Avenue Marie-Stéphane : Dogmatisme et subordination
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- Publication : 25 février 2021
- Par M. Marc Poulin
Une nouvelle avenue dans le campus MIL portera le nom d’avenue Marie-Stéphane en l’honneur de Sœur Marie-Stéphane, de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Joseph et de Marie, qui fonda l'École supérieure de musique d'Outremont qui deviendra l'École de musique Vincent-d'Indy.
Bien que la nomination soit bien à propos, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussées l’administration Projet Montréal à tronquer le mot Sœur dans le nom de la rue pour ne garder que le prénom. Je doute fort qu’en son temps personne n’eut oser appeler Sœur Marie-Stéphane par son simple prénom en public. Cet événement, bien anodin en apparence, témoigne cependant de problématiques bien plus profondes dans la gestion de notre arrondissement.
Dans un échange sur la page Facebook de notre Maire, j’ai tenté d’obtenir réponse à cette interrogation. En effet, je considère que tronquer le nom de la personne que l’on veut honorer est non seulement irrespectueux, mais que par le fait même on a manqué une occasion de souligner, indirectement, l’apport de la congrégation qui a tant fait pour Outremont. Certaines personnes ont volé à la rescousse du Maire en tentant d’arguer que les préfixes religieux ou autres ne font jamais partie de la toponymie. Pourtant cette règle est loin d’être absolue tel qu’en font fois les lieux suivants à Montréal : Place et la rue du Frère André, le Parc Sœur Madeleine Gagnon, le Parc Mahatma Gandhi, 2 parcs du Père Marquette, la rue du Père Marcoux, l'avenue du Père de Foucauld, Place Monseigneur Charbonneau, boulevard Curé Labelle, la rue du Président Kennedy, la rue du notaire Girard, la rue du docteur Penfield. Ce n’est pas une règle toponymique.
En fait, on a affaire à une décision consciente de Projet Montréal d’agir ainsi. D’ailleurs notre Maire a même affirmé dans nos échanges ‘’ Qu'elle ait été soeur ou non, nous sommes heureux d'avoir son nom sur une de nos avenues.’’ Comme si le fait d’avoir été sœur était une tare! Venant d’une administration pourtant si prompte à reconnaitre le fait religieux dans d’autres circonstances, cela est plutôt décevant. L’administration s’oppose à ce que le port des religieux soit réglementé, soit, mais n’est pas prête à tolérer le mot « sœur » sur un panneau de rue!
M. Tomlison, fidèle à ses habitudes, a tenté de faire porter le blâme sur d’autres, ici la Société d’Histoire d’Outremont. Mais il m’a été confirmé que cette dernière aurait souhaité que le nom « Sœur » soit retenu, mais la ville centre en a décidé autrement. Et là le bât blesse à nouveau. J’ai tenté d’obtenir de M. Tomlinson qu’il présente un amendement à la réunion du conseil de ville officialisant le nom afin que « Sœur » soit ajouté. J’ai seulement eu droit à un émoticône méprisant. En fait, ceci est un autre exemple de l’avilissement de notre Maire aux politiques de son parti à la ville centre. Plutôt que de prendre la cause juste et de la défendre au conseil de ville en notre nom, notre backbencher de Maire, plus loyal à son parti qu’à ses citoyens, préfère étouffer l’affaire.
Petite histoire mais qui témoigne, oh combien, de comment les choses sont menées à Outremont avec Projet Montréal : Dogmatisme et subordination à la ville centre.
Outremont mérite mieux!
Marc Poulin,
Av. de la Brunante, Outremont
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