Conseiller d’arrondissement du district Robert-Bourassa, Jean-Marc Corbeil, 58 ans, est membre du parti Ensemble Montréal (anciennement Équipe Coderre), et le seul opposant au parti majoritaire Projet Montréal (PM) à Outremont (4 élus sur 5).

« Installé depuis près de 50 ans à Outremont, j’en connais le tissu social et l’histoire. C’est un quartier riche de ses gens et de ses projets dynamiques », explique ce passionné de politique locale. « Ma première implication significative dans la vie citoyenne et politique concernait le dossier du Centre communautaire intergénérationnel (CCI) dont les coûts explosaient. Ce dossier fut d’ailleurs l’un des premiers cas abordés par les médias et qui mena à la création de la Commission Charbonneau. J’ai aussi milité pour la webdiffusion des séances du Conseil d’arrondissement telle qu’on la connaît maintenant », rappelle-t-il. « Je n’en suis pas peu fier comme citoyen, d’autant plus qu’on m’a même exclu d’une séance alors que je filmais avec mon cellulaire en toute légalité… », sourit ce cambiste de métier aux convictions écologiques et environnementales.
« J’ai d’ailleurs été l’un des premiers membres de Projet Montréal (PM) lors de sa création par Richard Bergeron. Depuis, nos chemins se sont séparés parce que, selon moi, PM à Outremont est devenu un parti où le clientélisme a pris le dessus sur les enjeux environnementaux prioritaires », commente-t-il.
Autant sa formation académique que son parcours professionnel sont éclectiques et nourrissent une réflexion sociétale très empirique. « J’ai étudié la psychologie, l’informatique, le droit et la finance. « J’ai déjà partagé un studio photo sur le boulevard Saint-Laurent où je pratiquais l’art du portrait en noir et blanc. J’ai été un temps assistant de direction du centre d’artistes Dazibao, et guide conférencier au MACM. »
Mandat, an 1
« Je savais que je n’étais pas le bienvenu, qu’on ne m’inviterait pas », estime le conseiller d’arrondissement. « Ils ne veulent pas de moi parce que je dérange sur certains dossiers. J’ai pris un an pour comprendre le fonctionnement municipal… et confirmer cet état de fait qui me pousse à dénoncer ce déficit de démocratie. PM se dit écologiste, mais Outremont ne bouge pas et ne présente selon moi aucun plan d’action. »
« J’avoue que, parfois, je n’ai plus confiance », admet l’élu. « À propos de l’îlot Saint-Viateur, en tant qu’élu, j’ai dû exiger une copie de l’étude Brodeur-Frenette relative au plan de développement du terrain : faudra-t-il quand même que le conseiller d’arrondissement que je suis s’en remette à la loi d’accès à l’information pour obtenir les documents nécessaires à une prise de décision éclairée en conseil ? Nos concitoyens veulent de la transparence au sujet des affaires publiques… ».
Selon Jean-Marc Corbeil, la conservation d’un environnement sain nécessite des mesures écologiques contraignantes au détriment de certains choix individuels. « Nous devons exporter le modèle arboricole d’Outremont vers les autres arrondissements. Les arbres sont des puits de carbone et protègent contre les îlots de chaleur », rappelle-t-il. « Il faut 300 000$/an pour les entretenir. Il faudrait inscrire cette ligne dans la Réforme du financement des arrondissements; comme l’engagement d’une enveloppe budgétaire suffisante pour déblayer correctement les trottoirs l’hiver, transport actif oblige ! »
Ses chevaux de bataille
1 – Développer un projet de vignettes de stationnement en fonction des émissions de CO2 des véhicules, et dont le produit financera la végétalisation d’Outremont et l’entretien des arbres qui captent le CO2.
2 – Favoriser une fonction publique mobilisée et transparente qui veille à l’application rigoureuse de la réglementation dans l’arrondissement.
3 – Accélérer l’implantation du pavillon de mathématique/informatique de l’UdeM sur le site Outremont.
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