Monsieur le Député,
Je trouve effarant que les autorités (lesquelles ?) décident de fermer un poste de police sur la rue Van Horne, d’une part parce que l’on veut gonfler les rangs des policiers de Notre-Dame de Grâce et d’autre part parce que le taux de criminalité actuel dans Outremont (et VMR ?) serait très bas à cause d’une population relativement réduite.

La première raison offerte me paraît tout simplement outrecuidante; si l’on manque de policiers dans Notre-Dame de Grâce, que l’on en embauche d’autres. L’on n’abandonne pas tout simplement une partie de la population parce que l’on veut en favoriser une autre. C’est affolant comme pratique.
La deuxième raison proposée me paraît relever de conditions désuètes. Je sais que le taux de criminalité est assez bas dans certains quartiers d’Outremont, c’est pourquoi j’ai choisi de m’installer ici. Je sais aussi qu’il existe déjà des variantes dans ce domaine; j’offre comme exemple le nombre d’effractions domiciliaires sur la rue Davaar et d’autres rues avoisinantes. Je me permets de souligner l’existence dans ce quartier d’un nombre important de résidences pour personnes soit âgées, soit handicapées.
Cela dit, je suppose quand même que ces mêmes «autorités» sont au courant des grands changements prévus ou déjà en cours pour Outremont et VMR. Le chemin de fer a déjà été déplacé, l’avenue Querbes a été transformée en rue ouverte à la circulation entre VMR et Van Horne, circulation consacrée en bonne partie aux Premiers Intervenants avec leurs ambulances ou leurs voitures de pompier; d’autres rues connaîtront aussi une circulation infiniment plus dense. L’Université de Montréal est en train de construire dans les anciens espaces vides de VMR d’importants édifices consacrés à certaines de leurs Facultés ainsi qu’à des logements étudiants; seront construits aussi de nombreux logements pour des membres nécessiteux ou tout simplement actuellement mal logés dans notre population urbaine. Toutes ces populations risquent de déboucher sur Outremont. J’en passe.
Il me semble que, devant de tels changements, il incombe aux personnes responsables de la sécurité de notre population non seulement de garder et d'améliorer le poste de police actuel, en modifiant le bâtiment et en y rajoutant d’autres policiers, mais aussi non seulement de s’assurer que les voitures de police fréquenteront jusqu’à la moindre ruelle dans notre voisinage vingt-quatre heures sur vingt-quatre, mais aussi d'en augmenter sérieusement le nombre.
Je compte sur vous, Monsieur le Député, de faire tous les efforts qu’il faut pour résoudre favorablement ces problèmes; j’espère aussi que vous pourrez compter sur l’appui de nos concitoyennes et concitoyens qui seront toutes et tous affectés par cette nouvelle politique inacceptable. À nous d’agir.
Cordialement vôtre,
Mair Verthuy
- Great Concordian
- professeure distinguée émérite. U.Concordia, Montréal
- membre, Ordre du Canada
- ancienne membre, Conseil de la magistrature du Québec
- Prix Personne (l’Honorable Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada)
- chevalière, Palmes académiques, fr.
- Vice-Présidente honorifique à vie, Montreal Council of Women
- première Directrice et membre à vie, Institut Simone de Beauvoir, Université Concordia
- Femme de mérite, YWCA
- Femme de l’année, Salon de la Femme
Partagez sur