Cher Monsieur,
Ayant émigré au Québec depuis plus de cinquante ans, je m’y suis intégré rapidement et sans effort, en partant du principe que ce n’était pas à moi de changer la société d’accueil, mais plutôt l’inverse, et les efforts de votre parti pour faire comprendre cet état d’esprit de certains Québécois à l'égard de ceux qui viennent ici pour profiter des avantages durement acquis par cette même société d'accueil en matière de justice, de démocratie et d’égalité sont parfaitement justifiés.
Un autre aspect de notre système est qu’au fil des événements, un parti qui prend le pouvoir fait table rase de la tradition pour imposer ses propres règles, ou parfois celles de nos voisins du Sud, ont une désinvolture qui crée parfois plus d’injustice qu’on ne l’attendait.
Plutôt que de tenir mordicus une attitude rigide de certaines positions, ne pensez-vous pas qu’il serait plus productif de choisir, chaque année, les secteurs dont les étudiants intéressent particulièrement le Québec, et le faire savoir honnêtement aux candidats avant qu’eux aussi n’engagent leur vie et leur plan de carrière?
Nous aurions ainsi, avec le décalage de quelques années, l'image idéale que notre gouvernement veut offrir du Québécois en matière de population efficace et heureuse.
Il ne doit pas y avoir de formule magique. Ceux qui veulent profiter des bienfaits de notre système ne doivent y obtenir un passe droit que s’ils ont l’intention d’y apporter leur contribution, pas jouer les boat people en se disant qu’en y faisant n’importe quelles études on peut acheter ici identité, la justice, la démocratie, la liberté, assurance chômage, le B.S. ou fond de pension, il faut bien le dire, un mode de vie, une qualité de vie et un niveau de vie enviable.
Par contre, les étudiants qui ont continué à vivre leur vie au Québec tout en y étudiant, qui s’y sont fait des amis, des conjoints, ou des enfants, n’ont pas besoin d’un certificat d’intégration. Ils sont intégrés! Et n’oubliez pas, Monsieur le ministre, que ce beau pays qu’est le Québec s’est construit grâce à des immigrants qui parlaient (et parlent encore parfois) avec un mauvais Français, un mauvais anglais, mais avec un cœur qui sait apprécier notre société par rapport à celle dont ils ont fui les injustices, la dictature, le machisme le totalitarisme, la misère et autres exactions...
Nous n’avons pas le droit de les décevoir, il suffit de combler nos besoins de main d’œuvre sans les imposer en changeant rétroactivement les règles, arbitraire comme celles de leurs pays d’origine mais en stipulant chaque année celles des prochains champs d'activités «fortement suggéré» Vous arriverez ainsi au même résultat en faisant preuve de grande sagesse.
Alberto delBurgo,
Outremont
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