Inaugurée en janvier 1988, la station de métro Outremont, où transitent plus de 5000 voyageurs en moyenne par jour, est considérée comme l’une des plus belles réussites architecturales du réseau souterrain de Montréal.
Trait de génie de l’architecte Pierre Chapuis, qui a su lui donner à partir d’un puits de lumière du soleil jusqu’à 14 mètres sous-terre, en plus d’un véritable sentiment outremontais, la station de métro située à l’angle de Van Horne et Wiseman, aura peut-être la chance d’être complétée un jour, qui sait?
« Il faut visiter le métro comme s’il s’agissait du plus grand musée de Montréal », écrivait dans La Presse la journaliste, Jocelyne Lepage, en 1988, en référence à sa diversité mise de l’avant selon la formule « une station : un architecte ». C’était l’époque de l’inauguration de quelques stations de métro, dont celle d’Outremont, qu’elle avait qualifiée de « décidément la plus belle. »
« C’est probablement le projet le plus intéressant que j’ai eu l’opportunité de concevoir », confie l’architecte Pierre Chapuis, qui a eu en main le projet de la station commencé en 1983, du début à la fin. « Mais il y en a eu d’autres construites après, et je ne vais me targuer d’avoir la plus belle », ajoute le cofondateur de la firme Dupuis, Chapuis et Dubuc. M. Chapuis, récemment retraité de son poste de directeur du Service de l’aménagement urbain et patrimoine, et qui a été au service d’Outremont depuis 1993, avoue d’emblée que ce projet était complexe, qu’il fallait composer avec d’énormes contraintes et que le résultat final est avant tout l’oeuvre de toute une équipe d’experts.
Clins d’oeil à Outremont
Autant l’architecte que l’artiste, Gilbert Poissant, à qui l’on doit la murale au niveau de la mezzanine, se sont inspiré d’éléments architecturaux que l’on retrouve dans le quartier pour leurs créations : les arches, les corniches, les ogives, les colonnes, les portiques d’école, mais aussi, les briques d’argile, que l’on voit de manière générale à Outremont. En référence à ce style, la station a dans son ensemble été construite avec du terracotta. Ce sont des blocs d’argile que « l’on utilisait à l’époque pour les cheminées à l’intérieur des bâtiments », explique M. Chapuis, en racontant qu’étant donné que ce n’est pas toujours agréable de descendre sous terre, « j’ai pensé l’utiliser jusqu’au niveau des quais, parce que c’est un matériau chaleureux. »
Un deuxième édicule à venir?
Lors de l’élaboration de la station, un second accès avait été prévu au nord-est de l’intersection Van Horne et Wiseman, où se trouve actuellement un café Starbucks, mais il n’a jamais été construit finalement. « Les plans et devis sont toujours disponibles. Ce dossier reste latent, mais un jour, lorsque l’Université de Montréal va compléter ses pavillons, il y a aura peut-être des opportunités… éventuellement, ça pourrait être un bon moyen d’éviter le trafic sur Van Horne », lance M. Chapuis.
En chiffres
Transit en moyenne par jour: 5 100
Transit annuel en 2015: 1 369 204
Profondeur du quai d’embarquement: 13,8 mètres
Nombre de trains qui passent par jour: 120
Mise en service de la station: 4 janvier 1988
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