Je suis terriblement lasse. Et sidérée en découvrant à quel point une petite chose toute simple peut devenir un véritable parcours du combattant!
![Anne-Catherine Sabas derrière sa résidence sur l’avenue Mont-Royal](/images/stories/2019/novembre/opinion-croix.jpg)
Objectif de base: faire installer une clôture autour de notre cour puisqu'elle jouxte la montagne et se trouve relativement proche du chemin de la Ceinture. Ainsi de grands chiens surgissent régulièrement chez nous à l'improviste. J'ai même un jour trouvé un homme errant dans le fond de notre jardin!
Bref, je prends la question en charge et dépose en avril une demande auprès de l'arrondissement d'Outremont. Un homme prend mon chèque et m'explique gentiment que si nous n'étions pas situés où nous le sommes - directement sur la montagne - il pourrait m'octroyer tout de suite le permis. Mais qu'en l'occurrence il nous faudra attendre l'autorisation de la ville. Il m’assure que le passage au CCU ne sera sans doute pas utile ensuite.
À la ville de Montréal on refuse d'abord le modèle de clôture; qui "fait" 1900 quand notre maison date des années 50. On me donne en exemple un voisin qui vient de faire accepter et installer sa clôture d’un modèle correspondant à celui qu’il nous faut sélectionner. Soupir… D'accord…
Ceci réglé, on trouve autre chose : l'aluminium de la clôture doit être soudé. J'en fais la demande au fournisseur qui semble ne même pas savoir qu'il existe des clôtures en aluminium soudé. Je fais donc appel sur appel pour trouver un autre fournisseur, sans succès. La représentante de la ville de Montréal, à qui j'en fais part, me fournit les coordonnées d'un fabricant. Qui vient, évalue le tout et remarque au passage que la clôture du voisin donné en exemple est en aluminium vissé. Il nous dresse un devis correspondant à plus de six fois le précédent. Hors de question de payer autant! La ville décide alors de faire un compromis et de n’exiger l’acier soudé que sur la partie dépassant l'arrière du terrain.
Je finis pourtant par trouver quelqu’un qui m’assure ne faire que des clôtures en aluminium soudé. Pour un prix acceptable. La représentante de la ville le joint alors, et au terme d'un interrogatoire un peu poussé, décrète que l'aluminium n'est pas entièrement soudé, que le tout est donc irrecevable. Nous envisageons de renoncer à la portion de clôture dépassant la cour arrière si c’est ce qu’il faut pour débloquer la situation.
Montréal renvoie le dossier à Outremont avec ses conclusions. Le CCU d’Outremont s'en mêle. Un homme vient prendre des photos de la maison et me rassure : le dossier ne devrait pas poser de problème.
Mais quelques jours plus tard, le CCU conclut qu’à cause du fameux chemin de promenade (le chemin de la Ceinture) nous somme visibles de partout et que la clôture doit donc être entièrement en aluminium soudé. Est-ce le coup de grâce? Après nous être armés de patience pendant sept mois il nous faut juste enterrer le projet? Pour des détails hors de prix seuls décelables par un oeil exercé...!!! À une distance qui de toute façon ne permettra pas de les déceler! Et alors que s'étale sur le même emplacement la clôture du cimetière Mont-Royal en maille de chaîne, pour le moins inesthétique et très visible!
Devant l'apparente absurdité de ma croisade et les exigences insensées d'une poignée de gens que je ne rencontre pas, je reste bouche bée.
Anne-Catherine Sabas
Av. du Mont-Royal
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