Cette petite phrase, évidente en soi, est au cœur du projet St-Raphaël, une maison de soins palliatifs, jumelée à un centre de jour voué à la même cause, qui vient d'ouvrir aux limites d’Outremont. Elle témoigne de l'approche humaine, presque familiale mais hautement professionnelle, de cet organisme de bienfaisance créé de toutes pièces, bâtiment et organisation, à l'emplacement de ce qui fut l'église St-Raphaël sur l'avenue Lajoie. Subistent quelques vestiges d'origine comme l'allée centrale de l'église, où déambulèrent des générations de jeunes mariés, devenue aujourd'hui le couloir principal de la Maison des soins palliatifs, à l'étage. Nous avons rencontré la directrice de l'établissement, Rosemary O'Grady.
Dix ans, c'est le temps qu'il a fallu à l'équipe de fondateurs et de collaborateurs pour mener à terme le projet, chacun y amenant ses ressources de dynamisme, de créativité et de contacts profesionnels, pour bâtir la crédibilité du projet et drainer le financement nécessaire. Mission accomplie avec l'ouverture du centre à l'automne 2019 et l'assurance de la participation du ministère de la Santé et des Services sociaux à la hauteur du tiers des dépenses d'exploitation.
Une résidence et un centre de jour
St-Raphaël, c'est d'abord la Maison St Raphaël, un chez soi pour personnes dont l'horizon de vie est de moins de trois mois. Un contingent de 12 chambres confortables, des médecins, des infirmières et infirmiers spécialisés en soins palliatifs, du confort et du réconfort. St Raphaël, c'est aussi un centre de jour pour ceux dont l'espérance de vie se limite à moins d'un an, une réalisation unique sur l'île de Montréal. À raison de 20 invités – c'est comme ça qu'on les appelle – par jour, ces derniers accueillis par Véronique en musicothérapie, Anne en art-thérapie, Mélanie en soins infirmiers, Julie en massothérapie, Monique et Benjamin à la cuisine, tous enthousiastes de l'impact de leur savoir ou de leur art sur le bien-être des visiteurs du jour. Services, activités et repas du midi gratuits – et délicieux, dit-on. Le Centre vise également à offrir un répit aux aidants naturels.
Small is beautiful!
« Les dépenses d'exploitation annuelles de l'organisme sont estimées à 3,6M $ par année », révèle la directrice Rosemary O'Grady. Le MSSS octroie un montant récurrent de 900 000 $ par année pour les 12 lits de la maison et un montant unique de 500 000 $ pour la première année d'activités du centre de jour. Le coût opérationnel de l'ensemble est évalué à 10 000 $ par jour, toutes dépenses confondues. Le coût par lit par jour a été estimé à 628 $ par jour, ce qui correspond à environ la moitié du coût en hôpital. Pour tous les services, il n'y a aucun frais pour les bénéficiaires. Tout ce qui déborde du soutien public est financé par le secteur privé, individus, organisations et entreprises. Il y a beaucoup d'amour dans ce projet. Une déferlante de faire bien et de faire du bien. Chose qui est souvent difficile à réaliser dans les grandes organisations. Small is beautifull. C'est une des belles réalisations inspirantes que j'ai eu le plaisir de découvrir au cours des dernières années.
St-Raphaël est à la recherche de bénévoles engagés au bien-être des gens en fin de vie. L'organisme est également en quête de fonds privés pour supporter le financement de cette magnifique quête humanitaire. Pour plus d'informations et pour acheminer des dons : 514 736-2001, saintraphael.org
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