Parmi les derniers intervenants venus s’exprimer au micro lors de la consultation publique au CCI, deux d’entre eux ce mercredi soir ont apportés l’un, des questionnements, et l’autre des précisions qui, chacun à leur manière, apportent un autre éclairage sur le débat en cours à Outremont : Jean Renaud de l’Université de Montréal, et Philipe Tomlinson, maire de l’arrondissement d’Outremont.

Jean Renaud, Directeur de cabinet du recteur de l’UdeM et Directeur des relations gouvernementales de l’Université, est venu présenter les grandes lignes du mémoire que déposera l’UdeM. Rappelant l’histoire - ancienne, depuis 15 ans - du Campus MIL développé en accord avec les instances politiques et administratives concernées, il a regretté l’exagération des chiffres de l’achalandage.
« Pas 4000 ni 10 000, mais 2400 profs, élèves et employés de l’UdeM fréquenteront le campus. 88% utilisent le transport en commun et d’autres moyens que l’auto, 11% prennent la voiture (incluant le co-voiturage), soit 275 personnes. Et ce sur la période des 40 heures les plus achalandées par semaine. Un bien petit nombre pour réformer l’ensemble du stationnement de tout l’arrondissement », commenta Jean Renaud. « Installé au nord-ouest d’Outremont, l’impact de cette faible cohorte d’usagers du Campus MIL se fera-t-il sentir sur les 4 km2 de l’ensemble du territoire de l’arrondissement ? Le problème reste en soirée, la nuit et les fins de semaine, pas en journée… »
« Pourquoi l’administration d’Outremont n’a pas fait des consultations avec toutes les parties prenantes (résidents, commerçants, institutions, associations, commissions scolaires, PME, etc.) avant d’établir une politique ? », a questionné le représentant de l’UdeM. « Avons-nous fait l’examen du stationnement sur l’ensemble de l’arrondissement ? Le projet du Campus MIL existe depuis 15 ans : avons-nous interpellé la STM pour une meilleure desserte en amont et bonifier l’offre en étudiant les impacts sur le stationnement il y a 15, 10, 5 ans ? »
Il a également questionné le prix de revient d’un tel programme, revenus versus coûts de gestion, surveillance, exploitation, impartition des services, etc.
Selon ses propos, au regard de l’ampleur exagérée qu’a pris cette problématique, l’Université de Montréal recommande d’envisager - vraiment - un moratoire.
Les précisions du maire d’Outremont
Le maire Philipe Tomlinson tenait à prendre la parole en conclusion de cette journée d’auditions en rappelant les priorités du nouveau Plan : « Prioriser nos résidents, et répondre aux défis des changements climatiques. C’est l’essentiel de mon engagement en politique : Agir de façon responsable pour vivre dans un monde écoresponsable ! » La refonte du stationnement s’inscrit dans cet objectif avec, entre autres, le végétarisme, les ruelles vertes, le couvert végétal, les pistes cyclables, et de nouveaux espaces sur nos artères commerciales (Champagneur/Bernard). S’agit-il de « générer des revenus pour mieux planifier? Oui ! », admet le maire. « Pour faire face à des conséquences qui sont déjà là. Nous sommes une administration qui prend ses responsabilités et qui agit face à la situation climatique; et nous sommes aussi à l’écoute des gens », insista-t-il.
« Le processus d’initiative citoyenne, que nous avons vécu ce soir et précédemment en janvier, est une initiative de l’administration centrale de Projet Montréal, a affirmé Philipe Tomlinson, et nous sommes heureux d’y participer ici à Outremont. Nous avons agi rapidement et avec détermination avec cette refonte, c’est vrai ! Mais dès l’annonce et à chaque occasion depuis, nous avons été et nous restons en mode écoute. Le changement est difficile et s’y adapter l’est tout autant. Le règlement n’est pas parfait, c’est aussi vrai, mais (…) j’ai toujours dit que le règlement serait bonifié » par les commentaires (…) déjà reçus et plusieurs bonifications ont été apportées (…) et les bonifications qui émaneront de cette consultation seront aussi analysées et implantées s’il y a lieu ».
Pour la suite, Le maire Tomlinson s’est engagé « à rendre public le rapport au conseil du mois de mai. Je rappelle que nous ferons une analyse complète de la refonte à la fin de l’année pour voir si des changements supplémentaires sont nécessaires. Tout sera analysé. » et il a conclu en s’excusant ainsi : « si j’ai heurté certaines personnes de bonne foi dans ma façon plutôt… déterminée… de procéder, j’en suis sincèrement désolé. Nous avons été questionnés à maintes reprises sur notre approche, nos façons de faire, mais nous ne pourrons jamais être questionné sur notre désir de servir nos résidents ».
Rappel
Les citoyens ont jusqu’au vendredi 28 février à 13h pour déposer leurs mémoires.
Le rapport de ConverCité sera déposé le lundi 4 mai auprès de l’arrondissement.
Revoyez la consultation publique du 19 février ici
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