Il y a quelques semaines, s’est constitué un petit comité de citoyens bénévoles pour nettoyer leurs propres ruelles. Ils et elles se donnent un coup de main pour ramasser les papiers gras, les emballages de friandises, d’encas et de fast food, mais aussi les restes des sacs de déchets déchirés ou des poubelles renversées.

Ils s’appellent Reynald, Michel, Josée, Patricia, Daniel, Véronique, Mélanie; ils et elles se sont organisé(e)s en un Comité pour des rues et ruelles propres afin de nettoyer ensemble les trois ruelles qu’ils habitent. Une belle idée qu’ils souhaitent essaimer pour que chaque Outremontais prenne en charge sa part d’action et de responsabilité quant à la propreté des voies de son quartier.
« On s’est mobilisés, il y a quelques semaines, parce qu’on était tannés de ramasser plein de couches par terre » raconte l’une d’entre eux. « On a rencontré des gens d’autres communautés pour nous aider à faire le minimum nécessaire. Notre comité veut inciter les gens à entrer en contact avec les familles pour leur demander de se ramasser, de faire attention à leurs déchets. Mais aussi pour dire aux enfants directement de ne pas jeter leurs emballages de collation n’importe où », détaille-t-elle.
« Oui, il y a une éducation à faire et elle se fait en créant des liens, en parlant aux gens directement, mais toujours de façon courtoise. Nous essayons de prêcher par l’exemple en ramassant en groupe les déchets et en invitant les gens à se joindre à nous pour nous donner un coup de main. Pour la beauté d’une ruelle propre, mais aussi pour leur sécurité… »
Propreté = Sécurité
D’ailleurs, une membre du groupe fait remarquer la multiplication des travaux de rénovations. « Les chantiers laissent leurs matériaux (sacs de ciment, planches, pots de peinture, etc.) et des déchets de construction avec des clous, du verre cassé ou des objets coupants. Les enfants jouent avec ces matériaux au risque de se blesser. Les familles ne veulent certainement pas que leurs enfants soient en danger à cause de ce qui traîne… »
« Plusieurs résidants ne mettent pas leur recyclage dans le bac et laissent des boîtes à ciel ouvert. Dès qu’il se met à venter, ça se répand », témoigne l’un des citoyens. « De plus, quand le recyclage passe, les éboueurs lancent ces boîtes mal fermées, dont le contenu se déverse parfois par terre dans la rue.
- Les enfants mangent toutes sortes de choses et laissent les emballages et les déchets par terre, renchérit une autre.
- On ramasse beaucoup d’articles de restauration rapide (couverts en plastique, barquettes en carton ou en styromousse, serviettes souillées, etc.) sans parler des restes alimentaires…, ajoute un troisième.
– Parfois, ça peut me prendre une heure pour faire juste mon côté de rue. Et je remplis deux gros sacs de poubelle… », complète une autre résidante.
Le festival du bac
« Il y a beaucoup de restauration rapide dans notre quartier, observe le groupe. À cause de la pandémie, les gens mangent leur commande à l’extérieur. Les poubelles de la ville devraient avoir un couvercle, parce qu’elles débordent, surtout dans ces secteurs. Sans parler de ceux qui mettent leurs sacs de déchets dans les poubelles de la Ville, parce qu’ils ne disposent pas de poubelle dans leurs ruelles », commentent-ils.
« Ratons-laveurs, marmottes, chiens et chats s’en donnent à cœur joie. Et en cette saison du homard, les belettes sont bien nourries et se délectent… », sourient les membres du comité.
Selon eux, c’est le festival du bac roulant. Les différents bacs – recyclage, compost, déchets, encombrants, etc. – ne doivent pas être sur la voie publique… sauf le jour de la collecte concernée, à 8h le matin et pas un autre jour! Plusieurs appartements laissent un grand bac au bas de l’escalier extérieur et l’équipent d’une corde pour ouvrir le couvercle et y laisser tomber le sac d’ordures. Ingénieux, mais malpropre: « Si on loupe son coup, le sac pète et personne ne descend ramasser les déchets tombés à côté… ». Le comité est bien conscient qu’il existe une vraie problématique de remisage des bacs au rez-de-chaussée et une réelle impossibilité de les monter dans les étages. Selon les membres de ce groupe, les collectes sont toutefois bien programmées; il y a des débordements, mais dans l’ensemble, les gens font – un peu – attention.
De navrants dépôts sauvages
« Le plus gros du problème, ce sont les dépôts sauvages », insistent-ils en décrivant l’abandon d’articles comme un lave-vaisselle, un bol de toilettes, un matelas, ou par exemple un téléviseur sur un banc de neige, et ce, même si la collecte des encombrants est déjà passée. Pourtant le 311 dispose d’un service qui répond aux demandes d’enlèvement des encombrants en dehors des jours de collectes. « Tous les commerçants d’électro-ménagers reprennent les appareils lors d’un remplacement, ajoute un des citoyens. Il faut le demander! », insiste-t-il.
Même si ce Comité pour des rues et ruelles propres constate la présence efficiente de la nouvelle escouade de la propreté dans les parcs, ils déplorent le manque de réactivité des services de l’arrondissement en termes non seulement de ramassage d’appoint, sur appel « à la carte » pourrait-on dire, mais aussi de coercition en termes de constats d’infraction et de pénalités. « Un règlement existe qui n’est pas appliqué », commente un membre du comité. « Les résidants et/ou propriétaires devraient être imputables de la propreté », ajoute-t-il. « Ou, comme à Senneville, les ordures sont pesées et un système de codes-barres sur les bacs permettent de les imputer à chaque résidence, selon une quantité définie de déchets. Si on la dépasse, on paye un supplément. Cela inciterait beaucoup au compost et au recyclage pour ne pas dépasser le contrat… »
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Commentaires
“Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage” dit le proverbe, car tant qu’Outremont ne prendra pas ses responsabilités , ce comité risque d’être permanent. Et c’est pas normal!
Faudrait peut-être changer la gouvernance.
J’y pense .....