FEU VERT POUR LA SYNAGOGUE
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- Publication : 5 février 2019
- Par Michel Joanny-Furtin
L’arrondissement d’Outremont a approuvé le projet de transaction négociée entre le contentieux de la Ville de Montréal (service des affaires juridiques et de l’évaluation foncière) et Place Bernard, propriétaire du bâtiment sis au 1260 de l’avenue Bernard.
Dans le cadre de l’entente, il est convenu de délivrer un permis d’agrandissement de la synagogue en échange de trois commerces en façade sur la rue Bernard.
Selon le service contentieux, il y aurait beaucoup à perdre pour la Ville soit plus de 300 000 $ de dédommagement lors d’un procès. Le maire allègue que cette entente évitera le procès prévu du 19 au 21 février soit dans à peine deux semaines.
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Il y a eu deux avis contradictoires concernant l’issue de ce procès. L’un prône l’entente et c’est celui qu’a choisi le conseil d’arrondissement. « Pourquoi ne pas demander un 3e avis ? », ont demandé plusieurs citoyens. « On nous met devant le fait accompli », a dit Bogdan Catanu.
Parallèlement, « il y aura un lieu de culte dans cet édifice ? », a demandé Diane Shea pour clarification. « Le conseil n’a pas le droit d’annuler un contrat convenu avant le référendum, a-t-elle rappelé. Le débat ici, c’est la grandeur […] Il faut respecter les contrats qui étaient là auparavant », a ajouté la citoyenne pour appuyer la position du maire Philipe Tomlinson. « Le conseil doit écouter les citoyens, mais aussi respecter la loi. »
Numéroté Point 30.03 dans l’ordre du jour du conseil d’arrondissement, il va sans dire qu’il a soulevé nombre de commentaires et de réactions lors de la période de questions. La salle était comble et une longue file d’attente (une moitié de salle) tentait de se réchauffer sur les marches extérieures.
Sur les 22 questions posées par les citoyens, 10 concernaient ce fameux point 30.03. Des applaudissements fréquents et nourris, des rires de désapprobation : la salle a manifesté son mécontentement.
Parmi les commentaires des citoyens, certains n’étaient pas tendres : « Même dans un procès perdu, on ne perd pas tout ! Le juge peut adapter son jugement », a commenté Christian Élie. « Pourquoi cédez-vous à l’intimidation ? », a demandé Marylise Lapierre. « On ne négocie pas avec un fusil sur la tempe », a même commenté le conseiller indépendant Jean-Marc Corbeil qui a marqué sa dissidence lors de ce vote proposé par Philipe Tomlinson et secondé par la conseillère Mindy Pollak. « Madame Patreau a dit qu’elle n’avait même pas lu l’entente », a clamé Pierre Lacerte du fond de la salle à l’issue du vote.
Plusieurs citoyens envisagent un recours en référé pour bloquer cette décision et la signature de l’entente par la Ville. Un dossier qui est loin d’être terminé alors que le maire Tomlinson, dans son discours explicatif, espérait passer à autre chose en concluant cette entente : « Il est temps de mettre ce dossier derrière nous et de poursuivre nos efforts de dialogue afin d’éviter ce genre de conflits dans le futur. »
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