Prendre des chemins de traverse dans Outremont mène parfois à des pépites artistiques insoupçonnées. Cette murale de l’énigmatique Romain Gary veille depuis bientôt 15 ans sur une ruelle du quartier, près du Collège Stanislas.
![PHOTO JOURNAL D’OUTREMONT](/images/stories/2023/decembre/gary.jpg)
L’œuvre réalisée au pochoir est de Nicolas Lacroix. Ce dernier avait 14 ans lorsqu’il s’est exécuté à la demande de ses parents, qui souhaitaient alors repousser les graffitis barbouillés sur leur porte de garage. Le talent de fiston a effectivement fait œuvre utile!, se réjouissent encore aujourd’hui Josée Boileau et André Lacroix, à qui nous avons parlé pour l’occasion.
« Si j’ai choisi de faire le portrait de Gary, c’est avant tout parce que j’appréciais ses livres et la figure qu’il incarnait », nous a pour sa part écrit Nicolas Lacroix, qui se trouve à Bruxelles ces jours-ci, dans le cadre d’un stage postdoctoral en philosophie.
Quant au fait d’avoir écrit son nom de naissance (Roman Kacew) sur la murale plutôt que son nom francisé, « il s’agissait surtout de rappeler les différentes identités qu’il a été amené à adopter au cours de sa vie », a expliqué celui qui détient une maîtrise en études littéraires.
Romain Gary, né Roman Kacew en 1914 à Vilnius (actuelle capitale de la Lituanie) de parents juifs, est mort à Paris en 1980. Il est l’unique écrivain à avoir obtenu le prestigieux prix Goncourt à deux reprises. La première fois en 1956, sous son nom de plume Romain Gary pour Les Racines du ciel; et la deuxième, en 1975, sous celui d’Émile Ajar pour La Vie devant soi.