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La présente est en réplique au billet de Mme Diane Shea publié le 17 août dernier. Ce billet est rempli de tellement d’inexactitudes que je me suis senti obliger de prendre la plume pour rétablir les faits.
Mme Shea tente ici de semer de la désinformation sur les modifications proposées par l’équipe du Maire Desbois sur le déroulement des séances du conseil. Ces propositions, portent principalement sur trois points :
1- Limiter le temps de parole pour le Maire et les conseillères à cinq minutes en début de séance afin de passer plus rapidement à la période de questions des citoyens
2- Permettre aux citoyens de poser une question et de pouvoir poursuivre avec une question subsidiaire, droit que techniquement les citoyens n’avaient pas dans le présent règlement, et que Mme Patreau a récemment utilisé pour ne pas avoir à élaborer sur ses réponses lapidaires.
3- Exiger que les motions des élus soient déposées 7 jours à l’avance pour qu’elles fassent l’objet d’un débat lors de la séance du conseil. Ceci a pour but que chaque membre du conseil ait eu le temps nécessaire pour en faire l’analyse et ainsi faciliter les discussions. Cela évite les motions surprises déposées avec, comme seul but, la manœuvre politique.
Notons que ces balises sont en vigueur dans de nombreux arrondissements de Montréal et à la Ville centre.
Contrairement à ce que Mme Shea affirme, ces propositions n’empêchent aucunement « les conseillères d’ajouter un point à l’ordre du jour ». Il est également faux d’affirmer que « les élues doivent avoir son contrôle et accord préalable pour déposer des motions alors que c’est lui qui détermine les ordres du jour du conseil ». L’ordre du jour du conseil continuera d’être voté à la majorité des membres du conseil, y inclus la possibilité d’y ajouter des points nouveaux. De plus, une motion déposée dans les délais sera automatiquement à l’agenda.
Mme Shea se surpasse lorsqu’elle affirme que l’ex-Maire Tomlinson « supprimé certaines des limites à l’intervention des citoyens afin d’étendre la démocratie, y compris mettre fin à la pratique consistant à couper le micro des citoyens et des conseillères ». On parle ici du même M. Tomlinson qui avait fait voter un règlement pour chasser certains citoyens du conseil pour une période indéterminée, qui a expulsé de nombreux citoyens du conseil, qui a continuellement insulté et coupé le droit de parole au conseiller Corbeil, etc… Mme Shea oublie aussi de noter que M. Desbois permet aux conseillères de s’exprimer avant le vote sur chaque motion, ce qui était la plupart du temps proscrit par M Tomlinson qui coupait souvent le micro à M. Corbeil. Quiconque a suivi le déroulement des séances du conseil sous Projet Montréal comprend que Mme Shea est aveuglée par sa partisannerie.
Pour le reste, Mme Shea reprend le procès d’intention que Mme Patreau a fait à M. Desbois quant aux prétendues motivations misogynes de ce dernier comme motivation première de ces nouveaux règlements. Mme Patreau parle même d’un patriarcat d’une autre époque! Pourtant le Maire s’est imposé les mêmes limites de temps que pour les conseillères!
En fait, loin d’être un recul pour la démocratie, ces mesures encadrent celle-ci à l’intérieur de paramètres respectueux afin de favoriser la participation citoyenne, les débats constructifs et la minimisation du recours à la petite politique partisane. C’est, il est vrai, une autre façon d’entrevoir la démocratie que celle à laquelle nous avait habituée Projet Montréal.
Le citoyen en sort gagnant.
Marc Poulin
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Commentaires
Je suis confiant que nous sommes nombreux à vous être reconnaissants pour cette analyse étayée, claire, on ne peut plus pertinente, fondée sur des faits vérifiables et non sur des doléances (au mieux) imaginées, tout en étant ferme et respectueuse dans sa formulation comme l’était d’ailleurs celle du 17 août de Mme Wendy Marshall que l’on peut aussi lire dans le Journal d’Outremont.
Pierre Joncas