Hommage aux Premières Nations
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- VIE DE QUARTIER
- Publication : 10 novembre 2020
- Par Julie Turgeon
La banale placette située sur l'avenue Laurier Ouest, à l'intersection du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, ne passera bientôt plus inaperçue. Une sculpture d’environ 7 mètres de haut, réalisée par l’artiste multidisciplinaire algonquine, Nadia Myre, y trônera normalement d’ici juin prochain.
L’oeuvre d’art public prendra la forme d’un immense filet de pêche, construit avec des cordes de différents diamètres, se faisant de plus en plus fines vers le haut. « Alors ça aura un peu l’air de la tour Eiffel dans la forme, sauf que ce sera circulaire et coulé dans le bronze », explique l’artiste jointe au téléphone.
Membre de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinabeg, Nadia Myre, qui s’intéresse à la mémoire ancestrale du territoire, rappelle que le chemin de la Côte-Sainte-Catherine « est un vieux chemin qu’utilisaient les autochtones auparavant » pour accéder au mont Royal notamment, soit un lieu sacré pour eux. En partant de cela, elle souhaite ainsi que son oeuvre « fasse réfléchir à nos liens communs. À l’histoire de Montréal, mais aussi au peuple premier qui occupait le territoire. »
Dans une analyse du patrimoine urbain de la Ville de Montréal, on indique que le chemin de la Côte-Sainte-Catherine est la plus ancienne voie de communication de l’arrondissement. « En 1875, elle était toujours la seule route; et constituait l’épine dorsale du nouveau village d’Outremont, qui ne comptait alors qu’une quarantaine de résidences », fait-on remarquer.
Renouée
L’oeuvre nommée Renouée est porteuse de « beaucoup de sens », selon la créatrice. Au regard des peuples pêcheurs-chasseurs-cueilleurs, l’idée du filet a d’une part un aspect « rassembleur ». Car le filet permet non seulement d’aller chercher de quoi manger, mais aussi aux gens de se partager la nourriture, raconte-elle. « C’est l’idée du partage et de l’entraide. Mais aussi de nos connexions. »
Or, Renouée, qui est conjugué au féminin, peut aussi vouloir attirer l’attention sur « toute la violence qui a été faite aux femmes autochtones par rapport au système colonial. Sujet qui demeure toujours d’actualité d’ailleurs si l’on regarde ce qui vient de se passer à Joliette », se désole-t-elle.
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