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Lors du dernier conseil d’arrondissement l’équipe Projet Montréal de M. Tomlinson a voté un montant de 50 000$, puisé à même les surplus de l’arrondissement, pour financer des organismes communautaires dans le cadre de la crise de la COVID 19. Ce montant s’ajoute aux 40 000$ déjà octroyés à Centraide à même le surplus.
On comprend que la crise de la COVID 19 est un évènement extraordinaire et que les besoins sont criant. Personne ne conteste l’à propos de faire quelque chose. Il n’en demeure pas moins que même en temps de crise, on peut dépenser l’argent à bon escient. M. Tomlinson n’a pas été à même de justifier la somme demandée, ni de nous détailler qui allait recevoir ces sommes et pour quels projets. En fait, il confie à la directrice générale la responsabilité de déterminer, selon son bon vouloir, à qui ces sommes seront allouées.
Questionné par M. Corbeil (seul conseiller de l’opposition) sur la façon quelque peu désinvolte de dépenser les deniers publics, M. Tomlinson a choisi de porter en dérision l’intervention de ce dernier. Cette façon de faire est pourtant un autre exemple du manque de rigueur fiscale de cette administration. Tout d’abord, un gestionnaire aurait déterminé clairement pour quel type de projets l’argent serait dépensé. Va-t-on favoriser des projets d’aide alimentaire, des projets de support psychologique aux ainés, des projets pour supporter les commerçants, etc...? On ne le sait pas et la motion votée ne le dit pas. Deuxièmement quels sont les critères qui vont permettre de choisir les organismes qui bénéficieront des fonds. Comment va-t-on s’assurer que les sommes qui leurs seront confiées vont être bien investies. Devront-elles déposer un projet pour justifier leurs subventions? Quels sont les organismes qui se qualifient? Est-ce que ce programmes va se limiter à des organismes qui ont pignons sur rues depuis de nombreuses années et dont on peut vérifier la rigueur financière ou va-t-on accorder des sommes à quiquonque s’est improvisé organisme de charité dans la foulée de la crise? Autant de questions non répondues.
Pourtant la rigueur qui fait défaut à Projet Montréal Outremont on la retrouve dans d’autres arrondissements. Prenez St-Laurent, par exemple, qui faisait l’annonce suivante le lendemain de notre conseil d’arrondissement : Le conseil de Saint-Laurent confirme que sept organismes sociocommunautaires se partagent un soutien particulier totalisant 50 000 $ dans le cadre du Fonds d'urgence COVID-19. Ressources jeunesse de Saint-Laurent, l'Accueil au cœur de l'enfance / Centre de pédiatrie sociale, le Centre d'action bénévole et communautaire Saint-Laurent, le YMCA Saint-Laurent, le COCLA, le CEJFI et le Comité logement Saint-Laurent sont donc retenus. Plus sollicités que jamais, ces organismes soutiennent les locataires, distribuent des aliments et offrent des services aux jeunes adultes en maison d'hébergement, entre autres.
Tout y est. Notez au passage que pour un arrondissement quatre fois populeux que le nôtre la somme investie est la même. À Outremont on dépense avant d’avoir validé les projets et on sème à tout vent. Nos conseillères Projet Montréal sont de toute évidence plus préoccupées de trouver des façons de préserver leur augmentation de salaire rétroactive (en reportant le vote plutôt que de retirer la motion) que de travailler à bâtir des projets structurants avec les organismes de l’arrondissement face à la COVID 19. Aux États-Unis ce genre de programme flou de dispersion des fonds a un nom : pork barrel. Il ne nous reste qu’à espérer que les sommes allouées le seront en toute transparence et que, contrairement à la pratique américaine, elles ne seront pas allouées sur des bases politiques.
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