La professeure d’art Céline Bélec organise depuis quelques années des sorties estivales de Urban sketching, où des Outremontais et des Monterois, les crayons bien aiguisés, redécouvrent leur ville sous de nouvelles perspectives. Rencontre avec une artiste aux étés inspirants.
Dans la lumière douce du matin, un mardi, une petite tribu de passionnés d’art est réunie près de la roseraie Pierre-Elliott-Trudeau au cœur du parc Connaught pour dessiner en plein air. Le jour d’avant, c’est au carré Saint-Louis, dans le Plateau-Mont-Royal, qu’ils s’étaient donné rendez-vous.
Les ateliers de Urban sketching, d’une durée de deux heures, ont lieu deux fois par semaine pendant l’été, depuis cinq ou six ans. Ces cours extérieurs ont commencé à Outremont, à la demande de certains élèves, « puis ça s’est étendu avec le temps », précise Céline Bélec. Depuis trois ans cette année, des Monterois (résidants de Ville Mont-Royal) se mêlent aussi au groupe.
Céline Bélec est professeure d’art depuis près de 25 ans. Elle travaille notamment au Centre communautaire intergénérationnel d’Outremont, mais aussi, depuis une dizaine d’années, au Centre des loisirs de Ville Mont-Royal. Elle y enseigne entre autres le dessin, le pastel sec, le portrait avec modèle et l'atelier de modèle vivant.
L’enseignante ambulante trouve beaucoup de bonheur à faire découvrir Montréal sous de nouveaux angles à ses élèves. « Une fois nous sommes allés dans le cimetière Mont-Royal, raconte-t-elle. On était très haut placés et on avait une très belle vue de loin sur l’Oratoire Saint-Joseph. C’était beau; ça faisait comme un jardin italien en étage. »
« Ce qui est intéressant avec ces cours, poursuit-elle, c’est que même si les gens ont le même sujet, à la fin, on voit de tous les styles. Et les gens adorent ça! »
De beaux souvenirs d’été
Née à Montréal, en 1959, Mme Bélec puise une grande partie de son inspiration dans la nature. Il faut dire qu’enfant, elle passait tous ses étés à la campagne, dans les Laurentides, au bord de la rivière du Lièvre.
« On avait un shack, sans électricité ni eau chaude. Mais il y avait une grande forêt derrière qui nous appartenait, et où l’on avait le droit de se promener », se remémore l’artiste de 62 ans, qui a beaucoup peint de paysages dans sa carrière, inspirée par cet endroit.
Cet hiver, en pleine pandémie, alors qu’elle était à l’arrêt et confinée dans son appartement de Pointe-Saint-Charles, d’autres souvenirs d’enfance lui sont revenus. Sans attendre, elle s’est alors mise à peindre une série de tableaux sur le thème du fleuve.
« Avec mes parents, on s’est beaucoup promenés au Québec. On avait une tente-roulotte, mais on faisait aussi du camping sauvage. On a visité entre autres Le Bic, la Côte-Nord… C’est ce qui me parle ces temps-ci. C’est là où j’ai envie d’être: sur le bord du fleuve! »
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