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Dans des lettres d’opinion du 23 janvier1 et du 18 février2, je m’étais indigné des propos du maire Philipe Tomlinson expliquant son refus d’intervenir pour redresser les dommages causés à une propriété mitoyenne par d’importants travaux enfreignant les règlements au 34, Maplewood. Je l’ignorais à l’époque, mais j’ai appris depuis que les infractions commises avaient entraîné des impacts négatifs pour les propriétés de part et d’autre du 34 et provoqué des plaintes des deux auprès de l’ombudsman de Montréal, Me Johanne Savard.
Dans son rapport pour l’année 2018, Me Savard reconnut le bien-fondé des plaintes des voisines. Elle formula plusieurs recommandations pour corriger cette injustice. À l’assemblée publique du Conseil d’arrondissement du 2 décembre 2019, le maire Tomlinson imputa le problème à l’incurie d’une administration qui, à la lecture du rapport, semble avoir été essentiellement la sienne. En qualifiant hautainement de « frustration » le mécontentement des voisins, il commenta : « Nous faisons fi de quelques commentaires de l’ombudsman. On a consacré beaucoup de temps, beaucoup d’argent et nous choisissons de mettre enfin un terme à ce dossier; on arrête de dépenser… On va faire quelque chose la prochaine fois3 ». Il ne précisa ni les heures, ni les dollars. Quant aux quelques commentaires, c’étaient non des commentaires mais des recommandations, et ce n’en étaient pas quelques unes mais la majorité, dont les plus importantes pour les voisins.
À l’époque, tout en réprouvant la capitulation du maire, et naïvement peut-être, j’avais attribué sa désinvolture à l’usure et la perspective de dépenses supplémentaires pour l’arrondissement. De nouveaux renseignements me portent à me demander si, au contraire, M. Tomlinson n’avait pas un mobile encore plus inquiétant.
Récemment, des citoyens ont affirmé par écrit – autrement, je n’en aurais rien su – que, lors de la campagne électorale municipale d’octobre 2017, le propriétaire du 34, Maplewood, était aussi celui du 1465, Van Horne, local du quartier général à Outremont de l’équipe de Projet Montréal dirigée par Philipe Tomlinson. Quiconque en doute peut vérifier au site du rôle d’évaluation de Montréal pour le 34, Maplewood, et à celui du registraire des entreprises pour le 9284-4695 Québec Inc., dont voici les liens :
https://servicesenligne2.ville.montreal.qc.ca/sel/evalweb/index
https://www.registreentreprises.gouv.qc.ca/RQAnonymeGR/GR/GR03/GR03A2_19A_PIU_RechEnt_PC/PageRechSimple.aspx?T1.CodeService=S00436&Clng=F&WT.co_f=27163f97231c6a619091597674108843
En réponse à des questions aux assemblées publiques du Conseil, le maire Tomlinson s’est toujours gardé de dévoiler ce lien de locataire à locateur entre lui-même et son parti, d’une part, et le propriétaire du 34, Maplewood, d’autre part. C’est pourtant à son initiative que, le 2 décembre 2019, le Conseil d’arrondissement adopta une ordonnance pour régulariser des travaux effectués en infraction aux règlements.
Le maire Tomlinson consentira-t-il à reconnaître et à expliquer ces faits troublants que, jusqu’à présent, il a soigneusement dissimulés?
Pour conclure, je rappelle cet aphorisme de Montesquieu : « Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous ». Si, comme je le crois, Montesquieu avait raison, et si à Outremont l’opinion publique ne se mobilise pas clairement et fermement pour exiger le redressement de l’injustice infligée aux voisins du 34, Maplewood, l’incompétence ou l’arbitraire répréhensibles éventuels d’un maire à venir exposeront de nouveau les citoyens, sans exception et en perpétuité, à des abus comparables.
Pierre Joncas
1. Une ordonnance injuste du Conseil, http://journaloutremont.com/nouvelles/opinions/une-ordonnance-injuste-du-conseil-22. Les recommandations de l’ombudsman, http://journaloutremont.com/nouvelles/opinions/les-recommandations-de-l-ombudsman-2
3. Voir « LUNDI FOU » AU CONSEIL par Michel Joanny-Furtin, publié le 5 décembre 2019 dans Le Journal d’Outremont, et visionner l’enregistrement de la séance du Conseil du 2 décembre à partir de 1h44’28”, et surtout de 1h51’.
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