L’énergie ensoleillée d’Irène Galesso fait du bien après les semaines qu’on vient de vivre. La danse, c’est une passion qui l’habite fiévreusement depuis qu’elle tient sur ses deux jambes.
Non moins étonnant, elle est aussi ostéopathe praticienne depuis dix ans. Elle n’a jamais fini de comprendre les mouvements du corps humain, son langage extérieur et intérieur. Elle est artiste de la danse, mais aussi pédagogue et directrice générale de l’Académie de danse d’Outremont depuis 20 ans. La danse, c’est la plus belle chose au monde, a-t-elle soutenu depuis toujours.
Tombée dedans quand elle était petite
L’histoire d’Irène est un parcours de passions. D’abord, celle de la danse, que sa maman d’origine française et son papa d’une lignée italienne ont décelé dans l’élégance de ses graciles balancements dès l’âge de trois ans. Durant dix ans, elle a connu le difficile apprentissage du ballet classique habité par les exigences rigoureuses de ses maîtres, un exercice dont plusieurs ne sortent pas indemnes. Et puis, elle a voulu apprendre tous les répertoires. À la limite de l’obsession, « j’étais fascinée par toutes les danses, » dira-t-elle. Elle a tutoyé les genres les plus diversifiés : contemporain, hip hop, claquette, broadway, salsa, merengue, gumboots, danse théâtre, et plus encore, d’innombrables heures d’entraînement et de stages.
Architecte de la danse à Outremont
Sa contribution est exceptionnelle sur le plan artistique à Outremont. Enseignante et chorégraphe à l’École Buissonnière durant 13 ans, médiatrice culturelle pour la Ville de Montréal et le Théâtre Outremont, une de ses grandes motivations fut de nourrir les liens entre les différents arts de la scène et de faire une place de choix à la danse au panthéon des arts.
On lui doit par-dessus tout la création de l’Académie de danse d’Outremont, d’abord connue sous le nom de Coda Danse puis de Outremont Danse, cofondée avec deux partenaires, Myriam Belzile et Sacha Belinski en 1992, et le remarquable développement qu’elle lui a offert jusqu’à aujourd’hui : une brigade de 30 enseignants et assistants, 350 élèves de 1 à 80 ans dans une quarantaine de répertoires, et qui participent aux grands événements culturels d’Outremont. Sa grande fierté est certainement d’avoir démocratisé la danse et de l’avoir rendue accessible à tous les âges. C’est aussi d’en avoir décloisonné le rayonnement en travaillant avec les écoles, la bibliothèque, le mouvement scout, les résidences pour aînés, l’école de musique Pantonal, tout en ajoutant à ses compétences un brevet d’enseignement de la danse au niveau scolaire.
La passion du corps humain
C’est d’abord la biologie, l’anatomie et la physiologie qui ont passionné la jeune artiste au sortir du collège Stanislas après l’obtention de son bac. Comment fonctionne le corps et ses mouvements, ce qui se passe à l’intérieur. Maîtrise en génie biomédical, elle est fascinée par la somatique, la biomécanique et le mouvement. À la stupeur de sa mère qui trouva un jour au fond du frigo un morceau d’humérus en attente d’une prochaine expérience ! La science fait son chemin dans son apprentissage artistique. Irène Galesso est de plus en plus avide de comprendre le comment des mouvements intérieurs pour faciliter ceux d’entre eux qui mettent durement à contribution le corps humain, particulièrement dans la danse classique et dans le sport. Elle a découvert il y a une douzaine d’année l’ostéopathie qui lui apporte un grand nombre de réponses. En 2003, l’ostéopathe praticienne rejoint l’équipe du centre Spinal mouvement et profite de plusieurs tribunes pour apporter sa contribution à la reconnaissance de cette médecine complémentaire.
Défendre les mal-aimés
Où prend-elle l’énergie et le temps pour assumer ses responsabilités devant la discrimination humaine dans le monde? « Je porte la couleur blanche de la honte et de ce que mes ancêtres ont fait aux peuples des Premières Nations et de l’Afrique », nous a-t-elle confié. En plus d’être membre d’une douzaine de grandes organisations qui tentent de soutenir les grandes causes, comme l’UNESCO, Greenpeace et 6 décembre Poly se souvient, elle a participé à différentes missions humanitaires en ostéopathie, notamment au Pérou, et communautaire au Népal. « J’ai été très sensible à la condition des femmes dans ces pays où il y a énormément de femmes battues. La plus grosse discrimination, historique et humaine, est celle envers les femmes », soutient-elle.
La plus belle histoire d’amour
L’artiste, pédagogue et femme de science, a renoncé à partager sa vie avec un homme. Elle a décidé d’élever son enfant seule. Officiellement, son fils, c’est Rafaël, mais il devient tour à tour son « petit prosciuttino » ou son « petit tigre », selon les moments de tendresse ou les sautes d’humeurs de la journée. Rejointe en confinement, la femme énergique que l’on connaît nous avouait : « Me voilà à la maison avec mon petit bout de trois ans qui ne me laisse pas faire le fameux télétravail tellement vanté. Il veut sa maman pour lui tout seul et du coup, c’est réciproque. Nous profitons de ces moments privilégiés. » La danse, c’est la plus belle chose au monde, aimait-elle à dire de façon inconditionnelle, jusqu’à ce qu’elle devienne maman.
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