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Après la fermeture de Métro média et des coupures de postes à TVA et Bell, voici que Radio-Canada annonce des coupures elle aussi. On entend sur tous les médias que cette fameuse crise des médias est due aux plate-formes web, qui s'accaparent les revenus publicitaires. Or en y regardant de plus près, je crois que les médias sont les responsables de leurs malheurs.
Il y a une vingtaine d'année, les chaînes de télévision ont tenté de concurrencer les nouvelles plateformes de médias sociaux naissantes. Les télé-réalités envahirent le petit écran, créant un engouement envers ce type d'émission qui étale la vie de personnes inconnues. Ce type d'intérêt est le pain et le beurre d'Internet à ce moment-là. Des diaristes et des blogueurs le font déjà avec succès. Les chaînes de télé ont été chercher des vedettes d'Internet que l'on nomme aujourd'hui les influenceurs. Ces vedettes du web ont conservé leur site Internet, leur blog ou leur page Facebook, tout en étant sous les projecteurs de la télé. Ils ont attiré les publicitaires vers le web où les téléspectateurs les ont suivis.
C'est le même constat avec la presse écrite. Les chroniqueurs envahirent les quotidiens québécois à coup de texte d'opinion. La place de l'opinion a pris de plus en plus de place dans les journaux au détriment de la nouvelle. Pourquoi payer pour lire l'opinion d'un chroniqueur quand on en a en abondance sur les blogs d'Internet et cela tout à fait gratuitement ?
Les médias n'ont pas su garder la jeunesse. Les émissions jeunesses de la case horaire de 16 heures à 18 heures ont quitté au profit de bulletin d'information allongés. Le journal La Presse qui publiait, dans son supplément du week-end, des bandes dessinées à suivre d'une semaine à l'autre dans son magazine Perspective, étaient beaucoup plus amusant que la culture américaine en strip de trois cases d'aujourd'hui.
En laissant partir la jeunesse vers Internet, les médias n'ont pas donné le réflexe à ces jeunes de consulter les médias pour s'informer. Les légendes urbaines et les fausses nouvelles sont devenues aux yeux des jeunes plus intéressantes, car omniprésentes sur les réseaux sociaux.
Richard Lahaie
Outremont
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