entre amis en conversation tranquille à la table d’un excellent restaurant sur une terrasse de l’avenue Bernard, par exemple, comme celle aussi de fréquenter à longueur d’année des commerces de proximité pour s’approvisionner en produits de qualité avec, en prime, le sourire chaleureux d’une caissière.

Les Outremontais de longue date tiennent ardemment à cette élégance et ce charme. Hérités des générations passées, ils les entretiennent avec fierté et plaisir. Ceux arrivés plus récemment y tiennent autant. Pour la plupart, ils sont venus les chercher; ils s’évertuent donc aussi à les entretenir avec fierté et plaisir. Les uns comme les autres les voient disparaître avec tristesse.

L’agencement judicieux de règlements prudemment conçus et délicatement accordés a engendré et longtemps perpétué ces bienfaits; de génération en génération, le savoir-faire de dirigeants éclairés et adroits y a vu. En altérer négligemment l’équilibre ou ne pas adopter les modifications voulues pour le maintenir, au gré des circonstances, a des conséquences. Il faut de la perspicacité pour discerner les changements et du jugement pour en apprécier l’importance; il faut de la hardiesse pour circonscrire les dégâts de transformations préjudiciables.

Ce 8 juillet, suite à une entente à l’amiable (!) conclue sous la menace d’un procès et au mépris du résultat du référendum de novembre 2016, le Conseil d’arrondissement autorisa l’aménagement d’une nouvelle synagogue sur l’avenue Bernard en plein secteur de restauration. Si le projet va de l’avant, l’achalandage du lieu de culte sera considérable, surtout le sabbat des hassidim qui est une période de congé privilégiée par la majorité pour les sorties au restaurant.

Pour évaluer correctement les besoins cultuels des hassidim, n’eût-il pas fallu d’abord avoir en main l’inventaire, commandé le 2 mars, des synagogues dissimulées et au grand jour à Outremont et à sa périphérie? N’eût-il pas fallu identifier d’autres emplacements où, sans susciter d’objections, on eût pu localiser un temple pour servir adéquatement les hassidim? Peut-on sérieusement prétendre que leur religion en exige l’emplacement nulle part ailleurs qu’à l’angle de Bernard et Champagneur?

Le Huffpost du 5 février 2019 rapporte que, selon vous, « depuis plusieurs années, on vit dans un cercle de méfiance qui tombe dans le conflit, ce qui mène parfois à l’illégalité. Il faut ouvrir un dialogue […], trouver des solutions, des terrains d’entente, sur toutes sortes de problèmes qui peuvent survenir quand on parle de bon voisinage ». Si vos propos sont rapportés fidèlement, révélez-nous qui se laisse mener dans l’illégalité. Croyez-vous possible d’engager avec confiance le dialogue avec un vis-à-vis connu pour brandir la menace de procès quand on ne se rend pas à ses exigences? Toute troublante que soit votre reddition aux pressions de Place Bernard Inc., elle l’est moins que la menace à laquelle vous avez capitulé.

Il faut du courage pour se tenir debout. Un citoyen d’Outremont l’a illustré. Accusé faussement, il fut innocenté par les tribunaux pénal et civil. Il a été victime d’une longue intimidation judiciaire qui donne à penser que son adversaire cherchait moins un « accommodement raisonnable » qu’une victoire écrasante et humiliante en bâillonnant son blogue satirique. En passant, auriez-vous accordé l’autorisation d’aménager la nouvelle synagogue sur Bernard en compensation pour l’avortement de la cession projetée d’une parcelle de l’îlot Saint-Viateur, bien public, pour l’aménagement de ce lieu de culte? Je rejette d’avance toute accusation éventuelle d’antisémitisme. Quoiqu’enfant à l’époque de la Shoah, j’avais atteint un niveau de maturité suffisant pour en saisir la monstruosité. L’accusation en est très grave; lancée sans fondements, elle est dévastatrice pour la personne injustement visée.

Au Québec, il importe de tenir compte du contexte historique pour discuter sereinement et rationnellement de l’intervention d’autorités religieuses en matière civile. La domination de la hiérarchie catholique dans des domaines hors de sa compétence a longtemps nui à la qualité de notre vie et retardé notre progrès social et matériel. Il y a toutefois pire : cette domination a entravé ici le développement de l’esprit critique sans lequel la liberté de conscience ne saurait s’épanouir. L’esprit critique doit être cultivé; en éclairant la conscience, il la libère. La liberté de conscience informe toutes les autres libertés et constitue le socle du sens personnel des responsabilités. La vie durant, cet esprit et cette liberté illuminent les choix affectant le bien-être propre de chacun et celui du voisin. Nous vivons en société, non isolés. L’harmonie entre tous exige de chacun le respect du bien-être d’autrui.

Il a fallu la Révolution tranquille pour affranchir les Québécois d’un autoritarisme clérical peut-être bien intentionné, mais à coup sûr malsain. Pour se conformer à la charte qui enchâsse la liberté religieuse, faut-il dorénavant ranger son esprit critique et sa liberté de conscience, et se plier aux exigences d’autorités de confessions autres que la catholique? Parmi ces exigences, souvent contradictoires et absurdes, comment identifier celles auxquelles se soumettre?

Plus il est insistant, plus le zèle religieux tend à dissimuler de la charlatanerie. Depuis des années, les médias ne cessent de révéler les délits funestes de sinistres imposteurs. Les Tartuffes foisonnent dans toutes les confessions, aucune n’y échappe.

La concorde que vous affirmez vouloir promouvoir est naturellement préférable à la discorde que nous vivons depuis trop longtemps. Il semble toutefois que, dans les différends les opposant à la majorité, les têtes dirigeantes des hassidim se considèrent toujours dans le droit. Les revendications qu’ils défendent en invoquant la charte des droits et libertés n’en reposent pas moins en partie sur des dogmes et une tradition dont certains aspects échappent à l’examen rationnel. Leurs « victoires » à l’hôtel d’arrondissement et devant les tribunaux et, plus encore, leur mépris triomphaliste et leurs propos culpabilisants1 , aggravent la discorde.

J’ai pris soin de préciser têtes dirigeantes. Ce n’était peut-être pas l’intention du cinéaste, mais le film Outremont et les hassidim permet d’espérer que, en y mettant la patience et le tact, il sera possible de gagner à la raison de rares hassidim – je me souviens d’une femme et d’un homme en particulier – ouverts à l’amitié et accessibles à la bienveillance. Si les autorités civiques et judiciaires cessaient leur complaisance envers la déraison des chefs, à la longue, de telles exceptions pourraient devenir la norme.

Respectueusement,
Pierre Joncas
Auteur des Accommodements raisonnables entre Hérouxville et Outremont, Les PUL (Presses de l’Université Laval), Québec, 2009

1 Pour un exemple récent, voir Submission regarding systemic discrimination against religious minorities in Outremont, signé Diane Shea et autres. < https://ocpm.qc.ca/sites/ocpm.qc.ca/files/pdf/P100/8-76_shea_weiss_posner_lieberman_chiu.pdf >

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  80. Inquiet par le Projet Camillien-Houde
  81. Une touriste indignée
  82. Mes félicitations au personnel du Parc Garneau !
  83. L’odonyme Thérèse-Lavoie-Roux, un mauvais choix
  84. Insalubrité sur de L’Épée : 2 lettres ouvertes
  85. Lettre aux candidat(e)s
  86. BOULEVARD DOLLARD À OUTREMONT : DE GUINGUETTE À SPORT EXTRÊME
  87. Les garderies au pavillon Strathcona ?
  88. Un manque de tolérance au sujet du stationnement
  89. Confusion autour du bac brun
  90. Le maire veut plus de bruit – et vous?
  91. EXCLUSION D’ALEXANDRE LUSSIER DU CCU : LA QUESTION QUI DÉRANGE
  92. Respect à l’hôtel d’arrondissement
  93. Au sujet des carrés et des autobus jaunes
  94. Comment contrôler simplement le transit dans le parc Mont-Royal
  95. LE TRANSPORT ACTIF COMME SOLUTION ENVIRONNEMENTALE
  96. Outremont voit jaune
  97. Pour un Outremont basé sur le dialogue
  98. Au sujet du déneigement
  99. Centre intergénérationnel : Où se cache le concierge le dimanche?
  100. Olympiques d’hiver sur Bernard

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Administration : Hélène Lavoie
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