Coup de théâtre lors de la consultation publique du 24 mai dernier, alors qu’une intervenante opposée au projet de règlement était rappelée à l’ordre pour avoir dépassé le temps réglementaire d’intervention, à mi-terme de la période de questions. Un groupe d’une trentaine de personnes majoritairement issu de la communauté hassidique, s’est alors levé d’un trait– l’un d’eux brandissant une affiche portant l’inscription « consultation bidon » – privant l’assemblée de leur présence et mettant ainsi un terme à leur participation à la soirée.

La consultation publique, qui avait lieu au Centre communautaire intergénérationnel, portait sur le projet de règlement relativement à la modification du Règlement de zonage pour interdire notamment les lieux de culte sur les artères commerciales.
Dans sa présentation, la mairesse Mme Marie Cinq-Mars, accompagnée des conseillères Mindy Pollack, Céline Forget et Marie Potvin, a précisé que l’objet de l’adoption d’un tel règlement est de revitaliser les rues marchandes, et que son arrondissement est le 10e à réfléchir sur la question. Bref, tout en maintenant les lieux de culte actuels, on ne souhaite pas en accueillir d’autres sur certains segments des principales artères commerciales d’Outremont, soit Bernard et Laurier.
Sauf exceptions et contrairement à la première assemblée publique, à l’invitation de la mairesse, toutes les interventions et les réponses ont été exprimées en français.
La grande majorité des intervenants se sont prononcés en faveur de l’adoption du règlement, notamment deux intervenants au nom des associations de marchands des rues Bernard et Laurier, absents lors de la première consultation publique du 1er décembre dernier. Une intervenante a souligné le caractère écologique de l’achat local sur des rues à l’offre commerciale diversifiée et dynamique, ce qui ne serait pas le cas en la diluant par l’ajout de lieux de culte. On a évoqué également le côté rassembleur et convivial de la vie de quartier sur des rues animées. De façon plus technique, un intervenant soutient que le manque de densité de commerces par une augmentation des lieux de culte sur une rue marchande pourrait priver celle-ci de subventions à la revitalisation des artères commerciales. Les intervenants en appui au projet ont invoqué l'importance de favoriser la laïcité dans le développement de nos artères commerciales, en déposant une pétition de 1350 signatures.
D’autres, de façon plus globale, se sont opposés au projet en soulignant le caractère inéluctable des changements de société. Puis, à titre comparatif, une intervenante a décrié avec force que la présence à New York de synagogues sur rues adjacentes n’affectait en le commerce sur la 5e avenue. À quelques occasions, on a regretté la rigidité du contenu du projet et souhaité y voir plus de souplesse.
À la lumière des nombreuses réactions recueillies lors de cette consultation le projet sera soumis au vote, tel quel ou modifié, lors de d’une séance spéciale du conseil d’arrondissement, le 30 mai prochain. Un avis public sera ensuite publié, invitant les personnes intéressées à déposer une demande référendaire.
Partagez sur