Depuis longtemps, il est un des rouages importants de la pratique de l’urbanisme dans le monde municipal. Son pouvoir est uniquement consultatif, jamais décisionnel. À Outremont, le comité consultatif d’urbanisme (CCU) est composé de 13 membres, qui étudient plusieurs dizaines de dossiers par année. Mais sur quoi doit-il s’exprimer plus exactement? Tour d’horizon avec sa présidente, Jacqueline Gremaud.
« De manière générale, l’article 146 de La loi sur l’aménagement et l’urbanisme portant sur la constitution d’un CCU indique que le conseil d’une municipalité peut lui attribuer par règlement des pouvoirs d’étude et de recommandation en matière d’urbanisme, de zonage, de lotissement et de construction », peut-on lire dans un dossier étoffé sur « Les CCU: pratiques et portraits actuels », publié dans Urbanité, la revue de l’Ordre des urbanistes du Québec, en 2015.
Qu’en est-il à Outremont? « D’abord, il est important de dire que ce que doit faire le CCU, n’est pas forcément ce qu’il fait, répond d’entrée de jeu la présidente, Jacqueline Gremaud. À l’arrondissement d’Outremont actuellement, le comité fait essentiellement de l’intégration architecturale, et ne fait pas assez d’urbanisme. »
Dès son arrivée en poste, elle s’est rendu compte que « parfois on occupe le temps de nos membres – des gens extrêmement compétents – pour de petites choses (la couleur d’un lettrage dans une vitrine, donne-t-elle en exemple), alors que l’on peut demander leur avis sur des sujets beaucoup plus importants. » Comme la planification du parc Raoul-Dandurand, « qui a modifié pas mal les choses en passant par le comité finalement… Mais le CCU à Outremont, est sous-utilisé par rapport à la qualité de ses membres », insiste-t-elle.
Trop de design, pas assez d’urbanisme
Selon Madame Gremaud, avec l’Outremont tel qu’il est actuellement et l’Outremont qui intégrera le futur campus de l’UdeM, il va falloir penser à l’arrimage entre les deux, et aux grands enjeux d’urbanisme qui en découlent. « En ce sens, l’un de nos membres demande à ce que l’on ramène le « U », dans le CCU, parce que l’on fait trop d’architecture, trop de design et pas assez d’urbanisme. Mais le comité est vraiment important dans Outremont, affirme-t-elle, il est essentiel, tant pour pour la préservation du patrimoine bâti qu’environnemental. »
Le CCU d’Outremont est composé de 13 membres, dont deux élues, les conseillères Marie Potvin et Jacqueline Gremaud, ainsi que quatre résidants de l’arrondissement et sept membres professionnels choisis pour leur formation et leur expertise dans les domaines de l’urbanisme, de l’aménagement, de l’architecture, de l’ingénierie ou du patrimoine. Les membres sont tenus sous serment d’honnêteté, d’impartialité et de confidentialité.
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