Les Chuchoteuses d’Outremont
- Détails
- VIE CULTURELLE
- Publication : 25 juin 2021
- Par Julie Turgeon
Il n’y a pas qu’à la placette Saint-Dizier, dans le Vieux-Montréal, que l’on peut admirer Les Chuchoteuses de l’artiste franco-ontarienne Rose-Aimée Bélanger. Une édition de cette sculpture en bronze se trouve aussi à flanc de montagne, dans Outremont.
Témiscamienne d’origine, Rose-Aimée Bélanger est aujourd’hui âgée de 97 ans. Elle a débuté sa formation à l’École des Beaux-arts de Montréal, en 1945, mais ce n’est que 30 ans plus tard, au début de la cinquantaine — après avoir élevé huit enfants — qu’elle est devenue ce qu’elle avait toujours voulu être: sculpteure.
L’artiste est notamment reconnue pour « ses rondes », comme elle les appelle, et son style empreint de tendresse, de douceur et de volupté.
De l’art à ciel ouvert
Les Chuchoteuses d’Outremont prennent place au fond d’un jardin privé, avenue Maplewood. On ne sait pas de quoi discute ce trio de femmes, mais à les voir aussi captivées, il est agréable d’imaginer leur sujet de conversation.
Ses propriétaires, qui possèdent aussi la sculpture Voluptuous Man on a Horse de l’artiste colombien Fernando Botero, située de l’autre côté de la maison, et dont on parlait dans nos pages le printemps dernier, trouvent formidable de partager des pièces de leur collection privée à ciel ouvert.
« Les Chuchoteuses, ça fait deux ou trois étés qu’elles sont là dans le jardin en avant, disent les particuliers qui préfèrent garder l’anonymat. La sculpture est remisée pendant l’hiver pour ne pas abîmer la patine. Mais quand on la sort à la venue des beaux jours, la réaction des passants est vraiment le fun! »
La sculpture, qui a été créée en 2002 et coulée de bronze à la Fonderie d’art d’Inverness, au Centre-du-Québec, fait aussi son effet dans le Vieux-Montréal. Elle serait, selon certains, l’une des œuvres d’art public les plus photographiées à Montréal.
Parler avec les formes
« Rose-Aimée a un talent indéniable pour manipuler la forme. Ce qu’elle faisait, elle le faisait avec une très grande authenticité. C’est un art qui suscite énormément d’émotions », indique l’un des fils de la sculpteure, Jean Bélanger. « Et comme elle le dit si bien elle-même: “Je parle avec les formes. Et si les gens en regardant mes œuvres, ressentent une quelconque émotion, c’est que j’ai réussi.” Jean Bélanger a, par ailleurs, beaucoup travaillé avec sa mère, étant lui-même artiste de profession. De fait, Rose-Aimée Bélanger n’a pas toujours travaillé les volumes. Elle faisait des personnages beaucoup plus filiformes dans le passé.
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