D’après Tourisme Montréal, la métropole recevra plus de 10 millions de visiteurs cette année, une performance qui dépasse un record établi il y 40 ans, lors des Jeux Olympiques de 1976.
Bien entendu, ces touristes visiteront les incontournables stade, oratoire et casino et feront quelques tours de calèche dans le Vieux-Montréal. Ils se pointeront chez Schwartz et pousseront jusqu’au Marché Jean-Talon; les plus jeunes au célèbre Tam Tam du dimanche sur le mont Royal. Puis, ils iront peut-être à Griffintown ou sur la rue Monkland, et certainement sur les rues Saint-Viateur et Fairmount à l’est de l’avenue du Parc, dans un Mile-End vif et effervescent, écumant boutiques, restos et cafés, un quartier devenu en peu de temps « le secteur le plus cool au monde », d’après le site Howitravel.
Pourquoi ces touristes ne viendraient-ils pas nous honorer de leurs présences ? Les avenues Bernard et Laurier, voire Van Horne auraient-elles moins à offrir ? La majesté d’un Théâtre Outremont, la magie de nos terrasses, les boutiques haut de gamme en chapelet, la beauté de nos parcs et la splendeur de nos églises ne sont-elles pas autant d’attraits à dix petites minutes du centre-ville de Montréal ?
Sur le site de Tourisme Montréal, notre arrondissement est pratiquement ignoré, comme s’il n’existait pas. Il faut dire qu’Outremont ne dispose pas d’un service de développement économique et ne fait aucune démarche de représentation touristique auprès de Tourisme Montréal. La réglementation d’Outremont interdit les hôtels, les chambres d’hôte, les bars. Au risque de me tromper, je ne crois pas non plus qu’aucun Food Truck ou camion alimentaire n’y soit la bienvenue. De mémoire, le dernier musée à y avoir pignon sur rue est le musée d¹histoire naturelle Georges-Préfontaine au pavillon Strathcona face à la mairie d’arrondissement, fermé depuis 20 ans. Personne à ma connaissance – sauf peut-être l’Association des Marchands de l’avenue Laurier – n’aura plaidé en faveur d’un feu clignotant permettant le virage à gauche sur les artères commerciales d’Outremont pour les visiteurs provenant du centre-ville par l’avenue du Parc. Donc, ils tournent à droite, dans le Mile-End bien entendu !
L’administration d’Outremont n’a vraisemblablement pas la volonté politique de promouvoir le tourisme dans un arrondissement où pourtant on cherche à dynamiser l¹activité commerciale sur nos artères. Certains citoyens, qui tiennent mordicus à leur douce quiétude, pourraient ressentir de vives inquiétudes quand trop de commerces, faute de clients, céderont leur espace à l’abandon ou à de tristes bannières, désincarnant ainsi ce qui fait l’âme de nos rues à Outremont, les petites entreprise locales uniques et singulières.
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