par Hélène Côté
Hauts plafonds et moulures à l'ancienne au-dessus d'un imposant bar d'époque d'où émane l'animation du populaire service de cafés, vins et alcools de la maison. On pourrait être à Prague ou à Lisbonne dans un de ces petits bistrots qui cultivent jalousement le dépaysement du cachet d'antan. Anabel a ouvert ses portes il y a 16 mois maintenant.
Il succède à une litanie de restos tous précédés par le fameuxVaudeville qui fut durant des décennies un des plus populaires restaurants de cuisine française du quartier. On remercie le ciel que le décor ait à peine changé.
Côté cuisine, on échappe aux traditionnelles façons de faire pour plonger dans une approche à l'image du quartier, métissée et urbaine. On reconnaît toute une variété d'inspirations d'Amérique latine, du Moyen-Orient, d'Asie, d'Italie, du Québec. Par exemple, le chicharron, cette croustillante peau de porc préparée façon chips en Amérique du Sud, accompagne le flanc de porc et la papaye verte. Les pattes de crabe sont relevées de piment habanero mexicain. Une cuisine créative à n'en pas douter, qui n'a pas peur des assocations inusitées comme le homard présenté en entrée avec pain doré et marmelade de bacon.
En toutes saisons, la maison propose, le jeudi seulement, les huîtres sur plateau de glace à 1 $ pièce. On offre toujours au moins deux variétés, le choix change selon les arrivages. Vous apprécierez la fraîcheur de cette petite entrée maritime durant les chaleurs d'été, maintenant qu'on sait que les huîtres sont excellentes à longueur d'année.
Le chef d'Anabel change son menu à chaque saison. Celui du printemps mise sur le poisson, les fruits de mer et les légumes du jardin. Délicieux aménagement de bébé pieuvre en entrée présenté avec patates rattes, raisins et olives sur aïoli à la lime. Une belle salade de betteraves jaunes sur cresson, accompagnée de pistaches et de ricotta à la truffe, fera votre bonheur mais attention, les portions sont abondantes et la maison ne permet pas le partage entre convives. Un peu décevant, le plat de gnocchis, très populaire parait-il. Les pâtes étaient légèrement frites et omniprésentes et le goût prononcé des très nombreux lardons jetait de l'ombre sur la finesse de la sauce au crabe. Encore là une assiette extrêmement copieuse. Une palme d'or bien méritée au plat de fruits de mer garni de moules de bouchots, de palourdes, de crevettes et de pieuvre. Le tout baigne dans une délicate sauce au lait de coco et aïoli à l'estragon, accompagné de fregola sarda, ces petites boules de pâte au goût de noisette grillée originaires de Sardaigne.
Tous les plats, de l'apéritif au dessert, sont à la carte. Ce qui fait grimper rapidement la facture quand on y ajoute le vin. Compte tenu des prix et de l'abondance dans les assiettes, les huîtres du jeudi combinées à une entrée peuvent suffire à satisfaire pleinement les estomacs en quête de repas légers …
Entrées de 11 $ à 21 $
Plats principaux de 19 $ à 32 $
Desserts de 8 $ à 12 $
Ouvert du mardi au samedi
Soirs seulement, à partir de 17h30
361 av. Bernard O. (voir carte)
514 276-0249
Partagez sur {socialbuttons}