« Merci pour tous les sourires qui me réchauffent le cœur, toutes les paroles qui me remontent le moral et aussi pour le transport vers le centre de réadaptation où je vais soigner mes os vieillissants ». Les témoignages de reconnaissance pour services rendus sont légion ici.

Le centre de bénévolat SARPAD – Services d’Accompagnement Répit aux Personnes Âgées à Domicile – a une mission de plus en plus valorisée dans notre société : maintenir à domicile le plus longtemps possible les personnes âgées de 55 ans et plus, en perte d’autonomie. SARPAD a été créé en 1980 par une résidante de Côte-des-Neiges pour desservir ce quartier. L’organisme a étendu ses services à Outremont depuis octobre 2002. Bon an mal an, entre 160 et 220 résidants d’Outremont, souvent isolés ou sans famille proche, ont recours à un ou plusieurs services de soutien de l’organisme sans but lucratif. La moyenne d’âge des bénéficiaires est de 87 ans, une moyenne rehaussée par la présence de quelques valeureux centenaires. Depuis les débuts de l’organisme à Outremont, il y a 20 ans, la coordination des services est assurée par Marie-Paule Duquette.
« Le CLSC s’occupe du médical, SARPAD veille à l’accompagnement des personnes âgées, parfois isolées ou sans famille proche », précise-t-elle. Accompagner les bénéficiaires chez le médecin, le dentiste ou à l’hôpital, les emmener faire une promenade à pied ou des courses à l’épicerie ou dans les magasins, leur tenir compagnie au téléphone ou en leur rendant visite quand la situation sanitaire le permet; voilà les services les plus souvent demandés. Ces interventions sollicitent la collaboration d’une cinquantaine de bénévoles triés sur le volet. Tous les services sont gratuits, sauf les frais de transport et de stationnement.
L’accompagnement à distance
Qui dit accompagnement, dit normalement présence physique. C’était avant mars 2019. Les visites à domicile, parfois sur une base hebdomadaire, ont fait place aux « visites téléphoniques ». Des services vite devenus essentiels pour briser l’isolement des personnes âgées en période de distanciation sociale. Dans un contexte de solidarité humaine, de nouveaux bénévoles se sont ajoutés à l’équipe pour offrir plus d’appels téléphoniques amicaux à plus de gens. On a aussi observé une forte demande pour l’aide aux courses livrées chaque semaine de l’épicerie au domicile d’une cinquantaine de bénéficiaires. Et ceci, grâce à Pascal, un bénévole, qui acceptait d’allonger ses heures de travail pour faire les livraisons à domicile et permettre aux bénéficiaires de bien se nourrir chaque semaine.
L’accompagnement s’avère utile pour démystifier les outils de communication utiles en pandémie. « Les personnes âgées ne savent pas toujours quoi faire avec une tablette ou un téléphone intelligent reçus en cadeau », selon la coordonnatrice. De nouvelles ressources, plus jeunes et à l’affût des technologies récentes, se proposent pour leur venir en aide. Ces nouvelles façons de communiquer à distance s’avèrent précieuses par les temps qui courent.
Les bénévoles, des perles rares
« La qualité des services de SARPAD tient à nos bénévoles, c’est à eux que revient tout le mérite », c’est la conviction de la coordonnatrice, madame Duquette. Ils viennent de tous horizons, des retraités de différents domaines, ou des stagiaires, en ergothérapie, travail social, sciences infirmières. D’autres ajoutent à leur charge de travail, familiale et professionnelle, un certain nombre d’heures par semaine. SARPAD compte sur un noyau dur de ressources qui collabore depuis plusieurs années. « Mais il y a un roulement, il y a parfois des départs, il faut toujours recruter ».
C’est la coordonnatrice qui fait les matchs entre bénévoles et bénéficiaires selon les goûts exprimés, les disponibilités et les affinités. Des liens se tissent au fur et à mesure des rencontres. « Il y a des complicités exceptionnelles, comme cette bénévole, infirmière à la retraite, qui a collaboré avec un bénéficiaire à la rédaction de sa biographie ». Il y a aussi la précieuse contribution de Simon qui s’est révélé un chauffeur-bénévole assidu pour rendre possible les traitements essentiels de chimio et de réception d’anticorps au cours de la pandémie. Et tant d’autres petites histoires d’amour au quotidien.
Un échange de bienfaits
« Le bénévolat, c’est un partage plus qu’un don », peut-on lire sur le dépliant d’information de SARPAD. Un échange qui a le mérite de faire des heureux des deux côtés. « Merci de me laisser entrer dans votre vie où je découvre culture, sagesse et dignité », disait une bénévole. Merci pour les précieux services, mais aussi la gentillesse, le sens de l’humour et la chaleur des bénévoles, entend-on régulièrement du côté des bénéficiaires.
Tout compte fait, l’humain sort gagnant sur toute la ligne.
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