Dans le cadre des Journées de la culture, la mairesse d'Outremont Marie Cinq-Mars, les conseillères d'arrondissement Marie Potvin, Jacqueline Gremaud, Mindy Pollak et Céline Forget ont accueilli des membres de la famille de feu Ludger Beauregard lors d’une cérémonie le 25 septembre dernier au miniparc qui porte désormais son nom (anciennement McNider).
Une prestation du groupe vocal Minstrels of hope des Philippines a enchanté les citoyens présents. Le président de la Société d'histoire, Me Jean A. Savard, qui a également participé à la cérémonie, a livré un vibrant hommage à Ludger Beauregard dans un discours que nous reproduisons ici dans son intégralité.
Madame la mairesse,
Mesdames les conseillères de l’arrondissement d’Outremont,
Distingués descendants de Ludger Beauregard,
Chers membres de la Société d’histoire d’Outremont,
Chers amis,
L’arrondissement d’Outremont regorge de parcs. Tous aussi beaux les uns que les autres. Et ces parcs ont des noms : Pratt, Joyce, Garneau… Ces personnages sont passés à l’histoire sans qu’aucun d’entre nous n’ait eu le privilège de les connaître de leur vivant. Les choses ont changé. Avec l’inauguration du parc Ludger-Beauregard, nous pouvons nous enorgueillir d’avoir personnellement connu et côtoyé cet illustre citoyen d’Outremont. Illustre, il l’était de plusieurs façons!
Docteur en géographie, professeur à HEC Montréal et aux universités Laval et de Montréal, il fut directeur du département de géographie de l’Université de Montréal ainsi que de la Revue géographique de Montréal. Il a écrit de nombreux livres et plus de 200 articles spécialisés en géographie, dont je vous fais grâce des titres. Il fut président de l’Association canadienne des géographes et de l’Association des géographes de langue française. En reconnaissance de ses longs états de service, l’Université de Montréal décerne chaque année au meilleur chercheur du département de géographie, le « Prix Ludger-Beauregard ».
En novembre 1983, il fut élu conseiller de la Ville d’Outremont et devint président du Comité d’urbanisme. Il est demeuré au conseil jusqu’en 1991. Après quoi, en 1993, il devint le pilier de ce qui allait devenir la Société d’histoire d’Outremont, dont il fut président et un auteur prolifique. On pense entre autres à la série de fascicules sur l’historique des rues d’Outremont.
Ludger Beauregard vouait une passion sans borne pour le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, où nous sommes présentement. Cette passion l’a amené à sauver du pic des démolisseurs la maison Cook, située aux numéros 708 et 710 du chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Il a fait adopter de toute urgence, le 7 août 1989, un règlement faisant de cette bâtisse un monument historique au sens de la Loi sur les biens culturels. Ce règlement, m’a-t-il confié, fut invalidé par nos tribunaux. Qu’à cela ne tienne! Il en a appelé de la décision, et de guerre lasse, le promoteur a finalement renoncé au projet.
Cette passion pour la Côte-Sainte-Catherine s’est encore manifestée de double façon lorsqu’il a fait ériger au parc Garneau, côte à côte, à 10 ans d’intervalle, deux plaques commémorant l’une, le 300e anniversaire du village de la Côte-Sainte-Catherine, et l’autre, le 300e anniversaire du chemin de la Côte-Sainte-Catherine. Quel juste retour des choses que le parc portant son nom soit lui-même situé sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine!
Soulignons aussi que dès son arrivée sur la scène municipale, il entreprit de doter la ville d’une résidence à loyer modique pour personnes âgées, rue Ducharme, soit la « Maison Lisette-Gervais », offrant 51 logements, et la « Maison Justine-Lacoste », sur Bernard, offrant 25 logements.
En 2007, l’arrondissement d’Outremont lui décernait son prix « Hommage aux bâtisseurs » en écrivant ce qui suit :
« Grâce à son expérience d’universitaire et de conseiller municipal, Ludger Beauregard a mis au service de l’histoire locale, ses aptitudes à la parole, à l’écriture et à la recherche, en plus de son efficacité. Il a cultivé la mémoire de son lieu d’appartenance et s’en est généralement fait l’interprète, à tel point que d’aucuns le considèrent comme le gardien de la mémoire collective d’Outremont. »
Dorénavant, Ludger, grâce à cette heureuse initiative, tu fais toi-même partie intégrante de la mémoire collective des Outremontais. Je vous remercie.
Jean A. Savard
Président de la Société d’histoire d’Outremont
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