Nous vivons à Outremont depuis 16 ans. Nous sommes une des familles qui louons un appartement au nord d’Outremont entre Van Horne et Ducharme. Comme partout à Montréal les prix des logements ont beaucoup augmenté et nombreux sont les appartements qui autrefois en location sont aujourd’hui transformés en condos.
Il y a à peu près 7 ans, nous avons entrepris, avec des voisins, la création d’une coopérative afin de répondre à nos besoins de logement et par la même occasion d’accomplir une mission sociale. Une coopérative d’habitation intègre des personnes à faible revenu et d’autres à revenu moyen afin d’assurer une mixité sociale et économique.
Le projet, après un bon départ, a commencé à rencontrer de l’opposition en provenance des propriétaires de condos adjacents au terrain alloué par la ville de Montréal à la coopérative. Il faut savoir que le terrain en question était considéré comme zone domiciliaire, c’est à dire destiné à la construction d’habitation. Ceux-ci ont dénoncé le fait que le bâtiment de la coop serait trop prêt du leur, diminuant la lumière.
Pour répondre aux inquiétudes des propriétaires de condos, le conseil d’arrondissement précédent décida de créer un espace vert en divisant le terrain destiné à la coop. Le problème est qu’avec cette décision, la coopérative devenait non viable financièrement en raison de la diminution du nombre de logement possible! Tout en étant conscient de ce fait, le conseil d’arrondissement vota pour la division du terrain (excepté Madame Mindy Pollak). A partir de là, seul un développeur privé pouvait rentabiliser l’espace disponible.
Les conflits d’intérêts dans les arrondissements sont courants. Et beaucoup de personnes vont avoir de la sympathie pour les propriétaires de condos qui souhaitent empêcher une nouvelle construction à côté de chez eux. Mais nous aimerions souligner que dans notre cas, les élu(e)s municipaux ont donné la priorité aux désirs des propriétaires en dépit des besoins réelles des locataires (à l’exception de Mindy Pollak de Projet Montréal).
À la dernière élection municipale le seul parti qui fit du logement social sa priorité fut Projet Montréal. Depuis, ils ont tenu leurs promesses avec notamment trois nouvelles coopératives planifiées dans le nouveau Outremont. Une des premières décisions prise par Mindy Pollak, Valérie Patreau, Fanny Magini et Philipe Tomlinson fut de restaurer le lot original de la coopérative le Suroît, rendant à nouveau possible la réalisation du projet.
Finalement, le projet de coopérative d’habitation Le Suroît devrait voir le jour d’ici deux ans.
Néanmoins, la route n’a pas été facile. La précédente administration de l’arrondissement d’Outremont a prétendu nous soutenir, mais elle a rendu le projet irréalisable. Et elle en était consciente.
Si les craintes et les appréhensions devant les transformations de la part du voisinage peuvent être légitimes, c’est la forme de cette opposition que nous avons condamnée pendant toutes ces années. Afin de discréditer le projet, différentes rumeurs et accusations ont été proférées contre le regroupement de citoyens à l’initiative du projet de coopérative. Sans rentrer dans les détails, c’est la légitimité et l’honnêteté des membres de ce regroupement qui ont été remises en question par les opposants avec toujours une oreille complaisante d’une partie du conseil d’arrondissement.
Il aura fallu l’arrivée du nouveau conseil composé en majorité d’élus de Projet Montréal pour que les choses changent.
Toutes les administrations et les politiciens municipaux disent qu’ils soutiennent le logement social et abordable. Tous prétendent vouloir garder les familles à Montréal. Mais les mots seuls ne valent pas grand-chose. A Outremont, Projet Montréal prouve concrètement par l’action sa volonté de permettre aux citoyens l’accès à des logements abordables.
Heidi Quinsey et Bertrand Noël
Outremont
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