Sur le projet de coopérative le Suroît
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- COURRIER DES LECTEURS
- Publication : 1 juin 2015
- Par M. Pierre Joncas
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J’appuie le principe d’une coopérative d’habitation à Outremont. Il y a plusieurs années, j’ai signé une pétition à cet effet. Je ne répudie pas ma signature. Appuyer un principe n’est toutefois pas donner son blanc seing à tout projet que l’on pourrait proposer en l’invoquant. Si noble soit un projet, sa réalisation doit respecter les intérêts légitimes des voisins, ceux de la communauté dans son ensemble et, dans le cas d’une coopérative d’habitation, certaines normes sociales.
Le 4 mai dernier, à l’unanimité, les conseillers d’Outremont ont autorisé la vente du terrain de stationnement Manseau à la Coopérative le Suroît, mais en l’assujettissant à trois conditions: (1) conserver le boisé; (2) maintenir une distance de 8,5 mètres entre l’édifice de la coopérative et l’édifice voisin; et (3) donner la priorité aux unités familiales de petite taille. La mairesse a opposé son véto à la résolution. Selon L’Express d’Outremont du 13 mai, elle invoque son «devoir de vérifier si le projet [est] toujours viable sous ces conditions».
La mairesse souhaiterait-elle le voir dégagé de ces conditions? Bien sûr, il est dans l’ordre pour elle de demander si elles sont raisonnables, mais il l’est tout autant pour un citoyen de poser des questions. En voici trois. (1) Quand on voit abattus tant d’arbres en raison de l’agrile du frêne et de faiblesses structurelles, est-il sage d’abattre un boisé dont la présence est une richesse pour le voisinage et l’arrondissement? (2) Ne serait-ce pas enfreindre les intérêts légitimes des voisins que de laisser ériger, à côté du leur, un édifice qui assombrirait l’entourage et les priverait de lumière naturelle à l’année longue, surtout pendant les journées courtes et ennuagées des six semaines (au moins) avant, et d’autant après, le 21 décembre? (3) Quelle est, à Montréal, la taille des familles éprouvant le plus grand besoin de logement coopératif?
Pour autoriser la vente du stationnement Manseau, le Conseil a le devoir d’exiger des promoteurs du Suroît des réponses affirmatives satisfaisantes et convaincantes à chacune de ces questions. L’autoriser pour l’unique raison que, sous les conditions imposées le 4 mai, le projet pourrait ne plus être viable serait contraire à son obligation, parfois difficile, de protéger la santé écologique de l’arrondissement, injuste à l’endroit des voisins, et pourrait s’avérer de peu de secours pour les familles ayant le plus besoin de logement coopératif.
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