Une sculpture monumentale du grand artiste colombien Fernando Botero trône sur un terrain privé d’Outremont, avenue Maplewood, depuis l’été 2019.
La sculpture de bronze, appelée Voluptuous Man on a Horse,est un cavalier nu assis en équilibre sur un vigoureux cheval, sans bride ni harnais. Avec sa tête tournée vers la rue et ses yeux écarquillés, la présence de ce géant à califourchon— situé qu’à cinq mètres du trottoir, est saisissante.
Né à Medellín, en Colombie, Fernando Botero est considéré comme le peintre-sculpteur colombien le plus célèbre à travers le monde. À l’aube de ses 89 ans, le succès de son oeuvre volumineuse, colorée, sensuelle et figurative, au style unique, ne se dément pas. Au contraire, il serait selon certains, l’artiste vivant le plus exposé au monde.
De Pietrasanta… à Outremont
C’est à Pietrasanta, en Toscane, dit le berceau italien de la sculpture, que Fernando Botero aurait réalisé l’oeuvre Voluptuous Man on a Horse. Du moins, c’est ce que croit Don Millar, le réalisateur du documentaire, Botero, sorti en 2018. « C’est le seul endroit où il fait toutes ses sculptures depuis le milieu des années 70 », a indiqué le Vancouvérois joint au téléphone.
En googlant Voluptuous Man on a Horse,on tombe rapidement sur un papier de La Presse, publié en septembre 2011, au sujet d’une « saisie monstre d’oeuvres d’art dans le Vieux-Montréal ». Sur la photo qui coiffe l’article, on y voit d’ailleurs très bien la Botero en question, couchée sur une remorque.
Voluptuous Man on a Horses’est trouvée pendant quelques années devant l’hôtel LH, avenue Saint-Jacques, appartenant à l’ex-copropriétaire de Guess Jeans, Georges Marciano.
La sculpture, qui vaut plus de 1 million de dollars, faisait partie du paysage du Vieux-Montréal, au point où les guides touristiques en avaient fait un arrêt de leur circuit, peut-on lire dans l’article.
Les propriétaires actuels de la sculpture dans Outremont se disent des « personnes discrètes » et préfèrent garder l’anonymat. Le fait d’avoir cette oeuvre d’art sur leur terrain, à la vue de tous les passants, s’inscrit dans la continuité de la philosophie de l’artiste, « qui croit que tout le monde devrait être entouré d’art» , laissent-ils savoir. « C’est un geste de générosité pour la communauté », disent-ils.
Le sens de la monumentalité
Le travail de Botero est un cocktail d’influences multiples, explique-t-on, dans le film de Don Millar. Il y a un certain sens de la monumentalité dans l’art précolombien, en général, laisse-t-on savoir. Mais cette inclination de Botero pour le volume, ainsi que son penchant pour les personnages à cheval, peut aussi avoir une explication plus profonde, comme le raconte l’artiste lui-même dans le documentaire.
« J’ai essayé une fois quand j’ai suivi une psychanalyse pour comprendre pourquoi le volume et la force sont si importants dans mes peintures, dit-il. Et j’en suis venu à la conclusion que c’était peut-être parce que je cherchais la figure paternelle, l’image de la force », explique-t-il. Le père de Botero, qui travaillait comme vendeur à dos de mulet, est décédé lorsqu’il avait quatre ans.
Combien d’oeuvres Botero a pu faire dans sa vie? « Je ne sais pas! », laisse tomber Don Millar. Il est tellement prolifique. Il créé encore aujourd’hui et il ne fait que continuer et continuer. »
Il existerait trois sculptures monumentales titrées Voluptuous Man on a Horse, coulées dans le bronze, dans le monde. Celle d’Outremont serait la première réalisée. Or, il n’a pas été possible de confirmer la date exacte de réalisation de cette sculpture. On parle d’autour de 1976…
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