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Le 2 mars 2020, le maire Philipe Tomlinson annonçait l’adoption d’un budget pour, entre autres, financer une étude qui permettra de cartographier les espaces publics, les parcs et les trottoirs partagés par les communautés juives et non-juives. L’idée étant de savoir si l’harmonie règne sur nos trottoirs et nos bancs publics.
Quel bonheur ce fut d’entendre le maire raconter qu’il en avait assez des discussions sur les relations avec les juifs hassidiques basées sur des rumeurs ou des ouï-dire ! Il souhaite désormais asseoir ses politiques d’accommodements sur du solide. Même la conseillère Mindy Pollak s’est montrée des plus heureuses en sachant que Projet Montréal pourra enfin compter sur des données provenant d’études «neutres» et «indépendantes»1.
Or, n’en déplaise à Projet Montréal, en confiant l’une de ces études à Mme Valentina Gaddi, Philipe Tomlinson torpille lui-même ce dialogue avant même qu’il ne puisse débuter.
Il faut savoir que Mme Gaddi ne s’est pas simplement intéressée de près aux relations intercommunautaires de notre arrondissement. Elle s’y est investie au point de fusionner avec les groupes hassidiques et leurs supporteurs. De toute évidence, elle n’a pas su garder la distance professionnelle nécessaire pour jouer son rôle adéquatement.
Les signes de son implication sont nombreux, mais s’il fallait commencer par ce qui est absolument inconcevable de la part d’un chercheur digne de ce nom, soulignons que Mme Gaddi a choisi de devenir officiellement administratrice de l’association activiste Friends of Hutchison Street 2 (FOHS) fondée par nulle autre que Mindy Pollak.
Pendant au moins deux ans et jusqu’en janvier dernier, son nom figure à ce titre au registre des entreprises du Québec.3 Il n’est pas anodin de noter que la doctorante de l’Université de Montréal n’a renoncé à sa fonction au sein du groupuscule des FOHS qu’au moment où M. Tomlinson s’apprêtait à la choisir pour remplir son mandat salvateur pour l’harmonie du quartier.
Le parti pris de Mme Gaddi date de bien plus longtemps. Par exemple, dans le cadre du IXe colloque de l'ACSSUM4 (13 et 14 mars 2014), elle avoue avoir choisi de participer et de collaborer avec les Friends of Hutchison Street et un autre groupe d’activistes (qu’elle surnomme Y) «non seulement pour mon intérêt de recherche», mais bien parce que «je partage les buts de ces associations et que je suis personnellement engagée, comme les autres membres… pour atteindre ces buts ». Le tout, ajoute-t-elle, au risque «d’orienter mon propre terrain de recherche et de développer une relation d’extrême proximité». On saurait difficilement trouver experte plus officiellement tendancieuse.
Pour ne rien arranger, lors de ce même évènement, Mme Gaddi révélait avoir conduit son enquête ethnographique en terre outremontaise auprès de deux groupes qui ne comptent aucun Québécois francophone.
On lui sait gré de sa franchise, mais on se demande tout de même où elle a remisé tous ces résidents francophones alors qu’elle avait déjà avoué « vouloir aller au fond des choses, provoquer la discussion, surtout avec ceux qui ne pensent pas comme moi ». Le fait d’avoir milité et soutenu ouvertement Mindy Pollak, la candidate de Projet Montréal, lors des élections de 2013 explique son parti-pris flagrant.
En raison de ses agissements antérieurs, Valentina Gaddi a allègrement passé la mesure et s'est placée dans une position intenable pour réaliser un mandat aussi petit soit-il et dont la finalité est pourtant de favoriser le dialogue entre les citoyens d'Outremont.
Mais, en premier lieu et en fin de compte, le principal coupable n'est pas Mme Gaddi. La bavure est le fait de Philipe Tomlinson.
Il semble assez clair que Projet Montréal cherche les façons d'aligner les astres pour répondre à ses intérêts électoralistes.
Pierre Lacerte
1 https://www.ledevoir.com/societe/573943/une-etude-pour-mieux-comprendre-les-hassidiques2 https://www.facebook.com/FriendsAmisHutchison
3 https://drive.google.com/file/d/1af1o1s7zxFtkZC7nfqmjCTa5Oas5eJSv/view
4 https://drive.google.com/file/d/1OkiqnGUmYNSBNiye-OjdoKeyhKXFufFK/view
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Commentaires
Heureusement que nous avons des citoyens de la trempe de Pierre Lacerte qui nous aident à voir plus clair dans les magouilles qui se jouent dans les coulisses sous des dehors soi-disant démocratiques
Merci Pierre Lacerte pour votre vigilance citoyenne